"L'Europe doit parler d'une seule voix pour peser sur la scène internationale"

Invitée de "Politique Matin" sur LCP, Marielle de Sarnez a répondu aux questions de Brigitte Boucher sur les grands sujets d'actualité : la primaire, la crise ukrainienne, le conflit syrien et les manifestations policières.

 Hier, Nicolas Sarkozy a demandé à François Bayrou de jouer le jeu de la primaire, et de le soutenir en cas de victoire. Que fera François Bayrou ?

C’est évidemment du Sarkozy craché – c'est-à-dire complètement saugrenu, complètement déplacé mais on a l’habitude avec lui. François Bayrou l’a très bien dit hier, ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui va nous dicter ce que nous avons à faire. Nous, c’est notre conscience qui nous le dicte. Vous savez que François Bayrou dit depuis deux ans qu’il ne participera pas à la primaire, justement pour ne pas être engagé si jamais quelqu’un d’autre qu’Alain Juppé arrivait en tête. Ce qui devient d’ailleurs de plus en plus improbable. On ne sait jamais, parce que ce n’est pas encore complètement fini, mais pour le moment les choses se passent très bien.

Vous pronostiquez une victoire d’Alain Juppé ?

Ce n’est jamais fait avant d’être fait, donc je reste prudente. Il va falloir que tous les Français qui veulent l’alternance, tous ceux qui veulent qu’on se donne le maximum de chances pour redresser le pays, viennent voter pour Alain Juppé et se mobilisent. C’est ça la grande question, c’est celle de la mobilisation, en tout cas c’est mon souhait. Quant à ce que dit Nicolas Sarkozy, c’est tout à fait saugrenu, comme je vous le disais.

 

« IL FAUT UN SURSAUT DEMOCRATIQUE DANS LE PAYS. JE PENSE QU’ALAIN JUPPE PEUT ETRE L’HOMME DE LA SITUATION. »

 

Donc effectivement si Alain Juppé n’est pas désigné, François Bayrou sera bien candidat à la présidentielle ?

Bien sûr, nous avons dit que nous pourrions exercer, à l’instant présent où ce ne serait pas Alain Juppé, notre liberté pleine et entière et nous ne manquerons pas de le faire, nous le disons depuis longtemps.

Ce matin dans la République des Pyrénées, Alain Juppé dit que François Bayrou appartient à sa famille politique. Vous, vous vous sentez pleinement appartenir à cette famille des Républicains ?

Moi je ne suis pas du même parti politique qu’Alain Juppé, Alain Juppé le sait bien. Et en même temps, vu le contexte français aujourd’hui, vu le contexte européen, vu le contexte international, nous avons besoin de rassemblement. Nous avons besoin de sortir ce pays de la nasse dans laquelle il est, je ne sais pas si on parlera des policiers, mais enfin on y ajoute tous les problèmes qui se déroulent sous nous yeux... on voit bien qu’on a besoin d’un grand sursaut républicain, démocratique, dans le pays. Je pense qu’Alain Juppé peut être l’homme de la situation. Il n’est pas de notre courant politique, mais c’est d’autant plus respectable, au fond, de la part de François Bayrou, de le soutenir, car nous considérons que les principes et valeurs qu’il défend, nous nous y retrouvons.

Vous n’êtes pas dans la famille des Républicains...

Non

...François Bayrou soutient Alain Juppé, mais il se fait quand même discret, il ne va pas forcément à ses meetings.

Si Alain Juppé gagne la primaire, comme il le dit depuis deux ans, il le soutiendra pleinement, entièrement, et ça il le dit depuis le premier jour, le jour où Alain Juppé a annoncé sa candidature.

Pour autant c’est vrai qu’il se fait assez discret, François Bayrou ; il y en a certains dans la famille des Républicains qui reprochent à François Bayrou d’avoir voté François Hollande en 2012. Est-ce que ça peut être un problème pour les électeurs d’Alain Juppé ?

Moi je ne crois pas, absolument pas. Vous savez, il va falloir que les Républicains comprennent une chose. Si leur champion a perdu à la dernière élection présidentielle, ce n’est pas la faute de X, Y ou Z, c’est la faute du champion. Quand Nicolas Sarkozy gagne en 2007, il a fait une très bonne campagne, et c’est normal qu’il gagne. Moi je l’ai regretté parce que je soutenais François Bayrou, on a fait un très beau score. Mais enfin, s’il avait été un bon président de la République, Nicolas Sarkozy aurait été réélu. Donc je crois qu’il a un problème, Nicolas Sarkozy, c’est qu’il n’a pas de capacité à reconnaître, à assumer, et à comprendre ses échecs. Et quand on ne reconnaît pas, on n’assume pas, on n’analyse pas ses échecs, c’est très difficile d’avancer.

