"Ma persévérance a rassuré les habitants"

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La liste menée par Antoine Vielliard à Saint-Julien-en-Genevois est arrivée en tête au second tour des élections municipales au terme d’une triangulaire. Retour sur une campagne haute en couleur !

Antoine, peux-tu nous décrire en quelques mots la commune où tu t’es présenté ?

Saint-Julien-en-Genevois a une particularité : c’est une ville frontalière avec la Suisse, située à quelques kilomètres seulement de Genève. Deux tiers des actifs travaillent en Suisse, ce qui crée une disparité entre les personnes qui tirent leur revenu de la Confédération helvétique et celles qui ont un emploi en France.

En raison de l’économie locale bien portante et du faible taux de chômage (environ 7 % à Saint-Julien-en-Genevois), la population de la ville a triplé ces quarante dernières années. Les enjeux locaux sont donc liés à la maîtrise de l'urbanisation et à la saturation des infrastructures de transport. Notre ville compte 12 000 habitants mais le prix de l'immobilier est semblable à celui de Paris !

La préservation des paysages est également un thème majeur : il y a 40 ans, Saint-Julien-en-Genevois n’était encore qu’un bourg d'un canton rural. Aujourd’hui, il s’agit d’une ville moyenne dans une agglomération internationale de 800 000 habitants.

Tu avais déjà brigué le mandat de maire lors des élections municipales de 2008 et avais échoué de peu… Comment as-tu appréhendé cette nouvelle campagne ?

En 2008, nous avions perdu de 85 voix. À l’époque, avant le premier tour nos deux concurrents UMP et PS avaient fait courir le bruit que nous fusionnerions avec le PS au second tour pour décrédibiliser notre candidature de premier tour ! Pour clarifier notre positionnement, nous avions publiquement défendu l’idée que la troisième liste devrait se retirer pour laisser les habitants choisir. Le candidat de l’UMP, qui réalisa le score le plus bas des trois listes dû se retirer sous la pression, mais appela à voter pour le candidat socialiste au second tour, contre nous !

Déniaisés par cette expérience, nous savions dès le départ que rien ne nous serait épargné pour les élections municipales 2014, ni de la part du PS ni de la part de l'UMP. Nous avons pris le parti de travailler très tôt, pour avoir une longueur d'avance telle qu'ils ne puissent plus rien contre nous.

Comment fait-on une bonne campagne selon toi ? Peux-tu nous expliquer point par point les actions que tu as mises en place ?

On a commencé les réunions de travail dès novembre 2012. J'ai rassemblé toutes les personnes qui m'avaient contactée au cours des années et quelques personnes en plus. Au début, nous étions entre 15 et 20 et nous organisions une réunion mensuelle le dernier mercredi de chaque mois. Puis, l'équipe s'est étoffée, et nous étions assez nombreux pour couvrir tous les thèmes de campagne. En juillet 2013, lorsque l’équipe dépassait 50 personnes, nous avons commencé à constituer des groupes de travail. Ces derniers se sont réunis une à deux fois par mois jusqu'à décembre 2013 avec naturellement une séance finale de restitution des travaux. 

En parallèle, nous avons réalisé une enquête auprès des habitants. Nous leur avons posé des questions sur des dilemmes qui se posaient à la ville. On voulait comprendre quelles étaient les options préférées par les habitants sur des enjeux importants. Au-delà du nombre important de réponses reçues (450 !), cela montrait à la population que nous étions capables d’avoir une méthode de travail efficace et à l’écoute de leurs préoccupations. S'approprier les résultats de l’enquête fut un atout : non seulement cela permet de peaufiner un projet au service des citoyens, mais cela vous donne aussi une légitimité à imposer vos thèmes de campagne aux autres candidats.

En octobre 2013, notre équipe a mis en place une opération d'inscription sur les listes électorales. On a fait un diagnostic : dans les immeubles de la ville, près de 50 % des électeurs n'étaient pas inscrits sur les listes électorales. Aux grands maux, les grands remèdes : distribution d'un dépliant dans toutes les résidences avec explication des modalités pratiques et formulaire d'inscription sur les listes électorales. Résultat immédiat : 11 % d’inscrits supplémentaires ! Cette action fut particulièrement importante dans notre campagne, car nous avons fait le pari qu’il s’agissait pour la plupart de jeunes actifs, sociologiquement plus proches de notre équipe que des autres. A posteriori nous avons constaté que 68% d’entre eux ont voté contre 53% pour le reste de la commune.

