« Made in France » : ça bouge mais il faut accélérer.

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Dans un article paru dans La Revue parlementaire, le député européen Robert Rochefort appelle à aller plus loin dans la promotion du "made in France"

Sans aucun doute, le « made in France » progresse dans l’opinion. En septembre 2015, 7 Français sur 10 se disent disposés à payer de 5% à 10% plus cher pour acheter français et même 8 sur 10 chez les seniors. En fin d’année passée, le CREDOC annonçait qu’une proportion de 60% des consommateurs estimait le « made in France »comme un gage de qualité. En 1999, seuls 32% des sondés étaient de cet avis.

Reste à s’interroger sur la conversion en achats effectifs. Peu à peu, les vitrines font la promotion du « made in France ». Le mouvement est perceptible sans être généralisé. Le label « Origine France Garantie », que l’on pourrait rendre plus percutant, apparaît peu à peu sur des produits industriels lourds (automobiles, bus…) tandis que sur de multiples biens s’affiche tout simplement le drapeau français ou l’indication « produit en France ». Comment aller plus loin ? Il ne s’agit pas de devenir protectionniste, mais seulement de rééquilibrer les échanges, de laisser derrière nous les trop nombreux a priori négatifs sur la qualité « supposés insuffisante » des produits français.

 

 Voici quatre propositions sur lesquelles nous pourrions avancer très vite :

 

  • Promouvoir tous les labels d’origine géographiques et fédérer leur méthodologie

 

Avant de se concurrencer, les labels se potentialisent .Ainsi le « fabriqué en Bretagne », le « produit en France » ou le « made in Europe » sont de même nature de devraient être utilisés l’un ou l’autre selon les produits. La production localisée n’a pas la même définition pour une consommation alimentaire, un médicament ou une automobile. L’essentiel est de substituer au produit anonyme de la mondialisation – le « made in nulle part » - un ancrage territorial qui participe de son identification et qui favorise la traçabilité et le contrôle des normes qui encadrent sa fabrication.

 

  • Faciliter la participation des PME aux marchés publics car les PME sont souvent des entreprises locales 

 

Au moment où l’on tente de négocier le traité transatlantique (TTIP), on pourrait s’inspirer de ce que font nos partenaires américains. L’une des principales dispositions du Small Business Act américain est l’attribution obligatoire d’une partie des marchés publics aux PME. Chaque administration doit leur en réserver 23%. Quant aux marchés fédéraux, d’un montant inférieur à 100 000 dollars, la loi impose qu’ils soient attribués aux PME. Les grandes entreprises qui gagnent les appels d’offres sont obligées d’ne sous-traiter une partie aux PME. On estime qu’au total, les PME américaines bénéficient d’un tiers du montant global de tous les marchés publics. A l’échelle de l’Union européenne, les PME remportent 34% des marchés publics mais comme ils sont de faibles montants, cela représente probablement autour de 20% seulement de l’ensemble des budgets.

 

  • Allonger la durée des garanties légales

 

Certaines dispositions peuvent favoriser l’amélioration de la compétitivité « hors prix » de l’industrie française même si elle reste du ressort premier de la stratégie de chaque entreprise. Il en serait ainsi de l’allongement à cinq ans des durées de garantie des objets électriques et électroniques. Tout le monde y gagnerait tant en termes de fiabilité que de sécurité d’usage.

Prenons l’exemple des grille-pain. On peut en trouver aux alentours de 7 ou 8 euros, de médiocre qualité, et fabriqués à moindre coût en Asie. Difficile de garantir cinq ans d’utilisation sans souci. Une telle mesure redonnerait toute sa chance à un industriel français, sans supprimer la concurrence. Quant au consommateur, rappelons que la meilleure affaire est d’acquérir un produit, peut-être plus onéreux à l’achat, mais dont la durée de vie sera nettement plus longue.

 

  • Des e-boutiques pour le fabriqué en France 

 

Au démarrage de l’aventure du e-commerce, les acheteurs se sont précipités avec un objectif simple : acheter moins cher. Les premiers cyberconsommateurs se déclaraient moins sensibilisés à l’achat citoyen, qu’il s’agisse des normes sociales, environnementales et du « made in France ». Et voilà que désormais cela évolue. En très peu de temps, des sites dédiés aux achats de produits fabriqués en France sont apparus. Mais ils sont peu nombreux. Internet permet à chacun d’acheter des produits venant de l’autre bout du monde, mais il rend possible à toutes les petites entreprises installées dans nos régions et aux artisans d’avoir une vitrine virtuelle qui leur permette la vente, sans intermédiaires et ainsi de redevenir compétitifs. De même qu’il est fréquent d’organiser des quinzaines de produits français à l’étranger, il faudrait faire connaître, promouvoir, développer des plateformes dédiées au « made in France ».

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