Laïcité, dernier rempart des femmes contre le mal (mâle?) dominant

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Article dans le Huffington Post dans le cadre de la journée des droits des femmes de Fadila Mehal, membre du bureau exécutif du MoDem, conseillère de Paris MoDem, Présidente fondatrice de "La République ensemble", membre de l’observatoire de la laïcité de Paris.

Cette année le 8 mars a commencé en fanfare, puisque c'est le Président de la République lui-même qui a tenu à rappeler dans un éminent magazine féminin, "Elle" pour ne pas le citer, qu'il était "féministe et toujours socialiste". Si, sur le deuxième point, son amie Martine Aubry s'échine à démontrer le contraire tous les jours, pour son diplôme "ès féminisme", il devra repasser son oral de rattrapage après le tohu-bohu suscité par son dernier remaniement. Car à cette occasion, il aura tout osé... non pas le féminisme mais la suppression du ministère des droits des femmes qui, par une décision funeste, a été remplacé illico par le ministère de la famille (dont on découvre enfin qu'elle est plurielle) et de l'enfance.

Cette suppression hardie a fait grimper aux rideaux toutes les féministes patentées et fait monter au créneau les trois présidentes des délégations des droits des femmes, de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), du coup toutes unanimes pour dénoncer ce coup de force qui intimait aux femmes de ne se penser qu' "en mère ou en épouse".

L'assignation identitaire, menace qui plane sur toutes les femmes du monde

Ce retour à l'assignation identitaire du genre, c'est la menace qui plane sur toutes les femmes du monde, et on croyait naïvement qu'en France ce danger était écarté. Cet impensé subliminal qu'on croyait balayé par des années de lutte pour l'égalité a la vie dure, comme si la vie des femmes ne pouvait se mesurer qu'à l'aune de ces deux seules fonctions. Pourtant, depuis plusieurs siècles, des femmes se sont battues pour inverser cette fatalité et pour avoir le droit de se rêver libres et égales en droits et en dignité.

A quoi sert le 8 mars, si ce n'est à faire le point sur les avancées en matière de parité et de droits civils, personnels, sociaux et politiques des femmes? Force est de constater qu'en 2016 la balance penche toujours du côté des hommes. Le monde politique continue de se conjuguer au masculin. Entre le plafond et les parois de verre, la discrimination y règne en maître. Les exécutifs restent des cénacles où la parole masculine domine. A la Métropole du Grand Paris (MGP) par exemple ont été élus vingt vice-présidents pour trois femmes, cherchez l'erreur. L'égalité salariale peine à s'imposer malgré la vigilance tatillonne des bilans sociaux des entreprises qui chaque année dressent le baromètre d'une égalité toujours en devenir.

Les femmes, "marqueurs" de la domination de l'intégrisme religieux dans l'espace public

Mais une autre menace se fait chaque jour plus lancinante pour les femmes. C'est l'emprise du religieux dans l'espace public. En Pologne les avortements clandestins se multiplient devant un ordre moral venu d'un autre âge, les violences faites aux femmes progressent pour atteindre des paroxysmes, comme on l'a vu à Cologne où des centaines de femmes ont été violentées, dans un silence abyssal des opinions publiques et des dirigeants politiques tétanisés par le scandale.

Beaucoup, au travers du religieux et de sa maladie infantile qu'est l'intégrisme, ont fait des femmes "des marqueurs" de leur domination dans les territoires perdus de la République, aliénant leurs corps et leurs esprits.

Le sacro-saint droit à la différence versus la différence des droits

Et les femmes savent bien que la laïcité est le dernier rempart contre ce mal (mâle?) dominant. Nous devons aujourd'hui plus que jamais la défendre car ses adversaires sont nombreux et les tentatives de remise en cause aussi. Elles passent souvent par la sémantique, laïcité positive, laïcité ouverte, à petit pas, à petits feux, les mots finissent par transformer le sacro-saint droit à la différence par la différence des droits. L'écrivain Kamel Daoud l'a cruellement éprouvé et a eu raison de dénoncer avec force les violences en masse faites aux femmes à Cologne par les migrants, car les accommodements déraisonnables d'une certaine bien-pensance nous plongent à coup sûr dans le poison du relativisme culturel, qui entend tout justifier au nom de la différence jusqu'au viol ou l'excision, et bien sûr les femmes en sont toujours les premières victimes.

Oui, en ce 8 mars 2016, célébrons la laïcité qui rendra aux femmes ce bien inaliénable qui nous vient des Lumières: la dignité, la raison et le respect de la personne humaine.

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