"Les villes du XXIe siècle, entre global et local", avec Olivier Mongin et François Bayrou

Mercredi 30 janvier, vous avez débattu avec Olivier Mongin et François Bayrou des "villes du XXIe siècle, entre global et local". Revivez l'événement, en vidéo et en texte grâce à la synthèse des étudiants du MoDem Sciences-Po.

Olivier Mongin est le directeur de la revue Esprit, une revue intellectuelle française. Elle est influencée par le personnalisme, un courant d'idées qui place la personne humaine au cœur des relations humaine et économique. 

La question de l' « humanisation » des humains est fondamentale dans notre monde, et devient même une question de civilisation. La ville est un moyen de façonner l'humanité : l'urbanité n’apparaît-elle pas par l'urbanisation ? 

La ville se situe à la croisée du global et du local. Le global se manifeste par la mondialisation, qui entraîne des flux humains, de marchandises, d'informations par internet. La ville doit prendre sa place dans la mondialisation, tout en gardant sa base locale, en tant que territoire, lieu de vie et surtout terrain de la démocratie. La question de la ville et de la mondialisation soulève des défis majeurs auxquels les politiques doivent répondre. 

M. Mongin rappelle que la mondialisation s'est accompagnée de l'urbanisation de la planète. Les villes, qui représentaient 8 pour cent de la population totale au début du XXe siècle, accueillent aujourd'hui plus de 60 pour cent de la population. Les villes sont prises dans des flux qui vont de plus en plus vite. Elles sont au cœur de ces flux et organisent l'activité de la planète. En cela, les villes sont des lieux de connexion, avant d’être des territoires. Elles existent car elles sont connectées à l'ensemble de la planète. Dubaï est un excellent exemple de ces villes globalisées et incarne le paroxysme de la ville globalisée, dans laquelle il n'y a plus de place pour le local ! Les villes globales, détachées du local, sont des « villes-vitrines », des métropoles coupées de la réalité de leur État. Elles semblent fonctionner de manière autonome. 

La mondialisation change les territoires dans leur ensemble. Ceux-ci s'organisent et se hiérarchisent en fonction de leur connectabilité : il ne faut pas oublier que 90 pour cent du commerce mondial est maritime et que les ports jouent un rôle majeur. Le modèle économique idéal pour un monde interconnecté est la ville de Singapour : elle fonctionne car elle est connectée au reste du monde. Ce modèle est celui du « flux tendu, stock zéro ». 

Olivier Mongin nous interpelle, avec la verve et la virulence qui sont les siennes, sur les enjeux politiques de ces changements. La mondialisation entraîne une transformation du rôle de l’État et du politique. Les villes changent trop vite et ces changements ne sont pas adaptés au temps politique. Les flux se situent sur un plan horizontal, alors que la vision étatique est verticale, hiérarchisée, organisatrice. Ce sont les territoires qui organisent la démocratie, il est donc capital que la ville reste fondée sur le local pour que la démocratie de celle-ci fonctionne. 

La France doit relever ces deux défis : celui de connecter ses territoires afin d’être plus intégrée dans le monde, et celui de la démocratie locale. Historiquement, la France est un pays de terre, d'intérieur, à État fort. L’État laisse sa marque sur le territoire en l'organisant selon sa philosophie : ainsi, la France est dotée d'un chemin de fer dense, et ses ports sont relativement peu importants, comparés aux ports anglais. La France doit se reconnecter au reste du monde ! A échelle locale, l'intégration des territoires est fondamentale pour la démocratie. Jean-Pierre Rioux le rappelle, la réclusion sociale est un écho de la réclusion spatiale. On l'observe dans les zones péri-urbaines où l’État a perdu sa légitimité. Le monde urbain actuel est peu compréhensible et fortement technicisé, les compétences des collectivités locales se mélangent et plus personne ne sait qui s'occupe de quoi ! 

Pour conclure la discussion, François Bayrou s'élève avec force contre les débats de politique locale qui font l'objet de débats politiques. Il faut rendre la place aux citoyens dans ces débats et informer davantage sur les politiques urbaines : c'est la condition d'une cité stabilisée et qui intègre les citoyens.

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