"La politique familiale n’est pas faite pour aider ceux qui sont en difficulté, c'est une politique pour la nation"

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Invité du "12-13 dimanche" sur France 3 aujourd'hui, François Bayrou a qualifié "d'erreur et même de faute" les atteintes portées à la politique familiale française.

Pour revoir l'émission, suivez ce lien.

Francis Letellier - Merci François Bayrou d’être sur le plateau du 12/13 dimanche.

Merci de m’avoir invité.

Francis Letellier - Tout le monde parle de réformes nécessaires. Dans une sorte de surenchère, c’est à qui va faire le plus d’économies. Mais quand il faut faire des arbitrages, cela coince parce que tout le monde regarde son intérêt. Les familles râlent contre les modulations des allocations familiales, les professionnels du bâtiment dénoncent les coupes dans les budgets qui financent les grands chantiers, les pharmaciens et les notaires s’opposent à l’arrivée de concurrents. Bref, gouverner est vraiment un art difficile. Vous allez peut-être nous le dire tout à l’heure, vous allez également nous dire comment vous analysez l’action du gouvernement.

Pour commencer, l’image de la semaine que nous avons choisie avec vous, c’est celle de l’hôpital militaire de Val-de-Grâce à Paris qui va fermer. C’est là que les chefs d’Etats étrangers - et pas seulement - étaient soignés. Il va fermer en 2017 pour raison d’économies, les activités vont être recentrées sur les deux autres hôpitaux militaires à Paris. C’est donc une institution. Faut-il le fermer pour faire des économies ?

Il y a une chose qu’il faut dire : l’armée a consenti le plus d’efforts sans doute parmi toutes les organisations et toutes les administrations françaises.

Francis Letellier - Trop ? Est-ce que vous diriez qu’elle paie pour d’autres ?

Je ne dis pas trop. En tout cas, pour l’armée c’est plus naturel de se taire – vous savez on disait « La grande muette » - mais elle a, dans l’avenir de notre pays, un rôle, une place absolument centrale. Nous vivons des temps dangereux, bouleversés et à chaque moment menaçants. L’armée doit être préservée dans ses missions essentielles.

Francis Letellier - Alors est-ce que l’hôpital du Val-de-Grâce doit fermer ?

Il y avait trois hôpitaux, il en restera deux, on ne peut pas dire de ce point de vue là que l’outil soit atteint. Simplement pour tous ceux qui ont été dans ces murs - j’ai moi-même des souvenirs y compris assez tristes avec des membres de ma famille - c’est évidemment quelque chose de très émouvant. On dit que l’on va faire un centre de recherche, je souhaite que cela soit le cas.

Francis Letellier - Vous savez que sur 10 ans, jusqu’en 2019, la défense va perdre 80 000 postes. Il y a des régiments qui vont fermer par exemple à Châlons-en-Champagne chez Benoist Apparu et on voit des maires qui s’opposent à ces fermetures et qui descendent dans la rue. Est-ce que vous les comprenez ? Est-ce que si cela vous arrivait à Pau, vous descendriez dans la rue pour dire « Je veux garder mon régiment » ?

À Pau, vous le savez, l’armée occupe une place essentielle, c’est la plus grande base d’hélicoptères de combat d’Europe. Et c’est aussi le centre d’entrainement de tous les parachutistes français, bientôt peut-être européens.

Francis Letellier - Alors est-ce que vous descendriez dans la rue ?

Évidemment, ce serait une très grande émotion, mais c’est une reconversion, un changement qui est en cours. On comprend que les maires et les populations soient émus et en même temps je pense aux soldats, aux officiers qui supportent, assument la réorganisation nécessaire de l’armée.

Francis Letellier - Réformer la France, ce n’est pas simple. On ne parle pas que de l’armée. Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a dit : « La France souffre de 3 maladies : la défiance, la complexité, le corporatisme ». Vous en ajoutez un ?

Oui, la France souffre d’impuissance. Il y a une chose que l’on ne dit pas et qui est pour moi absente de toute la communication officielle, de tout le discours officiel de la majorité et de l’opposition. On parle de « coupes ». Tout le monde dit « faisons des coupes » ou « il ne faut pas faire de coupes ». Mais il y a une chose que l’on ne mesure pas, c’est que l’outil public que nous avons – l’Etat, les collectivités locales, la Sécurité sociale – marche mal, et même dans certains domaines épouvantablement mal.

Francis Letellier - Par exemple ? Dans quels domaines ?

Au lieu d’être un outil qui soutient le pays, la société, les Français et leurs initiatives, c’est un domaine qui les bloque. On va prendre le plus évident d’entre eux : l’Éducation nationale. Vous avez un département ministériel, une action publique à l’Éducation nationale qui coûte très chère. Il y a plus d’un million d’enseignants, de fonctionnaires de l’Éducation nationale et on n’arrive pas à apprendre à lire à 20-30 % des enfants français.

