Portrait : Patricia Gallerneau

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Aujourd'hui, nous débutons avec le portrait de Patricia Gallerneau, conseillère régionale MODEM du Pays de Loire qui revient sur les enjeux au niveau local pour le MODEM mais aussi au niveau national.

En 2015, vous avez été désignée comme chef de file pour conduire la liste de notre mouvement dans les Pays de la Loire. Quel regard portez-vous rétrospectivement sur cette période ? 

En 2015 comme auparavant en 2010, effectivement le Mouvement démocrate m’a fait confiance pour porter nos couleurs, et m’a désignée chef de file pour les Pays de la Loire. Il s’agissait cette fois d’analyser le contexte régional, d’envisager une liste MODEM ou bien de composer avec les partenaires UDI et LR pour porter un projet commun. Le choix d’une liste d’union s’est imposé, et je me devais de créer les conditions d’un rassemblement large nécessaire pour donner à la région la dynamique dont elle a grandement besoin. 

Il importait en même temps de ne pas brader nos valeurs, de préserver celles que nous portons, l’identité d’un centre spécifique, humaniste et indépendant. Rétrospectivement ce fut ardu, longs pourparlers et négociations, tensions sur le projet et nos spécificités, nos prises de positions que nous ne devions pas renier. Mais nous avons toujours eu l’appui précieux de notre secrétaire général Marc Fesneau , et aujourd’hui il m’est agréable de mesurer le chemin parcouru : nous ne pouvions gagner seuls face à un PS sortant et un FN forts, nous n’avions pas de conseillers régionaux sortants. Le modem est aujourd’hui présent, actif et reconnu dans l’instance régionale, et les quelques militants sceptiques sur cet accord avec la droite ont été rassurés. Le défi  a été relevé, nous avons bâti  une équipe unie et diverse à la fois, et nous avons gagné la Région PDL! 

Le MoDem compte désormais deux élus au sein de l’assemblée, Philippe Barré et vous-même. Défendre une attitude politique originale - celle de ne pas être sectaire, c’est-à-dire de ne pas considérer ceux qui pensent différemment comme des ennemis -, comment cela se vit-il au conseil régional ? Être un élu centriste, comment cela se matérialise-t-il au quotidien ?

Penser différemment sur certains sujets, dire sa différence, est impossible lorsque les interlocuteurs sont dogmatiques et sectaires. Ce n’est pas le cas, nous avons noué de bonnes relations avec nos partenaires. Nous portons un projet régional commun avec lequel nous sommes en phase dans une forte proportion! Nous divergeons sur des sujets sur lesquels nous n’avons jamais baissé pavillon et que nos partenaires ont accepté et intégré. J’avais pour ma part la conviction que ce respect des différences était aussi le gage de notre cohésion d’équipe, de notre cohérence et du respect des électeurs, de nos militants. Le gage aussi d’un mandat apaisé, les sujets qui « fâchent » ayant été abordés en connaissance de cause. Nous avons participé pleinement à la campagne et prendrons notre part des responsabilités et de l’énorme masse de travail que représente ce mandat régional. Nous avons aussi mis en avant notre exigence d’une gouvernance et d’une éthique exemplaires : nous devons par l’exemplarité, rendre notre mouvement incontournable dans le paysage politique trouble.

Vous êtes contrôleur principal des impôts au Ministère des Finances et parallèlement vice-présidente de la commission des Finances au conseil régional. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre spécialité et les projets dont vous avez la charge ? 

Oui, mais j’ai cessé mon activité professionnelle, je peux me consacrer totalement à ce mandat qui mis à part mon mandat interne de Conseillère Nationale MODEM est le seul. Effectivement on me « cantonne » souvent aux Finances, bien qu’il n’y ait que peu de similitudes entre les entreprises et les finances des collectivités locales. Je serai plus précisément aux affaires générales, Vice Présidente de la Commission « Finances, RH, Affaires générales et Coopérations internationales » Je suis membre aussi de la commission d’appel d’offres. Un large programme ! 

