"Le seul chemin pour changer l'Europe, c'est de le faire avec les peuples"

Marielle de Sarnez, vice-présidente du groupe ADLE au Parlement européen, a appelé en clôture de l'Université de rentrée à faire barrage à "tous les démagogues et les populismes" en Europe. La condition, "c'est que les citoyens se ré-approprient leur avenir", prévient-elle.

Seul le prononcé fait foi.

"Mes chers amis, au terme de ces trois journées bien remplies et lumineuses, comme toujours en Bretagne, je veux vous remercier, remercier tous les participants, les nombreux intervenants, en plénière et dans les ateliers, et  les organisateurs.

Aujourd’hui, s’ouvre une étape importante pour notre mouvement.

Notre projet, celui dont nous avons largement débattu vendredi soir, est de nous ouvrir à d’autres, pour constituer, former avec eux, un large rassemblement au centre, pour changer durablement le visage de la vie politique de notre pays. 

Si nous voulons peser, il faut être forts, et pour être forts, il faut se rassembler. Il n’y a pas d’autre chemin

Nous allons le faire, en conservant notre identité, en restant ce que nous sommes, fiers de notre originalité, de notre style, de notre exigence éthique, de notre indépendance d’esprit, de notre liberté de jugement, et de notre liberté de parole.  

Mes chers amis, c’est parce que nous avons tenu bon, c’est parce que François Bayrou a tenu bon pendant toutes ces années que le centre existe aujourd’hui et qu’il peut s’élargir.

Et c’est le bon moment pour le faire.

Pour formuler une offre politique nouvelle, qui s’adressera, bien sûr, aux électeurs du centre qui n’attendaient qu’une chose depuis longtemps, que nos deux familles, l’UDI et le Modem, se retrouvent enfin.

Mais cette offre nouvelle, elle s’adressera aussi à tous ceux qui ne croient plus que la politique peut changer les choses. Et  ils sont malheureusement de plus en plus nombreux dans notre pays.

Déçus d’un pouvoir qui n’a pas eu le courage de prendre à bras le corps les problèmes du pays ; déçus d’une écologie politique qui désespère ; déçus d’une opposition qui se déchire sur les problèmes de personnes et se divise sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les valeurs.

Malgré ses atouts, la France ne se porte pas bien.

Jean Lassalle et Axel Kahn nous ont raconté hier soir le désarroi, la colère des Français. Ils nous ont raconté la désertification des campagnes, la fermeture des usines. Ils nous nous ont raconté cette France qui se défait, cette France qui souffre. 

C’est une raison de plus pour nous d’agir.

Nous voulons rendre l’espoir aux Français.

Parce que, si nous ne le faisons pas, d’autres s’en chargeront à notre place pour le malheur du pays.

Malgré ses atouts, la France ne va pas bien. Elle n’a pas de politique économique tranchée.

Elle n’a pas de politique fiscale.

81% des Français pensent aujourd’hui que la politique fiscale suivie est injuste. Pas seulement à droite mais à gauche aussi alors que François Hollande avait placé la justice fiscale au cœur de son projet ! Voilà le désespérant record !

Les affirmations successives et contradictoires sur les impôts, les pas en avant, puis les pas en arrière, sur la pause fiscale, tout cela ne fait pas une politique. 

Mais c’est de nature à désespérer les Français, et à inquiéter les entrepreneurs, tous ceux qui sont en première ligne dans la bataille pour l’emploi. 

Ceux-là au contraire ont besoin d’un cadre juridique, fiscal, budgétaire, stable et clair, inscrit dans le temps, pour investir, créer, innover, trouver de nouveaux marchés, de nouveaux débouchés, et donc créer de l’emploi durable, solide, de long terme. 

Il n’est pas raisonnable que la politique de l’emploi se concentre pour l’essentiel aux seules créations d’emplois publics, d’une durée de temps limitée,  financées par l’Etat, et donc par la dette.

Si l’on regarde les chiffres du chômage, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de baisse des chômeurs dans le secteur marchand. Ni dans le bâtiment, ni dans les services à la personne, ni chez les cadres.

Quand près de 60% des Français attaquent leurs économies pour faire face aux dépenses courantes du mois, quand un français sur deux redoute d’être un jour jeté à la rue, c’est le pacte national qui est menacé.

Et je regrette que le gouvernement n’ait pas repris à son compte, il est encore temps de le faire ! , la proposition de François Bayrou de créer deux emplois sans charges, par entreprise. 

Il y a là un levier formidable pour créer un grand nombre d’emplois, et activer l’économie réelle.

L’augmentation continue des impôts, en particulier sur les ménages, et les classes moyennes, ça ne fait pas une politique.

Et d’ailleurs, malgré ou à cause de la hausse continue des impôts, on voit les recettes fiscales diminuer!

Avec plus de 57% de dépense publique aujourd’hui, nous sommes en tête de tous les pays européens pour la dépense. Et en tête de peloton également pour ce qui concerne les prélèvements obligatoires qui seront de 46% cette année. 