Francis Letellier - C’est un échec.

C’est pire que cela, c’est gâcher les chances de la France et tant qu’on en restera à ne parler que de coupes sans se pencher sur la réorganisation nécessaire, le moteur ne marchera pas. Cela ne suffit pas de faire des économies.

Francis Letellier - En attendant, il y a quand même Bruxelles qui nous attend au tournant puisque le budget de la France pour 2015 va être vérifié par la Commission. Si elle condamne la France, ce sera un coup dur ?

Ce sera un coup dur, en tout cas cela représentera la sanction de nos incapacités.

Francis Letellier - Vous le craignez ?

Je pense que cela va être un moment difficile mais personne n’évitera l’exigence de dépenser moins. La France dépense 20 % de plus que ses principaux voisins. On dépense 55 là où les autres dépensent 45, cela fait presque 20 % de plus pour des résultats qui ne sont pas meilleurs. Et donc, de ce point de vue là, il faut à tout prix repenser les choses. Ma thèse est que l’on peut faire beaucoup mieux en dépensant moins.

Francis Letellier - Dans toutes les têtes, il y a la présidentielle de 2017. François Hollande est à mi-mandat. Cela ressemble à une espèce de fuite en avant. On accueille François Fressoz, éditorialiste au Monde pour parler de tout cela.

Françoise Fressoz - Nous sommes à mi-quinquennat, à peu près, panne de résultats pour le Président de la République, panne de popularité.

Panne de résultats pour le pays. Si cela n’était qu’au Président de la République, cela pourrait aller mais c’est tout le pays qui souffre.

Françoise Fressoz - Mais Francis Letellier parlait tout à l’heure d’Emmanuel Macron qui peut être un peu un tournant social-libéral que vous pourriez finalement soutenir. Est-ce qu’Emmanuel Macron, peut, en 6 mois, susciter le choc de confiance que le pays attend ?

Je ne crois pas qu’il y ait d’homme miracle ou de solution miracle. Je sais pour moi une chose : toute solution de bon sens, je la soutiendrai. Et si Monsieur Macron propose des solutions de bon sens, je dirai que c’est du bon sens.

Françoise Fressoz - Par exemple la réorganisation du marché du travail.

Comme vous savez, il y a un Monsieur qui a reçu le prix Nobel d’économie, qui s’appelle Jean Tirole, qui propose qu’il y ait un contrat de travail unique et comme vous le savez aussi – vous êtes une bonne observatrice de la vie politique – c’était une des mesures centrales du programme que je présentais à l’élection présidentielle de 2002 déjà.

Francis Letellier - Mais quelle mesure devrait prendre Emmanuel Macron pour que vous le souteniez, par exemple la fin des 35 heures ? Que faudrait-il faire ?

Nous avons un code du travail qui est illisible par les salariés, les artisans, les chefs d’entreprise et il faut être un spécialiste ultra pointu - soit un avocat dans le domaine social, soit un syndicaliste expert - pour arriver à se retrouver dans ce labyrinthe. Si on ne prend pas l’obligation d’en arriver à un code du travail de 100 pages par exemple, que tout le monde pourrait lire, on sera incapable d’avoir une vraie régulation par le code du travail.

Françoise Fressoz - Est-ce que vous pensez que Monsieur Macron peut y arriver ?

Je ne connais pas Monsieur Macron, on va voir. Je juge sur pièce.

Françoise Fressoz - Qu’est-ce qui se passe dans 6 mois si le gouvernement en est au même point ? Est-ce qu’il faut une dissolution, un changement de gouvernement ? Est-ce que François Hollande peut sauver son quinquennat ?

Je suis extrêmement sceptique sur ce qui est entamé là. Ce que je crois, c’est que le cap ou l’absence de cap qui a été pris nous amène à de très grandes difficultés et je ne crois pas que le gouvernement soit en situation de résister au moindre coup de vent.

Françoise Fressoz - Vous dites absence de cap, il y a quand même une politique de l’offre qui est revendiquée.

Françoise Fressoz, il y a des mots, c’est vrai, depuis la fameuse conférence de presse de François Hollande dont j’avais approuvé les termes. Il y a des mots, des annonces de principe. Mais dans la réalité on se trouve avec un système qui constamment et perpétuellement complique les choses. On a fait le CICE, contrat compétitivité emploi, c’est une usine à gaz, c’est le mot que j’avais employé dans l’heure où il avait été annoncé et au bout du compte que donne-t-il ? Le soir où cela a été annoncé, je dinais avec Michel Sapin. Il m’a dit « on va créer avec ce contrat 300 000 emplois », je lui ai répondu « tu en créeras zéro ».