Quel est le contenu de l’accord entre François Bayrou et Alain Juppé ?

Il n’y a aucun accord.

Sur le plan des idées, même ?

Aucun accord. Sur le plan des idées nous sommes compatibles, je viens de vous le dire. Alain Juppé et François Bayrou se connaissent très bien. On connaît la manière dont Alain Juppé aborde la question de l’apaisement, du rassemblement nécessaire, d’une forme de réconciliation au service de l’action, parce qu’on en a ras-le-bol depuis 30 ans, au fond, d’élire des Présidents de la République qui font des promesses, ne les tiennent pas derrière, avec un pays dont la situation se dégrade de plus en plus.  Je crois qu’avec Alain Juppé, on pourra avoir cette chance de sursaut. C’est ce que je vous disais tout à l’heure : le rassemblement, retrouver une sorte d’élan vital. Mais nous avons, nous aurons aussi des différences avec Alain Juppé, et c’est la vie, c’est très bien comme ça. Mais attendons que la primaire se déroule.

Est-ce que le MoDem a vocation à exercer le pouvoir ? Est-ce que le MoDem a envie d’exercer le pouvoir ?

Le centre, donc le MoDem, bien sûr a vocation à être dans le pouvoir pour proposer, imposer ce qu’il est. On a besoin d’une vision plus sociale, on a besoin d’une vision du travail, on a besoin d’une vision sur la question des salariés, on a besoin d’une vision sur l’école qui soit juste. Il y a beaucoup à faire dans notre pays, beaucoup à reconstruire. Nous ne serons pas assez nombreux pour le faire. Plus nous serons nombreux pour le faire, mieux ce sera, parce que ce sera difficile de reconstruire le pays.

Mais il faut que vous soyez représentés aussi. Philippe Vigier - le représentant du groupe UDI à l’Assemblée - a évoqué 70 à 80 députés. Vous pensez que ce serait une bonne représentation ?

Pardonnez-moi, mais j’essaye de mettre les choses dans le bon ordre. La première des choses à faire, c’est qu’Alain Juppé remporte la primaire. Ensuite il y aura cinq ou six mois pour construire ce contrat de confiance avec les Français. Cinq, six mois qui vont, avant la présidentielle, permettre à Alain Juppé de s’adresser à l’ensemble des Français, c’est très important. Ensuite je vais vous dire une chose pour l’après présidentielle : si on recommence comme avant, avec un Président de la République, même s’il est plus respectable, même s’il est plus estimable, mais avec la même organisation politique, la même manière de faire ou de ne pas faire ; alors on recommencera exactement les mêmes errements qu’avant. Donc il y aura des changements à apporter, donc il y aura des ruptures, pour retrouver de l’efficacité dans l’action publique, c’est absolument vital, et pour cela il faudra rassembler large. Un Président de la République, s’il se retrouve soutenu par 20 ou 25% des Français, quelques mois après son élection, voit évidemment sa capacité à recréer l’élan vital dans le pays tout à fait menacée, ce n’est pas ce que nous souhaitons.

Le MoDem souhaite travailler avec les Républicains. Et l’UDI souhaite également travailler avec les Républicains. Est-ce que le MoDem peut travailler avec l’UDI ?

Mais le centre a vocation, évidemment, à travailler ensemble.

A se réunir, plus largement ?

Nous avons appelé de nos vœux, avec François Bayrou depuis longtemps, je le redisais encore au mois de septembre, l’ensemble des amis de l’UDI à soutenir Alain Juppé. Je vois qu’aujourd’hui c’est le cas.

On n’a pas l’impression qu’il y ait beaucoup de discussions entre l’UDI et le MoDem aujourd’hui.

Si, bien sûr, beaucoup... La plupart des élus de l’UDI soutiennent Alain Juppé, j’en suis heureuse. J’aurais même préféré que ça intervienne plus tôt, mais mieux vaut tard que jamais.

Pensez-vous que les électeurs de gauche vont s’inviter dans cette primaire de la droite ? Ca inquiète beaucoup Nicolas Sarkozy.

Moi j’ai lu le texte, puisque je pense que je vais aller voter. J’ai lu la charte, qui s’appelle la charte de l’alternance. On dit qu’il faut se reconnaître dans les valeurs républicaines de la droite et du centre. J’espère que l’ensemble des candidats des Républicains se reconnaissent dans les valeurs républicaines du centre. Et puis ça ajoute une phrase très importante sur tous ceux qui souhaitent l’alternance, c'est-à-dire le changement du pouvoir actuel pour garantir le redressement du pays. Tous les Français qui souhaitent que ça change pour permettre le redressement du pays, je les appelle bien sûr à se mobiliser et à venir voter. Peu importe ce qu’ils ont fait dans le passé ou ce qu’ils feront demain.