En décembre dernier, nous avons finalisé le projet, rédigé une synthèse 20-25 pages, et traduit en 33 engagements concrets. Nos concurrents nous ont reproché d’avoir un programme qui ressemblait à une simple liste d'actions à mener. Au contraire, je pense qu’un bon programme est celui qui fixe des priorités. Il n’est pas utile d’aborder tout, façon « inventaire à la Prévert » ! Le projet de mes concurrents était tellement touffu qu’il en devenait illisible...

En janvier, c’est une vraie campagne de terrain qui a commencé. Le porte-à-porte, quand vous avez une équipe motivée et organisée, est une action qui porte toujours ses fruits. Nous avons pu aller à la rencontre de 70 % des Saint-Juliennois. Aujourd’hui, je suis convaincu que c’est la politique qui doit aller au devant des gens, et non l'inverse ! Les citoyens ne croient plus ni aux partis ni aux projets, ils ont besoin de voir les candidats en face pour leur accorder leur confiance.

Au-delà de la campagne, quelque chose m'a beaucoup aidé : la persévérance. J’ai été candidat à 7 élections depuis 2003. J’ai perdu 5 fois. Au fil des années, les électeurs ont quelque part testé ma capacité de résistance : les habitants ont besoin d’élus qui savent rebondir face aux échecs. Cela se confirme également sur mon blog, où l'audience s’est construite avec le temps ! 

Tu n’as jamais eu peur de revivre le scénario de 2008, à savoir une entente du candidat UMP avec le candidat PS pour te battre ?

De manière à éviter ce cas de figure, nous avons justement rappelé aux électeurs ce qui s'était passé il y a six ans. Sur les marchés, et dans nos documents nous appelions à une mobilisation forte dès le premier tour en notre faveur pour éviter les risques une triangulaire hasardeuse.

Réaliser 46,28% au premier tour, même si ce n’est pas la majorité absolue, on peut dire que votre message a été plutôt entendu…

Oui ! Et tant mieux, car nous avons appris il y a quelques mois que cette fois encore, se préparait une fusion des deux autres listes entre les deux tours. De manière très surprenante, les candidats UMP et PS ont reconnu publiquement qu’ils avaient eu des discussions de fusion entre les deux tours malgré nos 20% d’avance. Mais finalement, la fusion n'a pas abouti, car mes concurrents n’avaient pas prévu que l’équipe sortante se classerait dernière... à 14 voix près.

Entre le 23 et le 30 mars, il reste sept jours pour convaincre… Le rythme doit être assez sportif, non ?

L'entre-deux-tours fut d’une violence inouïe. Saint-Julien-en-Genevois est la seule ville perdue par le PS en Haute-Savoie, et cela s'est fait en plus sans le soutien de l'UMP ! Au lendemain du premier tour, le candidat de l'UMP a diffusé un mail avec des insultes à mon égard, et a porté plainte contre moi, pour avoir – prétendait-il - agressé une de ses colistières. Il semble que cela ait eu peu d’influence, car au second tour, alors que chaque liste s’était maintenue, le candidat de l’UMP est arrivé dernier. Mon analyse des précédentes municipales en France m’a conduit à constater qu’il est extrêmement rare que l’ordre des listes change entre les deux tours. Les municipales se gagnent au premier tour ! Ce n’est pas le cas des élections uninominales pour lesquelles j’ai pu expérimenter l’adage sportif : « à la mi-temps c’est comme si c’était zéro partout ».

Quels sont les projets prioritaires que tu vas mettre en œuvre avec ton équipe ?

Saint-Julien-en-Genevois est une ville qui s'est développée très rapidement. Or, nous n’avons pas de réel coeur de ville dans la commune. De même, les itinéraires piétonniers ou cyclables ne courent pas les rues et les jardins dans les quartiers sont quasi inexistants. Notre première initiative sera donc d’aménager un vrai cadre de vie, qui puisse accompagner cette transition démographique et urbaine.

En un mot, quel conseil donnerais-tu à un candidat qui souhaiterait devenir maire un jour ?

Travailler, travailler, travailler ! Persévérer, ne jamais abandonner, et toujours le faire au service des habitants.

 

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