Francis Letellier - Alors ce n’est pas tout à fait zéro, le MEDEF dit qu’il en a créé.

Si vous regardez la situation du pays, vous voyez bien qu’on est en panne d’emploi. Tout ceci est tellement complexe.

L’autre jour, toujours à propos de ce code du travail, les éditeurs du code du travail sont venus me voir parce que je l’avais montré sur un plateau et ils m’ont dit « on vous a apporté l’édition la plus récente, elle a été éditée en avril mais depuis avril, 10 % des articles ont changé ».

Francis Letellier - Vous dites que cela manque de cap. Il y en a une qui dit cela aussi, c’est Martine Aubry dans le Journal du Dimanche, aujourd’hui. Elle dit même « il faut changer de politique économique ». Est-ce que c’est un nouveau coup dur pour François Hollande ou est-ce que finalement vous êtes d’accord avec elle un petit peu ?

Pas sur le cap qu’elle voudrait suivre mais sur le diagnostic oui. Je pense qu’il faut changer de politique économique et de cap en se donnant un cap principal qui est que l’État, les collectivités locales, la Sécurité sociale marchent mieux et soutiennent l’énergie du pays au lieu de la bloquer.

Francis Letellier - Quand Martine Aubry dit « il faut redonner du pouvoir d’achat aux Français, redonner de l’argent aux Français plutôt qu’aux entreprises », vous n’êtes pas d’accord avec cela ?

Dans un pays qui a des déficits et une dette profonds, l’idée que l’on pourrait se relancer grâce des dépenses publiques multipliées, est un leurre et nous conduirait très vite à de graves accidents.

Françoise Fressoz - Est-ce qu’il y a une grosse fracture au Parti socialiste à votre avis ?

Il y a une guerre qui a commencé entre les deux fractions du Parti socialiste et les deux fractions de la gauche. C’est une guerre entre deux fractions irréconciliables.

Françoise Fressoz - Est-ce que cela peut aller jusqu’à la rupture et l’éclatement du Parti socialiste ?

Je pense que le jour viendra où cette guerre débouchera sur, en effet, une rupture qui ne sera pas rattrapable.

Françoise Fressoz - Cela peut être une chance pour le Centre ?

Je vais vous répondre. Mais permettez-moi de vous dire que la question principale n’est pas de savoir si ce doit être une chance pour le Centre ! La question est de savoir si cela va être une chance pour le pays. Le Centre est un courant politique à part entière, original, différent des autres même s’il est arrivé qu’il ne le montre pas assez. C’est un courant qui une vision politique différente de l’avenir. Si vous prenez les dix dernières années : sur les déficits et la dette, sur la privatisation des autoroutes, sur l’affaire Tapie, sur les dérives incessantes que nous avons vues… Nous avons été les premiers.

Françoise Fressoz - Monsieur Bayrou, vous avez des idées que vous portez et en même temps, le centre a du mal à arriver au pouvoir.

Françoise Fressoz, je ne parle pas d’idées que je porte, je parle d’un diagnostic réel, juste, de ce qui était en train de se passer et que d’autres ne voyaient pas.

Françoise Fressoz – À l’UDI, il y a deux candidats actuellement : Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, qui sont deux personnalités que vous connaissez très bien. Qui allez-vous appuyer et sur quels critères se fera votre choix ?

Je ne vais pas appuyer, je ne suis pas membre de cette organisation. Il y a au centre deux familles politiques, je préside l’une – le Mouvement Démocrate – et l’autre est l’UDI où en effet Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde vont être en compétition pour le deuxième tour. J’ai une seule chose à dire : si cette famille politique originale – que les Français reconnaissent, dont ils veulent qu’elle soit indépendante et dont ils regrettent qu’elle n’ait pas une place plus importante dans le pays – veut remplir les attentes des Français, il faut qu’elle soit unie. Donc, quelque soit le président qui sortira de cette compétition électorale, il faut qu’il soit le plus unitaire possible. Il faut que cette famille se rassemble et s’unisse pour qu’elle compte dans le pays.

Françoise Fressoz – La grande idée à droite est la primaire ouverte. Participerez-vous à cette primaire ouverte pour peser ?