Ce qu’ils ont fait dans le passé, est-ce qu’il peut s’agir de ceux qui ont voté pour François Bayrou en 2012 ?

Essayez de raisonner d’une autre façon. Comme si les gens, dans leur famille, dans leurs discussions ils disaient : « T’es de droite, toi ? Tu es du centre ? Tu es de gauche ? ». Ecoutez, la plupart des Français ne sont pas inscrits dans des partis politiques. Ils ont des sensibilités qui peuvent être quelquefois complexes. Ils ont pu faire des votes, ils ont pu voter un jour pour Nicolas Sarkozy, et puis être déçus par Nicolas Sarkozy. Tous ceux qui sont déçus aujourd’hui du gouvernement actuel, et tous ceux qui veulent surtout, reconstruire le pays, reconstruire la France, retrouver un élan pour le pays et pour la France en Europe et donc pour l’Europe, tous ceux-là, il faut qu’ils viennent voter.

Et vous pensez que Nicolas Sarkozy, lui, respectera la règle de la primaire ? Si toutefois il trouve qu’il y a trop d’électeurs de gauche qui sont allés voter.

Je n’en doute pas, il l’a dit.

 

« POUR L’EQUILIBRE DU MONDE, ON A BESOIN D’UNE PUISSANCE EUROPEENNE FORTE »

 

On va parler de l’Ukraine, il y a les accords de Minsk qui sont dans l’impasse. L’élargissement de la mission des observateurs de l’OECE a été décidée hier. Est-ce que vous pensez qu’elle peut régler le problème de l’Ukraine ?

Je pense que régler le problème de l’Ukraine passera par nos relations avec la Russie. Qu’on le veuille ou non. Cela passera par un accord, à un moment donné, avec Poutine. C’est très compliqué, parce qu’il faut, en même temps, avoir une stratégie où on est capable de maintenir des sanctions ou même peut-être d’en promettre d’autres. Et en même temps, dialoguer et se parler parce qu’on n’arrivera pas à sortir des problèmes dans lesquels nous sommes. Vous parlez de l’Ukraine, on pourrait parler de la Syrie dans une seconde. Et par ailleurs, il faudra bien aussi qu’en Ukraine, on ait une réflexion sur une organisation de l’Ukraine plus fédérale. Je pense que c’est comme ça qu’on pourra trouver une issue favorable.

On va écouter Nicolas Dupont-Aignant, il s’est exprimé ce matin sur les relations entre la France et la Russie, et vous réagissez.

(extrait)

C’est un peu caricatural parce que Nicolas Dupont-Aignan oublie de dire que la Russie bombarde en ce moment les populations civiles à Alep. Donc, il aurait été complet de l’ajouter. Bien sûr que l’ennemi c’est Daech, bien sûr, nous sommes tous d’accord là-dessus. Et d’ailleurs la France participe à la coalition contre Daech. Et j’espère qu’on va avoir des avancées importantes sur Mossoul. En même temps, on ne réglera pas la question du conflit, au fond, sans mettre autour de la table tous les acteurs régionaux ; essentiellement Turquie, Arabie Saoudite, Iran. Et puis la Russie pour trouver des issues et préserver les intérêts vitaux des uns et des autres. Moi ce qui me chagrine dans tout ça, c’est que Poutine a une stratégie, elle est claire, on voit qu’il veut avancer, avancer ses pions en Syrie avant même de discuter d’un vrai accord de paix. L’Europe n’a pas de stratégie, et c’est ça qui me chagrine.

Il faudrait parler d’une même voix ? Davantage avec la France, l’Allemagne ?

On ne parle pas d’une même voix, mais évidemment c’est vital. On entend les Etats-Unis, un peu. On entend et on voit la Russie, beaucoup. Ceux qu’on n’entend pas, c’est l’Union Européenne. Or moi je suis une Européenne convaincue. Je suis persuadée que pour l’équilibre du monde, on a besoin d’une puissance européenne forte. Et c’est pourquoi nous aurons besoin d’un Président de la République qui relancera l’Europe. Ca ne va pas se faire comme ça tout seul, facilement. Alors dans les mois qui viennent, il faut absolument que l’ensemble des dirigeants européens parlent d’une seule voix sur les stratégies à avoir, soit en Ukraine, soit en Syrie. Oui bien sûr, fermeté avec la Russie, bien sûr. Mais en même temps on est obligés de parler à la Russie.

Il fallait recevoir, par exemple, Vladimir Poutine il y quinze jours ?

Oui, je pense qu’il fallait le recevoir et lui parler les yeux dans les yeux à l’Elysée. Je n’ai pas aimé la façon dont la séquence a été gérée.

Vous trouvez que la France ne parle pas assez, n’a pas une voix qui porte assez ? Pourtant la France participe à la coalition internationale, il y a le Charles de Gaulle qui est positionné dans la région, on n’est quand même pas totalement transparents dans cette guerre.

