"Nous avons une révolution politique et civique à conduire !"

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Invitée du "Brunch politique de Sud Radio", Marielle de Sarnez a affirmé n'avoir qu'une seule obsession, que la prochaine élection présidentielle "soit utile pour son pays". Selon la vice-présidente du MoDem, cela suppose "des rassemblements larges", afin de construire "une nouvelle majorité". Revivez ici les moments forts de l'entretien.

Pour écouter le podcast de l'entretien, suivez ce lien.

Marathon de Paris et maintien des manifestations sportives malgré le risque terroriste 

"Ce marathon est formidable, on les encourage ! Ce que les terroristes recherchent, c’est que la vie s’arrête. Une des réponses que l’on doit apporter est que ça continue. La vie doit continuer, c’est extrêmement important. En même temps, il faut regarder, sur ces questions-là, s’il y a eu des failles, je pense qu’on ne l’a pas assez fait en France ou en Belgique. Il faut regarder comment on peut y répondre."

Enquête parlementaire sur le 13 novembre 2015

"Regardons ce qui ferait que nos services anti-terroristes fonctionneraient mieux. Est-ce qu’il n’y a pas trop de dilution des responsabilités ? Il y a de trop nombreux services, ne faut-il pas concentrer l’action antiterroriste ? Est-ce que l’on a besoin d’outils nouveaux, de plus de renseignements humains ? Je fais confiance aux professionnels qui s’occupent de ces questions-là. Il faut qu’ils sentent que les hommes et femmes politiques sont à leurs côtés. Je pense que l’on peut toujours améliorer, c’est le devoir absolu de tous les pouvoirs."

Mesures annoncées par Bernard Cazeneuve pour aider la police à faire face aux attaques terroristes 

"Il y a la question de la riposte aux attaques terroristes et la question de la prévention pour faire en sorte que les attaques terroristes ne se passent pas et c’est là aussi que doit porter l’effort maximum. Il faut parler de ces sujets-là avec une grande responsabilité. Il faut améliorer la coordination entre pays européens. Je propose une sorte de « FBI » européen depuis des années, comme un procureur européen. On doit améliorer la coopération sans cesse, il y aurait plus de réactivité. Il faut améliorer tout ce que l’on appelle « renseignement humain » et donc pas simplement les écoutes."

Nucléaire dans l’énergie française 

"On sait que l’on ne peut pas arrêter, demain matin, les centrales nucléaires. Si on regarde sur le très long terme, il est absolument évidement que l’on doit avoir un mix énergétique avec des énergies renouvelables. Il faut que l’on soit capable d’avoir des stratégies alternatives qui ne soient pas polluantes."

Menace terroriste 

"Il faut que l’on comprenne que l’on est dans un monde où les choses peuvent basculer d’un moment à l’autre. Si on prend la Syrie avec Daesh, si on prend la Libye qui est une zone extrêmement sensible pour nous – en face de l’Italie – on voit bien que tous ces pays du monde sont dans des moments de déstabilisation très lourds et qu’il va falloir répondre. Les spécialistes vous disent que s’il y a eu ces attentats c’est parce que Daesh sur le terrain recule. Palmyre est tombée avec l’aide de la Russie donc il faut vraiment que l'on continue. Il faut que la France et l’Europe aient une stratégie pour en finir avec ces risques-là et pour cela il faut régler la question à la source : la guerre civile absolument terrible en Syrie, la déstabilisation du pays dans laquelle Assad joue un rôle extrêmement important et Daesh. Là, il faudrait vraiment que les puissances régionales, internationales et l’Europe puissent faire avancer les choses. Il y a un cessez-le-feu depuis un mois, c’est bien et il faut que cela dure !"

Retrait des troupes russes en Syrie 

"Poutine a une stratégie, il est arrivé dans le jeu car évidemment il a des intérêts vitaux à sauvegarder : l’accès à la Méditerranée et sa proximité avec le régime d’Assad. Il a expliqué qu’il était reparti, il est aujourd’hui à la table des négociations avec les États-Unis. J’aurais aimé que l’Europe soit présente autour de la table. Donc, oui, Poutine a une stratégie et ne pas vouloir le voir et ne pas vouloir parler avec lui n’est pas pertinent."

Voyage de parlementaires en Syrie 

"C’est très compliqué car pour y aller il faut le feu vert d’Assad. Ils l’ont rencontré et donc cela veut dire que vous êtes dans une récupération possible du régime politique d’Assad. C’est quelque chose que, de ce point de vue, je regrette."

