"Les agriculteurs méritent de pouvoir vivre directement de leur travail"

À l'occasion d'une visite de près de cinq heures au Salon de l'agriculture, François Bayrou a défendu mercredi le principe d'un "juste prix" pour rémunérer les producteurs et dénoncé "les mafias" qui dans le monde de la viande "organisent des trucages sur les marchandises".

Pendant près de quatre heures, le leader centriste a dialogué avec les professionnels de leurs principales préoccupations : réforme de la Politique agricole commune (PAC), prochaine loi d'orientation agricole, accès au foncier, mais aussi scandale de la viande de cheval. "Chacun a son histoire, la mienne est celle de quelqu’un qui est né dans ce monde rural, né dans le monde de la terre, et qui sait ce que ressentent les agriculteurs", a souligné François Bayrou, à son arrivée sur place, entouré d'une délégation de parlementaires et d'élus locaux du Mouvement Démocrate, dont Robert Rochefort, Thierry Robert, Marc Fesneau et Vanik Berberian. 


"C'est un monde qui est dans l'incertitude, les paysans ne savent plus, les éleveurs sont dans une crise très lourde. Tout cela crée une ambiance et un climat fragilisés. Ils ont l'impression qu’il n’y a rien de solide pour l’avenir. Nous devons être avec eux", a-t-il souligné aux nombreux journalistes qui l'interrogeaient. À ses yeux, "cette très grande perte de confiance des professionnels découle d'une certitude, vérifiée tous les jours, qu’ils ne peuvent pas vivre directement de leur travail". "C’est choquant, parce que leur agriculture est de haut niveau, de capacité technique et de capacité de production de grandes qualités, et pourtant la vente de leurs produits ne leur suffit pas pour vivre". 

François Bayrou en est convaincu, c'est le système dans son ensemble qu'il faut revoir. "La politique mise en place depuis des années consiste à faire baisser artificiellement le prix des produits agricoles pour que le prix de l’alimentation baisse. On remplace le bénéfice de la vente des produits par des subventions qui ne sont pas autre chose que des compensations. Ce n'est ni raisonnable, ni sérieux. Cette dépendance malsaine ne pourra pas durer. Nous devons trouver une autre manière de faire pour construire un secteur qui aura enfin confiance en lui pour l’avenir", a-t-il analysé face au président de la FNSEA et au porte-parole de la Confédération paysanne. 

À ces lourdes difficultés s'ajoutent "des crises qui mettent en cause la fiabilité des produits vendus et des filières alimentaires". "On vend en principe du bœuf et on se retrouve avec du cheval. Même chose pour le poisson, où l'on commence à avoir des doutes sur la réalité des espèces vendues. Tout d'un coup, plus personne ne peut avoir confiance dans les circuits. Or, quand il n’y a pas de confiance entre le consommateur et le producteur, entre le consommateur et le circuit de distribution, alors l’acte d’achat devient impossible", a pointé le leader centriste, lors d'un déjeuner avec l'Interprofessionnelle du bétail et de la viande. 

"Nous devons nous rendre compte que tout ceci n’est pas accidentel, n’est pas le fait de tel ou tel petit distributeur dans son coin", a-t-il poursuivi avec conviction. "En réalité, il y a des mafias puissantes qui ont des ramifications sur tous les marchés européens, peut-être même au delà de l’Europe". Il est donc "urgent de reconstruire au plus vite la confiance des consommateurs, par un renforcement de l'étiquetage et une meilleure identification des produits vendus", a-t-il proposé. "Si les autres pays européens ne veulent pas suivre, nous devons commencer seuls. Il n’y a aucune raison que la France ne puisse pas être à l’avant-garde, en se mettant d’accord avec ses producteurs et ses circuits de commercialisation", a-t-il estimé. 

Invité sur le stand de la Meuse par le sénateur Christian Namy, puis sur le stand de l'Orne par la sénatrice Nathalie Goulet, François Bayrou a également échangé au hasard des allées avec l'écologiste José Bové, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher, l'ancien ministre Gérard Longuet et le député Charles de Courson.

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