"Le chantier est aussi lourd qu'en 1945"

Invité de l'émission BFM politique dimanche, François Bayrou, qui appelle à "l'unité nationale", a estimé que la France était aujourd'hui devant un chantier politique "aussi lourd" que celui qu'elle a connu à la libération en 1945.

« Il y a eu une rupture avec l’école de la transmission ».

L’éducation, et la formation en France, ont été parmi les thèmes principaux débattus dans l’émission d’Apolline de Malherbe. François Bayrou, président du Modem et ancien ministre de l'Education, est intervenu en présence, sur le plateau de BFM Politique, de Iannis Roder, professeur en Seine-Saint-Denis. Il a jugé nécessaire « une refondation » de l'école qui doit avant tout transmettre « la lecture, la langue française et le calcul ».

Actuellement, sur l'éducation, « on laisse envahir l'essentiel par le secondaire », a-t-il dit, lors de l'émission BFM Politique/RMC/Le Point en faisant notamment allusion aux débats sur les notes, les rythmes scolaires ou l'éventuelle introduction de l'uniforme.

Et il a estimé que François Hollande est "complètement à côté de la plaque" lorsqu'il veut équiper les élèves en tablettes numériques.

En effet, « dans la Silicon Valley, les cadres de toutes ces grandes entreprises, Apple, eBay, ont créé des écoles où tout écran est exclu pour leurs enfants, car ils ont compris qu'un écran ce n'est rien en soi », a-t-il dit.

Il poursuit en ajoutant que « si dans ce foisonnement d'infos vous n'avez pas la carte et la boussole qui peuvent vous permettre de vous orienter on ne pourra pas y arriver », a-t-il insisté.

« On ne pourra pas avoir une pensée articulée en tapotant sur un clavier numérique", a renchéri Iannis Roder, auteur du livre "Tableau noir, la défaite de l'école".

Pour François Bayrou, la refondation de l'école « n'est pas une question de moyens ».

Et le maire de Pau a regretté « une idéologie interne au monde de l'éducation » qui résiste à l'idée de « revenir aux fondamentaux ».

« Il y a des moments dans la vie d’une nation où c’est plus important de défendre sa sécurité »

François Bayrou s'est montré dimanche très réservé à l'égard d'une possible interdiction de retour en France des jeunes Français partis faire le jihad à l'étranger, estimant que certains pouvaient être « des repentis » et pouvaient venir en aide aux services de renseignements.

Cette mesure est réclamée par Nicolas Sarkozy, mais a été écartée par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve car contraire à la Convention européenne des droits de l'homme.

« Si vous êtes les services de renseignements français, et que vous avez des gens qui reviennent, en ayant la volonté, au contraire, de lutter contre ce qu'ils ont vu là-bas, des repentis comme on dit (...) il faut aussi pouvoir les accueillir », a déclaré le président du MoDem lors de l'émission BFM Politique/RMC/Le Point.

« Cela peut arriver », a ajouté le maire de Pau, assurant que « c'est comme ça que l'on a démoli la plupart des réseaux ».

« Les juges et les services de renseignements doivent avoir les moyens, parfois d'empêcher, parfois d'accueillir » ces jeunes qui reviennent, a-t-il insisté. Il est important de reconstruire une économie capable de créer des emplois. M. Bayrou précise cependant que la sécurité n’est pas du replâtrage, « la sécurité est « une nécessité, un devoir » et il faut également « que l'on donne aux services spécialisés les moyens de faire des écoutes ».

« S'ils savent qui part faire le jihad, et qui revient, la moitié ou les trois quarts du travail sont faits », a-t-il assuré. « Il faut une fermeté absolue », insiste-t-il.

« Les problèmes devant nous aujourd’hui relèvent de démarches politiques complètement nouvelles »

Le président du MoDem François Bayrou, appelant à « l'unité nationale », a estimé dimanche que la France était aujourd'hui devant un chantier politique « aussi lourd » que celui qu'elle a connu « à la libération (...) en 1945 ».

Pour le maire de Pau, les règles qui régissent la vie politique française ont une "lourde part de responsabilité dans la situation actuelle" et devraient être entièrement repensées.

« Aujourd'hui, nous sommes devant un chantier aussi lourd que celui que la France a connu à la libération, aussi lourd qu'en 1945 », a-t-il assuré.

« Bien sûr, les destructions sont moindres, on est un pays équipé, on n'a pas les misères qu'on rencontrait à l'époque », a-t-il nuancé.

« On en a d'autres », a-t-il poursuivi, déplorant que « personne ne sache prendre la question de l'emploi, la question de la reconstruction de l'État, (...) de l'école, la question de l'intégration ».

M. Bayrou appelle ainsi le président de la République a « prendre ses responsabilités, pour créer les conditions d'une action différente (...) réfléchir a la manière dont on peut refonder et reconstruire la vie politique française, pour que les erreurs qui se sont multipliées au travers du temps soient effacées et ne se perpétuent pas ».

Il ajoute que « 50% des Français ne sont pas représentés dans les institutions démocratiques », a critiqué François Bayrou, demandant « un mode de scrutin juste », nécessaire pour que les citoyens se sentent concernés par les décisions politiques.

Pour l'ancien candidat à la présidentielle, le « système de partis » est lui aussi « complètement ruiné » et « les pratiques internes à la vie politique, qui viennent des partis politiques dominants (...) nous ont conduit où nous sommes ».

« La sélection des représentants, leaders d'opinion, se fait uniquement sur les guerres internes des partis », a-t-il aussi déploré.

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