Notre organisation n’est pas encore arrêtée, la grosse machine qu’est la région est très lourde à mettre en marche surtout après un changement de majorité : un véritable tremblement de terre ! Un audit financier de la région a déjà été lancé: il semble impossible de lancer quelque projet que ce soit sans avoir fait le point avec lucidité de nos capacités financières et de la santé de notre collectivité ! L’opacité de la gestion précédente ne nous permet pas de déterminer nos marges de manœuvre avec sécurité. Notre propre projet différent de celui du PS, sera mis en œuvre ensuite selon le résultat de cet audit. 

Je peux cependant citer déjà quelques actions engagées dès notre arrivée : Bruno Retailleau a fait débloquer en urgence des aides dues aux agriculteurs et qui n’étaient pas versées pour plusieurs millions d’euros, nous avons voté la baisse des indemnités des élus dès notre élection, les organisations syndicales sont reçues rapidement par le Président de région, ce qui n’était pas le cas avant ( !!! ) , les frais de représentation et frais de bouche ont été revus à la baisse etc.. L’alternance a du bon, pour rectifier les errements de la gestion PS. Et nous allons continuer…

Abordons maintenant un sujet au coeur de l’actualité : l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Que pensez-vous de « l’impossible référendum » proposé par le Président de la République ? Cette affaire promet-elle des « mois et des mois d’enlisement » comme le déplore François Bayrou ? 

Le MODEM Pays de la Loire a défendu longtemps, (en 2010 lors des régionales en particulier),  la nécessité d'un référendum sur ce projet de Notre Dame des Landes. En même temps nous pensions que la solution d’optimisation de Nantes Atlantique, l’aéroport existant loin d’être saturé, était préférable à la construction d’un nouvel aéroport inutile. Aujourd’hui que l’on soit pour ou contre ce projet, nous disons que cette consultation arrive bien tard, trop tard! Si elle est menée à bien, si elle est légale et réglementaire ( ?), elle ne résoudra pas le problème de l'occupation et des expulsions, causes actuelles des dissensions entre les camps et des débordements.
Même si nous nous réjouissons toujours lorsque l'on donne la parole aux citoyens, nous attendons de savoir, non seulement sur quel territoire départemental ou régional le referendum portera, et quelles seront les questions posées.  Le projet de referendum est bien flou, le risque d’enlisement est réel, François Bayrou qui connait bien le dossier pour être venu rencontrer les agriculteurs sur place en 2010 a raison. Une fois de plus le gouvernement aura montré son incapacité à gouverner, à décider, à avancer ! 

Le retour de Jean-Marc Ayrault au gouvernement va entraîner une législative partielle dans la troisième circonscription de Loire-Atlantique. Comment comptez-vous préparer cette échéance au niveau local ? 

Nous avons des candidats sur ce territoire désireux de recevoir l’investiture du MoDem pour cette élection législative partielle. Nous allons donc décider rapidement de la possibilité de présenter un binôme MODEM sur cette circonscription. Nous ne perdons pas l’occasion de porter nos valeurs sur le devant de la scène, autant que faire se peut ! Un centre identifié, (François Bayrou est toujours au plus haut dans les classements des acteurs politiques préférés des Français) un centre fort et indépendant proposé au suffrage des électeurs pourrait bien représenter une alternative rafraichissante dans le paysage politique actuel qui a perdu son attrait et sa vertu.

Je veux ajouter que notre famille politique a des choses à dire et à faire, elle ne le peut pas toujours, du fait des insuffisances de la démocratie française et de son système électoral et à mon sens la stratégie d’efficacité passe par un rassemblement des multiples chapelles de l’UDI avec le MoDem, puis par l’élargissement de notre rassemblement. Nous devons montrer la spécificité et la valeur ajoutée du Centre…Rassemblement, ouverture et humanisme. On ne redressera pas le pays dans la division !

 

@pgallerneau @MoDemPDL 

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