Révision constitutionnelle, nouveau renoncement de la part de François Hollande

"C’est un échec pour François Hollande. On savait depuis plusieurs jours que cette réforme n’aboutirait pas. C’est aussi un échec pour la France car cela signifie que l’on ne peut pas avancer même si la réforme n’était pas tellement pertinente selon moi. Je ne comprends pas comment le président de la République a pu s’engager devant le Congrès, mener une réforme sans s’être assuré au préalable qu’il avait une majorité pour la faire passer. C’est un flop complet sur un sujet grave, sur une réponse que l’on voulait apporter au terrorisme. Chacun se renvoie la balle, c’est la faute d’un peu tout le monde. Le président de la République aurait dû préparer cela. Il y a aussi la responsabilité de la gauche : revenir sur le projet de la déchéance de nationalité pour donner satisfaction aux frondeurs n’est pas raisonnable. La droite a-t-elle sa part de responsabilité ? Je pense que dans le bureau de François Hollande, il avait dû s’entendre avec Nicolas Sarkozy sur cette réforme."

État d’urgence 

"Il va falloir sortir de l’état d’urgence, on ne peut pas rester constamment en état d’urgence. Cependant, les spécialistes disent que ça les a aidés. S’il y a des règles qui en dehors de l’état d’urgence pénalisent la recherche antiterroriste alors modifions-les !"

Propos du ministre de la Justice tenus dans le JDD (« La Justice en état d’urgence absolu »)

"J’ai lu cette interview et je trouve que ce n’est pas très opportun de dire que notre justice ne va pas bien à un moment où on a besoin dans cette lutte anti-terroriste que tout converge. C’est très important que l’ensemble des citoyens français soient convaincus des services de renseignements : une justice, une police, une armée, tous mobilisés dans le même sens."

Trente années incompressibles pour les terroristes

"Trente ans cela me semble bien si c’est respecté. Après les spécialistes vous diront que c’est peut-être quarante ans qu’il faut parce qu’ils sont très jeunes, cela ne me choquerait pas que ce soit d’avantage. Quand vous êtes un terroriste, que vous tuez, oui c’est une peine incompressible qu’il faut et elle peut être de très long terme." 

Réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature

"Je suis pour l’indépendance complète assumée, garantie de notre justice. Après je ne suis pas sure que ce soit subtile que le gouvernement veuille remettre cela. C’est encore la convocation d’un Congrès. [...] On aurait besoin que les énergies soient mobilisées sur la lutte anti-terroriste, sur toutes les questions d’économies et d’activités économiques du pays, sur la question européenne, sur les guerres à l’extérieur."

Accord entre la Turquie et l’Union européenne

"Qu’il faille parler avec la Turquie est absolument normal, c’est un grand pays. Mais si les autorités turques avaient fait le nécessaire, tous ces naufrages ne se seraient pas produits. Vous voyez à l’oeil nu ces passeurs criminels, qui mettent des familles dans des bateaux, qui leur font payer une fortune, trois mille euros par adulte, mille euros par enfant, 50 % de moins quand il y a une tempête... Sur tout ceci je trouve que les autorités turques auraient pu faire cesser ces réseaux criminels de passeurs. [...] Deuxièmement quand vous êtes un jeune syrien, que vous avez un métier, que vous avez vécu deux, trois, quatre années de guerre, que vous n’avez plus aucune perspective, que vous n’avez plus de maison, que vous n’avez plus d’avenir, vous êtes obligé si vous voulez aller en Europe de passer par les réseaux de passeurs criminels. C’est cela qui est absolument terrible depuis cinq années : il n’y a eu aucune anticipation. Moi je n’ai cessé de demander de demander que l’Europe enregistre les demandes d’asiles dans les camps où se trouvent les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. [...]  Pour stopper cette immigration des réfugiés de façon illégale, il fallait ouvrir des voies légales. On est en train de faire les choses au dernier moment. [...]  Je dis une chose, il ne faut pas déléguer à la Turquie notre droit d’asile, c’est la responsabilité de l’Europe."

Versement de 6 milliards d’euros dans le cadre de cet accord 

"Je demande que la Turquie arrête d’abord les réseaux de passeurs criminels avant de verser cet argent. Ensuite renvoyer un réfugié syrien qui est aujourd’hui sur le territoire de l’Union européenne pour l’échanger contre un réfugié syrien qui serait à moitié choisi par la Turquie me dérange. [...]  Il faut que l’Union européenne ouvre dans les trois pays voisins frontaliers que sont la Jordanie, le Liban et la Turquie des bureaux avec des avocats, des juristes, des gens spécialistes du droit d’asile, où on s’entretient avec les demandeurs d’asile, dans lequel on donne ou pas au bout d’un certains nombre de jours le droit d’asile."

Envoi de policiers français en Grèce 

"Je trouve que tout ça ne va pas. On aurait dû avoir une solidarité effective pour la surveillance, la protection et le contrôle des frontières depuis le premier jour. J’étais à Lesbos en janvier de l’année dernière, ils avaient reçu sept cent personnes, en janvier de cette année ils ont eu 33.000 réfugiés syriens qui sont arrivés chez eux, vous imaginez la quantité ! Oui, bien sûr qu’il faut une autre gestion mais cette autre gestion devrait être la gestion de l’Union européenne. [...] Il faut dans un deuxième temps que ceux qui sont des migrants économiques et qui arrivent dans ce flux soient renvoyés." 