Non mais vous voyez bien que, d'abord, si l'on parle, il faut être cohérent, or on ne l’a pas toujours été, notamment sur la question syrienne. Ensuite, quand la France parle toute seule, ça ne suffit pas. Il faut que l’Europe se décide à avoir une politique étrangère, une politique de défense. Si on n’en profite pas en ce moment pour mettre en œuvre une ambition de défense européenne, on ne le fera jamais. On voit bien que les menaces sont de plus en plus lourdes, de plus en plus fortes, que les conflits sont à nos portes. On parlait de l’Ukraine tout à l’heure, on parle de la Syrie maintenant. Tout ça, c’est à nos portes, avec toutes les implications que ça a. Ce sont des guerres civiles terribles en Syrie : plus de dix millions de Syriens sont dans un état de crise humanitaire terrible, déplacés ou en manque d’alimentation. A cela s’ajoute la question des migrants et des réfugiés avec près de cinq millions de réfugiés dans les pays voisins et des impacts, nous l’avons vu, sur l’Europe. Donc, bien sûr que l’Europe doit enfin se décider à exister et à peser.

 

« IL EST VITAL DE RETABLIR LA POLICE DE PROXIMITE »

 

On va parler de la colère des policiers. Aujourd’hui l’intersyndicale appelle à manifester tous les mardis devant le Palais de Justice. Est-ce que vous pensez que le gouvernement a bien géré la situation ? François Hollande doit recevoir les syndicats de police en début de semaine.

D’abord, c’est très important d’essayer de comprendre ce qu’il se passe. Je crois qu’effectivement les policiers ont le sentiment, sur le terrain, qu’ils sont un peu seuls. Je les entendais parler, ils ont le sentiment d’être des pions, les sentiments d’une déconnexion avec leur hiérarchie. Beaucoup de difficultés matérielles, beaucoup de difficultés d’organisation, pas de retours d’expérience comme il y a dans d’autres pays : on a le sentiment qu’on a un vrai problème d’organisation. Ca repose aussi sur une chose : la suppression de la police de proximité par Nicolas Sarkozy. C’était une erreur stratégique majeure !

Il faudra la rétablir ?

C’est vital de la rétablir. Vous ne pouvez pas avoir dans des cités difficiles des policiers qui viennent en permanence de l’extérieur. Il faut avoir à l’intérieur des policiers qui connaissent le terrain, qui sont connus des habitants. Ceci serait effectivement de nature à créer des apaisements et à régler des problèmes qui sont terribles et que nous avons vus encore ces derniers jours et particulièrement la semaine dernière avec ce jeune policier qui est encore à l’hôpital très gravement atteint. Mais on a un problème de réorganisation, un problème de soutien moral, psychologique, financier à la police ; et, en même temps il faut que les policiers, dans les jours qui viennent, agissent comme – au fond, ce qu’ils sont – responsables de l’ordre public. C’est très important qu’il y ait une prise de conscience de quelque chose qui est plus qu’un malaise, je le crois vraiment, qui est une dégradation continue de leur profession.

Vous comprenez leurs manifestations ? Leur exaspération ?

Je les comprends vraiment ! Il y a une dégradation continue de leurs conditions de travail. Ceci concerne toute la nation, il faut que les pouvoirs publics prennent la mesure de l’ampleur de ce que les policiers sont en train de leur dire, et qu’ils se parlent.

On va écouter Christian Estrosi, qui lui défend le bilan de Nicolas Sarkozy :

(extrait)

Nicolas Sarkozy est le mieux placé, pour ce dossier ?

Non, c’est déplacé. Bernard Cazeneuve a eu un mot qu’il n’aurait pas dû avoir, il a eu une maladresse terrible. Mais pour le reste, c’est un homme tout à fait estimable, tout à fait respectable, donc je ne crois pas qu’il faille mettre en cause les personnes à un moment où, au contraire, la nation toute entière devrait essayer de comprendre ce qui se passe chez ces policiers. Parce qu’au fond les policiers, ils sont là pour nous, pour le peuple français. Il faut essayer de comprendre ce qui se passe, les entendre, avoir un plan de réorganisation, de soutien matériel et financier, bref, tout ce qu’il faut et qui est attendu sur le terrain depuis trop longtemps, car tout ceci ne date pas d’hier et d’avant-hier. Bien entendu les évènements – attentats, terrorisme… – ont mis une charge de travail supplémentaire sur les policiers, mais ce n’est pas par la manière dont Estrosi prend la question qu’on va y arriver. Il faut qu’on soit tous responsables.

Merci Marielle de Sarnez d’avoir été avec nous ce matin, je rappelle que vous êtes députée européenne et vice-présidente du MoDem. Très bonne journée à vous, merci d’être passée par le plateau de Politique Matin.

 

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