« L’État est un très mauvais employeur »

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Marc Fesneau était le 26 janvier dernier l’invité du "Grand Show" de la présidentielle sur Sud Radio. Le secrétaire général du MoDem s'est notamment exprimé sur la grogne des taxis, la grève des fonctionnaires et la privatisation des autoroutes.

« Il faut traiter la question des taxis, leur donner une solution, et rentrer dans la négociation »

Pour Marc Fesneau le problème vient du choix des pouvoirs publics qui a été de contourner les choses via la dérégulation et une concurrence « mal gérée » et donc déloyale. Selon lui, « tant que l’on ne donne pas des règles équivalentes, on crée "une distorsion de concurrence " et cela aboutit à une situation de désespérance.

Le problème majeur pour le Maire de Marchenoir est « l’absence de décisions du gouvernement ». Le gouvernement laisse trainer cette affaire et ne prend aucune décision. Ainsi, le pays est devenu « une cocotte-minute ». Il rappelle que « l’affaire des taxis, n’est pas une affaire nouvelle, cela fait des mois pour ne pas dire des années ». Le gouvernement a instauré une « situation de tension » et inévitablement cela produit des révoltes chez les taxis mais aussi chez les agriculteurs : le gouvernement les laisse s’enfoncer dans la crise.

« Il y a un problème de rémunération des fonctionnaires, et plus globalement un problème de pilotage par l’État »

Au sujet du mouvement de grève des fonctionnaires, le Secrétaire Général du MoDem assure que « la question n’est pas de savoir en global si il y a trop de fonctionnaires ou s’ils sont trop ou pas assez payés ». Selon lui, il ne faut pas faire une politique générale de la fonction publique mais il faut « regarder fonction publique par fonction publique » et y trouver les priorités.

Il donne l’exemple « des politiques erratiques » du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux de Nicolas Sarkozy qui dénonçait le nombre trop élevé de fonctionnaires. Marc Fesneau insiste : « cela dépend des secteurs ». Il rappelle que le 13 novembre dernier, après les terribles attentats, tout le monde était d’accord pour dire qu’il fallait renforcer les moyens des militaires et de la police.

« L’État est un très mauvais employeur » atteste Marc Fesneau. Il dénonce le paradoxe entre la politique salariale du gel du point - qui est compréhensible pour des contingences budgétaires - et la multiplication des réformes. Les fonctionnaires sont déboussolés et ne comprennent plus ce qu’est le cap de l’Etat. Il souligne la nécessité de revaloriser le métier et d’avoir un discours clair.

« La démocratie sondagière est catastrophique »

Le Secrétaire Général du MoDem affirme que cette façon « de naviguer en permanence à la vue des sondages est désastreuse dans l’opinion publique. » Les français ont besoin qu’on leur donne un cap, que l'on change leur quotidien et qu’on leur donne des perspectives. Ils se ne se préoccupent guère de savoir qui est le plus populaire. Marc Fesneau préfère que l’on parle du fond et du projet afin de laisser « la petite politique » de côté.

« L’État a donné à des gens le droit d’avoir des rentes à vie sur des biens collectifs »

Marc Fesneau rappelle que François Bayrou s’était à l’époque opposé à la privatisation des autoroutes en allant jusqu’au Conseil d’Etat pour remettre en cause cette décision. « Les autoroutes ont été financées par les français, on a donc privatisé un bien commun » souligne-t-il.

Les autoroutes rapporteraient des dividendes non négligeables à l’Etat mais, selon lui, il serait trop compliqué financièrement de les racheter. La privatisation n’était pas justifiée car le privé ne fait pas mieux que l’Etat en terme d’entretien.

Il ajoute à la longue liste des promesses non tenues du gouvernement, la hausse des prix des autoroutes qui ne devait pas avoir lieu. C’est « encore une promesse non tenue qui discrédite la parole publique » affirme-t-il.

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