Et cela ne veut pas dire que la qualité des services rendus Français se soit améliorée.

C’est même souvent le contraire.

En particulier pour notre école. La France ne cesse de régresser dans tous les classements mondiaux. Nous sommes aujourd’hui en 29ème position pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture !

C’est d’autant plus injuste, que ce sont évidemment les enfants des familles les plus défavorisées qui payent les pots cassés.

Ce ne sont pas des moyens toujours supplémentaires injectés dans le système qui vont améliorer cette situation.

Ce ne sont pas des dépenses nouvelles ou les rythmes nouveaux qui vont améliorer cette situation.

Ce dont la France a besoin, c’est de réformer son Etat, ses collectivités locales, son système social, son système de retraites. C’est le seul chemin possible si nous voulons garantir et pérenniser le modèle social français.

Et c’est le seul chemin possible pour préparer le monde de demain.

Nous avons besoin d’un changement profond, radical, dans notre manière de gouverner. 

Face aux grandes mutations, à l’émergence des réseaux sociaux, face à la révolution numérique qui est en train de changer en profondeur notre quotidien, nos méthodes de travail, l’accès aux connaissances, la rapidité de l’information, nous avons besoin d’aérer le système français de gouvernance, de le dépoussiérer, de le dé technocratiser, de l’humaniser. Nous avons besoin de favoriser la créativité etl’innovation, de faire confiance au terrain. 

Notre Etat est tentaculaire, centralisé et au final, il est trop souvent impuissant.

Nous les démocrates, voulons "faire confiance à la société. Distribuer résolument du pouvoir à un peuple entrepreneur. Ne pas agir à la place des gens, mais favoriser les initiatives en ayant un amour fou pour l’intelligence des autres", comme l’écrit joliment Alexandre Jardin.

Alors nous retrouvons de l’efficacité au plan national, alors nous pèserons dans une Union européenne qui comptera dans le monde.

Mes chers amis, nous avons voulu placer l'Europe au coeur des débats de notre université de rentrée, en y consacrant un grand nombre d'ateliers avec d'excellents intervenants que je veux ici saluer. 

Nous avons une ambition, nous voulons réconcilier les Français avec l'idée européenne.

Nous voulons que nos concitoyens s'approprient, se réapproprient leur avenir européen.

Nous croyons que l'avenir de la France doit s'inscrire dans une perspective européenne. Ou plus exactement que la perspective européenne est une des conditions pour que la France ait de l’avenir. Et nous l'affirmons malgré la démagogie ambiante.

Les prochaines élections européennes seront cruciales pour le destin de l’Europe, et de la France. 

Et si nous n’y prenons garde, tous les démagogues, tous les populismes, tous les eurosceptiques l’emporteront. 

Marine Le Pen a déclaré que si elle arrivait au pouvoir, elle ferait enlever tous les drapeaux européens des édifices publics. Et bien moi je ne veux pas vivre dans un pays où l’on retire de tous les bâtiments publics le drapeau européen.

Je veux continuer de vivre dans un pays où le drapeau étoilé flotte dans le ciel  de France aux côtés du drapeau tricolore !

Pour sauver l’Europe, il faudra la changer disait Francesco Rutelli hier. Je signe cette affirmation, mais j’en ajoute une autre : on ne changera pas l’Europe sans les peuples, ou contre les peuples.

Le seul chemin possible pour changer l’Europe, pour la rendre plus démocratique, plus efficace, plus lisible, c ‘est de le faire avec les peuples d’Europe.

Parce qu’ils sont pris dans leurs contradictions de fond, les grands partis traditionnels, de droite, comme de gauche ont renoncé à porter le débat européen. C’est donc au Centre qu’il reviendra d’imaginer une vision nouvelle, un horizon nouveau pour l’Europe. Nous en débattrons dans les semaines à venir. De l’architecture institutionnelle qui n’est pas taboue, du projet politique, des orientations économiques et sociales, de notre industrie, de notre recherche, des enjeux de politique commerciale, de concurrence, de défense, de politique étrangère… De tout, nous allons ouvrir tous les chapitres, tous sans exception, et tracer ensemble les nouvelles perspectives de la nouvelle Europe.  

Mais j’ai une conviction. Elle vaut pour l’Europe, comme pour la France. On ne fera pas baisser le FN en courant derrière lui, ou en flattant ses électeurs.

On le fera baisser en apportant des réponses concrètes à nos concitoyens, et en traitant toutes les questions, sans concession mais sans obsession, à partir de nos propres valeurs.

Pour offrir cet espoir nouveau, nous devons construire ce rassemblement du Centre où le Modem prendra toute sa part.

Nous exercerons à l’égard du gouvernement une critique constructive, en essayant chaque fois que possible de faire avancer les choses dans le bon sens.

Nous travaillerons à une alternative, parce que nous croyons que notre pays a besoin d’un changement profond, qui va bien au delà des simples alternances.

Nous continuerons de penser que pour régler les problèmes du pays, il faudra œuvrer demain à des rassemblements plus larges.

J'ai confiance, ensemble nous ferons renaître l'espoir.

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