« Le gouvernement est en train de porter une atteinte sans précédent à l’idéal de l’éducation nationale »

Le président du MoDem François Bayrou a dénoncé dimanche la réforme du collège comme une "offense" au monde de l'éducation, et reproche au gouvernement, par "connivence sociale", d'avoir "préservé" à Paris des classes bilangues "supprimées massivement en province".

LA COLÈRE DES AGRICULTEURS : « Il y a un désespoir chez les agriculteurs que l’on n’imagine pas »

« Pendant longtemps, l’Europe a été protectrice. L’Europe a été une volonté de réguler les marchés, de ne pas abandonner la production agricole simplement à la loi de l’offre et de la demande. Avec la loi de l’offre et de la demande, il n’y a qu’une seule règle : produire le moins cher possible. La faute d’orientation de l’Europe a été de produire le moins cher possible mais sans vrai prix, avec des aides prises sur la fiscalité des Européens. Cela a complètement faussé le métier d’agriculteur. J’ai la certitude qu’il va falloir trouver une autre vision de la politique agricole européenne. Cette vision se résume très simplement : nous avons non seulement à défendre l’approvisionnement du pays dans les meilleures conditions de fiabilité possible – naturellement il y a des inquiétudes sur ce sujet – mais nous avons aussi le devoir de défendre un tissu agricole. […] Dans ma vie jeune homme, j’ai été producteur laitier. Je peux vous dire qu’il y a un désespoir chez les agriculteurs que l’on n’imagine pas. Les responsables politiques ne l’imaginent pas car les agriculteurs sont aujourd’hui de moins en moins nombreux, ils ne représentent qu’une fraction très petite du nombre d’électeurs, et donc la force de pression qu’ils représentaient autrefois n’est aujourd’hui pas prise en compte. L’ensemble du monde politique en général ne prend pas en compte et ne mesure pas à sa vraie portée ce qu’est le drame intime de gens qui n’y arrivent plus parce qu’on les a entrainés dans une direction terrible. »

LA RÉFORME DU COLLÈGE : « Le gouvernement est en train de porter une atteinte sans précédent à l’idéal de l’éducation nationale »

« On a choisi une politique à l’éducation nationale qui est une offense à ce que le monde de l’éducation a de plus précieux. Ce que l’on est en train de faire avec la réforme du collège est une atteinte absolument sans précédent à un idéal qui nous faisait vivre tous ensemble. Un exemple très précis mais très important : les classes bilangues. Tout le monde a pensé qu’elles étaient attaquées, donc on a voulu les défendre mais nul n’aurait imaginé ce qui a été décidé dans la réalité ! On va les préserver à 100 % à Paris – parce que c’est le milieu où ces décideurs vivent, au fond c’est une connivence sociale – et on les supprime en province massivement. On maintient à Paris parce que c’est « chez eux » et on supprime ailleurs ! Jamais cela jusqu’à maintenant dans l’éducation nationale n’avait été imaginé. L’éducation nationale est faite pour offrir partout sur le territoire les mêmes chances ! Le gouvernement est en train de porter une atteinte sans précédent à l’idéal de l’éducation nationale. »

LES 35 HEURES : « Il est très facile de faire en sorte que les heures supplémentaires ne pèsent pas sur l’entreprise »

« Les 35 heures sont le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Cela doit donc rester la référence. Simplement, il est très facile de faire en sorte que ces heures supplémentaires ne pèsent pas sur l’entreprise en maintenant la prime de 25 % que je trouve absolument juste – quand on travaille plus c’est normal – et en allégeant l’équivalent des charges. Ce que vous donnez en prime, c’est autant que vous n’aurez pas à payer en charges. Ainsi, vous avez l’avantage des deux, c’est-à-dire la possibilité d’aménager le temps de travail et en même temps la possibilité que les salariés gagnent davantage. »

LE SYSTÈME DES PRIMAIRES : « C’est sorti par la porte, cela revient par la fenêtre »

« La primaire souffre d’un problème majeur : elle coupe le pays en deux camps. Il y la primaire « de la droite » et d’autres veulent organiser la primaire « de la gauche ». Or pour moi, la fonction présidentielle doit élire un homme ou une femme qui n’est pas celui ou celle d’un camp, d’un parti. On n’est pas l’homme ou la femme de la moitié du pays contre l’autre moitié ! On a aujourd’hui un immense besoin d’avoir un Président de la République qui soit le plus éloigné possible des partis politiques, en tout cas des deux partis qui depuis des décennies se succèdent au pouvoir, qui ont trop de poids et dont le fonctionnement interne est malsain. Cette « partitocratie », cette organisation du pouvoir par les partis est exactement ce que la cinquième République voulait combattre et éradiquer. C’est sorti par la porte, cela revient par la fenêtre… »

LE LIVRE DE NICOLAS SARKOZY : « Dans tous les chapitres qui parlent de l’avenir, Nicolas Sarkozy récuse l’entente nationale ou le consensus national »

« Le vrai sens de ce livre, ce n’est pas seulement les mea culpa. Certes, il y en a paraît-il 27, dont la formule « j’ai abaissé la fonction présidentielle » qui n’est pas un aveu sans conséquence. Mais je crois que le livre est écrit pour dire autre chose. Dans tous les chapitres qui parlent de l’avenir, Nicolas Sarkozy récuse l’entente nationale ou le consensus national. Il récuse cette démarche - que moi je crois vitale - de pouvoir réunir les forces du pays pour faire les réformes qui ont été impossibles. Ce livre est en réalité un refus absolu de l’idée que l’on pourrait réunir les Français. À mon avis, cette inspiration en temps de crise est mauvaise. »

 

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