Brexit

"Le Brexit ne m'inquiète pas. Ce qui m'inquiète, c'est que l'on cède aux Britanniques, que l'on défasse l'Europe encore plus qu'elle n'est défaite juste pour faire plaisir à Monsieur Cameron parce qu'il a des problèmes avec ses parlementaires. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il n'y ait plus de vision pour l'Europe, que la France en tête n'ait plus aucune vision sur la construction européenne. Nous avons parlé du terrorisme, de la guerre en Syrie, des réfugiés... Sur toutes ces questions, vous voyez bien que la politique doit se faire avec des réponses collectives, communes, européennes !"

Loi El Khomri

"Quand on veut réformer, on ne doit pas s'y prendre comme cela. Vous avez regardé le projet de loi ? Moi, je l'ai regardé. Vous savez combien de pages il fait ? 151 ! Ce n'est pas raisonnable. Personne ne peut lire ce texte, c'est illisible, incompréhensible. Il n'y a pas de lisibilité de l'action publique ! Quand vous ne savez pas où vous allez, cela devient un texte "fourre-tout". Bien sûr qu'il faut de la souplesse, c'est évident, mais je pense qu'il ne faut pas s'y prendre comme cela. [...] Vous ne savez plus quel est le contenu, la substance. On a quelque chose de cafouilleux et quand c'est cafouilleux cela ne peut pas fonctionner. [...] Si vous voulez réformer le pays, vous donnez des perspectives de long terme, vous avez un président de la République qui vous dit "voilà où je veux que nous allions", vous ne faites pas des lois de 151 pages. Il y a des bonnes mesures dans ce projet de loi, mais il y en a aussi des moins bonnes ! Si on prend la question des heures supplémentaires, nous sommes avec François Bayrou en désaccord avec ce qui est dans ce texte. Les heures supplémentaires sont payées aujourd'hui de façon intéressante aux salariés, le texte propose de baisser cela en passant à 10 % de majoration, nous pensons que c'est une mauvaise idée. Il faut garder la majoration actuelle mais rendre ces heures supplémentaires neutres pour l'entreprise. Deuxième différence : nous disons depuis des années qu'il faut travailler sur l'idée d'un contrat unique à droits progressifs, ce que d'ailleurs Matteo Renzi a fait en Italie. Cela ne figure pas dans le texte. Je ne sais pas du tout comment ce texte va finir ! [...] Notre pays traverse une crise majeure sur la question de l'emploi, de la croissance, de l'activité économique. Que veulent les petits patrons de TPE, de PME ? Ils veulent d'abord de la stabilité et de la lisibilité !"

Séminaire de campagne de François Hollande à l'Élysée

"François Hollande a toujours été dans l'idée d'être candidat pour un deuxième mandat. Il fera tout pour cela. Évidemment qu'il en a envie ! On vit dans un monde où l'on mélange la chose publique et la chose partisane. On gagnerait vraiment à "départisaniser" la vie publique française. Vous croyez pas que l'on a aujourd'hui, quand on est président de la République française, d'autres priorités que de recevoir quelques amis pour parler de l'avenir et de faire fuiter cette information, d'en faire toute une communication. Franchement, vous comprenez que les gens soient lassés de ces petits jeux. J'aime vraiment la politique. La politique, c'est servir son pays, c'est avoir des idées, des idéaux, des convictions. Mais quand on voit à quel niveau elle se fait parfois en France, ce n'est pas réjouissant."

Élection présidentielle de 2017

"J'ai une obsession : que la prochaine élection présidentielle soit utile pour le pays. Pas simplement au moment de la campagne, mais aussi dans les cinq années qui suivent ! J'en ai marre que présidentielles après présidentielles, on ait quelqu'un qui arrive, qui dit "vous allez voir, je vais tout régler", qui se retrouve avec un soutien à 20 % dans le meilleur des cas au bout de six mois et qui finalement ne fasse non seulement rien de ce qu'il a dit, mais aussi rien d'utile pour le pays ! [...] J'ai envie que toutes les énergies soient fédérées à porter des réponses. Faire en sorte que la politique redevienne utile, qu'elle change utilement la vie de mes concitoyens. C'est pourquoi la stratégie que nous développerons pour la présidentielle sera une stratégie de rassemblement large ! [...] Il faudra des majorités nouvelles, car si c'est pour refaire le même film qu'avant - grosso une majorité monocolore - vous voyez bien que tout cela échoue ! Nous avons une révolution politique et civique à conduire."

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