"Le Centre a la légitimité pour peser aux élections européennes"

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Le MoDem et l'UDI feront liste commune aux élections européennes, sous la bannière de l'Alternative. Dans une interview à Euractiv', Robert Rochefort plaide pour que les futurs eurodéputés siègent au sein de l'ADLE.

Euractiv' - Vous venez d’annoncer une alliance avec le mouvement UDI qui porte le nom d’Alternative. Quel est l’impact de ce projet ?

Robert Rochefort - Nous nous sommes engagés à présenter des listes communes pour les Européennes, ce qui nous donne plus de chances d’avoir d’élus au final. Cela aura surtout un impact pour l’UDI, ils auront plus de chances d’avoir des élus.

Quel est votre principal dénominateur commun au sein de cette alliance ?

Ce qui caractérise le Centre, c’est que nous sommes tous pro-européens. Dans les autres partis, il peut y avoir des mélanges, des courants divers comme au parti socialiste. Nous sommes tous très pro européen, et on est même assez proche politiquement. Voilà longtemps que nous sommes dans des groupes politiques différents alors que nous avions le même avis. Ce sera donc une clarification.

Vous allez présenter une liste commune pour les Européennes, cela suppose un projet européen commun. Dans quel groupe politique allez-vous siéger au Parlement européen ?

C’est une vraie question. Le Modem fait partie de l’ADLE ( Alliance des Démocrates et des Libéraux en Europe) et nous sommes très satisfaits du travail de Guy Verhofstadt, le président de l’ADLE. Donc naturellement nous aurons tendance à aller vers l’ADLE. Mais pour l’heure la question n’est pas tranchée. Ce qui est certain c’est que nous avons des positions politiques très proches avec les députés UDI, et nous votons le plus souvent dans le même sens, même s’ils font pour l’instant partie du groupe PPE .

L’Alternative est-elle fédéraliste ?

Nous avons tous une composante fédéraliste, dans le sens où le fédéralisme représente un transfert de souveraineté de l’État nation vers l’Europe. Certains transferts sont nécessaires, mais pas tous, et ils ne représentent pas un but en soi. Notre souhait, c’est mettre l’Europe au Centre du village; pour l’instant, l’Europe a fait trop de petites législations pointilleuses, et pas assez de législation-cadre.

Quel est votre projet pour l’économie européenne ?

Nous souhaitons arriver à un gouvernement économique de la zone euro, éventuellement avec la mise en place d’un ministre de l’économie. Nous pensons qu’il faut mutualiser une partie de la dette. Même si les écarts de rendement entre les différentes dettes des États sont désormais sous contrôle, il faut penser aux perspectives de croissance. D’ailleurs nous songeons à une réforme de fond qui puisse permettre à l’Europe d’avoir ses ressources propres, en pouvant emprunter en euros. À terme nous voulons que l’Europe un président, pour gérer ce type de questions.

Sur le volet social, quel est l’ambition de l’Alternative ?

L’intégration économique n’est réussie que si elle se déroule en parallèle de l’intégration sociale. Le chômage de masse est un problème structurel de l’Europe, et ce n’est pas une question de générosité de vouloir y répondre, c’est une nécessite de la construction européenne. La question des travailleurs détachés dont on débat beaucoup aujourd’hui, puisque des travailleurs européens travaillent à un salaire différent des locaux avec lesquels ils travaillent, est un faux problème : si la politique était appliquée, les charges sociales seraient payées. Il s’agit d’un problème de fraude, et ce n’est pas la modification de la directive sur les travailleurs détachés qui y changera quelque chose !

Pensez-vous que l’Europe doive continuer à s’élargir ?

La priorité aujourd’hui ce serait de revoir la gouvernance de l’UE. Par exemple, essayer de placer un commissaire par pays, cela n’a pas de sens. Et il faut être prudent puisqu’aujourd’hui on s’aperçoit que la question du noyau dur se pose : le Royaume-Uni s’interroge sérieusement sur sa participation. Donc il faudrait déjà faire le ménage chez nous, consolider la zone euro avant toute chose.

Le Centre a-t-il vocation à avoir un poste important après les élections du printemps prochain, dans la future Commission ?

L’ADLE a toute légitimité pour avoir un poste important, et il y a toutes les chances que le Centre pèse, après l’élection, sur les choix des principaux postes de l’Europe. Notre crainte, c’est de retomber dans une situation où ce sont les chefs d’État qui décident et non le Parlement, contrairement à ce que stipule le Traité de Lisbonne. Il faut que le Parlement puisse pleinement s’exprimer.

Pour aller plus loin : lire l'interview sur le site internet de Robert Rochefort.

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