"Le Président de la République est coincé, je ne pense pas qu'il s'en sortira et je le regrette pour la France"

À la question « Attendez-vous quelque chose du Président de la République ? », Robert Rochefort a regretté que l'opération soit « sans issue ». « Le Président de la République est coincé, je ne pense pas qu'il s'en sortira » a-t-il déclaré. « Je le regrette pour la France : notre pays est légitimement inquiet et honnêtement, je pense que c'est trop tard pour le Président François Hollande » a-t-il déploré.

Interrogé par Patrick Chêne sur le fait que François Bayrou « réclamait une dissolution », le député européen a noté que cette formule n'était pas exacte. « Étant donné que le Président de la République n'a plus de majorité politique, François Bayrou ne voit pas comment l'on peut faire autrement que d'aller devant les électeurs, mais il ne demande pas une dissolution » a-t-il précisé.

Expliquant que le rassemblement au-delà des frontières partisanes est la condition sine qua non pour avoir une vraie capacité d'agir au service de tous les Français, Robert Rochefort a expliqué : « Ce qu'il faut espérer, si une dissolution devait se produire, c'est qu'il y ait dans la logique de cette alternance non prévue, une hypothèse politique beaucoup plus large, quelque chose qui associe dans un premier temps le centre et qui ensuite prépare une recomposition politique beaucoup plus étendue. » « Vous voyez bien que les difficultés du pays sont extrêmement vives, et l'on ne pourra pas s'en sortir si à chaque fois le camp se retrouvant dans l'opposition se met à dire que tout ce que fait la majorité est nul et non avenu » a-t-il ajouté.

Robert Rochefort, dans le dialogue, prône la recherche d’accords plutôt que d'alliances. « La question n’est pas de construire une alliance politique, les Français comprennent que ce sont des histoires d’arrière boutique qui ne les intéressent pas et ne règlent pas leurs problèmes ».

L’essentiel, selon le député européen, est de « construire une majorité d’idées » et de « se mettre d’accord sur quatre ou cinq sujets ». Insistant sur l’aspect fondamental de réformer le fonctionnement politique pour réellement reconstruire le pays, Robert Rochefort a soutenu qu'il fallait « réduire le nombre de parlementaires pour qu’ils aient une vraie action et non pas une action fictive ». « Le non cumul des mandats doit s’appliquer vite », a-t-il ajouté. Considérant que la réforme territoriale actuelle était en réalité une fausse réforme qui consistait simplement « à changer le périmètre des régions », le vice-président du MoDem a également recommandé de réduire « la verticalité des différentes collectivités territoriales ».

Sur la question de l’instauration d’une proportionnelle, Robert Rochefort s'est dit favorable à un système à l’allemande « qui permette à la fois que se dégage une majorité - parce qu’il ne faut pas avoir un pays ingouvernable - et en même temps qui permette aux minorités de s'exprimer et d'étendre leurs chances ». Il a précisé d'ailleurs que la présence de députés du Front national permettrait aux Français de mieux voir « l’impasse qu’ils proposent ». Le député a souligné au passage l’absence de travail parlementaire de leur part au sein du Parlement européen.

Enfin, Robert Rochefort a conclu son propos en affirmant que le Mouvement Démocrate n’était pas « en opposition avec ce que disent un certain nombre de socialistes raisonnables ». Il a simplement déploré que ces « socialistes raisonnables soient encore avec le boulet qui les lie aux frondeurs, à la majorité du PS et qu'ils se retrouvent ainsi dans l’incapacité de faire avancer leurs idées ».