Vous le savez bien, je suis moins enthousiaste à l’idée d’une primaire que d’autres. D’abord parce qu’une primaire, évidemment, cela veut dire que l’on s’engage à respecter son résultat et qu’il peut y avoir des résultats bons pour le pays, comme des résultats mauvais. On a vu aussi lors de la primaire du Parti socialiste que les résultats n’étaient pas toujours ceux que le pays aurait pu souhaiter ou qui auraient été utiles à son avenir. Donc, permettez-moi de vous dire que je ne sais pas du tout comment tout cela pourra être organisé, nous allons attendre de voir. Pour moi en tout cas, je sais que l’intérêt du pays est qu’il y ait une candidature à la présidence de la République d’un homme suffisamment rassembleur, suffisamment modéré et suffisamment volontaire pour que l’avenir de la France change.

Françoise Fressoz - C’est votre portrait.

Non, ce n’est pas mon portrait. Vous savez bien que d’autres peuvent aussi ressembler à ce portrait : Alain Juppé par exemple.

Françoise Fressoz - Mais si Alain Juppé n’est finalement pas candidat, le serez-vous ?

Nous verrons à cet instant ce qu’il faudra faire pour que les choses aillent mieux en France.

Francis Letellier - Parlons de l’avenir de la France : un avenir à crédits puisqu’il faut trouver de l’argent. Vous l’avez dit, il faut faire des économies. Dernière idée en date : diviser par deux les allocations familiales pour les familles les plus aisées. L’an dernier, 13 milliards d’allocations familiales ont été versés et cette mesure ferait faire des économies de 800 millions d’euros, du moins dans les premiers temps. Est-ce une mesure de justice ou un coup dur pour la famille ?

C’est erreur et une faute. La politique familiale n’est pas une politique sociale. Il y a des politiques sociales qui sont faites pour aider par solidarité ceux qui en ont le plus besoin. La politique familiale n’est pas une politique pour aider ceux qui sont en difficulté, mais une politique pour la nation, pour que nous ayons des enfants et que le pays tout entier ait cette jouvence qui fait qu’aujourd’hui, il est celui qui a le plus de jeunesse dans l’Union européenne.

C’est une faute car si vous poussez ce raisonnement, alors vous en venez très vite à dire « est-ce qu’il va falloir que les familles relativement aisées paient l’école publique ? ». Si nous allons dans ce sens-là, nous considérons que l’action publique est uniquement pour ceux qui ont le plus de difficultés. Vous voyez que de proche en proche, très vite, nous en arrivons à remettre en cause des choses essentielles. Il y a un moyen et un outil de redistribution, c’est l’impôt. Et Dieu sait que les classes moyennes, depuis 7 ou 8 ans, ont été matraquées d’impôts et se retrouvent aujourd’hui avec une surcharge qui les écrase. Tout le monde le sait et on continue d’accumuler les impôts sur les classes moyennes. Elles ne reçoivent pas d’aide et elles se retrouvent avec toute la charge du pays sur les épaules !

Francis Letellier – Il y a une autre piste d’économies d’ici 2017 : les collectivités locales, régions, départements et les communes vont recevoir moins d’argent de la part de l’État : 11 milliards en moins. Je vais vous poser une question pratique : vous êtes maire de Pau, vous dites qu’il faut faire des économies. Où les faites-vous ?

Je fais les économies par une réorganisation complète de l’action publique dans notre ville. Je vais prendre un exemple très simple : quand j’ai été élu, il y avait à la mairie un directeur général et cinq directeurs généraux adjoints. Nous avons changé tout cela et il n’y a plus que deux directeurs généraux adjoints. Deux à la place de cinq !

C’est la même chose pour les directions qui étaient plusieurs dizaines et qui vont se retrouver réduites presque de moitié. Non seulement je pense que c’est inéluctable le fait que l’on fasse des économies avec les collectivités locales, mais je crois que c’est possible. Et je vais encore plus loin : je pense que l’on peut trouver les moyens et l’organisation nécessaires pour servir mieux les concitoyens en dépensant moins. Il ne faut pas se contenter de faire autant, il faut améliorer l’action publique, améliorer l’action des collectivités locales en dépensant moins.

Francis Letellier – Vous savez que Manuel Valls avait dit « il va falloir supprimer les conseils généraux d’ici 2021 ». Et puis finalement, il se dit que l’on pourrait en garder une cinquantaine…

C’est pire que cela. On nous annonce que l’on va les supprimer. Puis en fait, on va en avoir. Ils vont être maintenus sous trois formes différentes dans lesquelles personne évidemment ne se reconnaitra. Mais il y a pire comme bêtise et comme insanité : le nouveau découpage fait que l’on vous propose d’avoir Pau, Limoges et Bressuire dans la même région. Pour faire le tour de ces trois villes, il faut faire 1300 kilomètres… Mais croyez-vous que c’est une région, ça ?

Qu’est-ce qu’une région ? C’est une identité, une culture, des gens qui se reconnaissent et qui peuvent décider d’une volonté politique ensemble ! Ce que l’on est en train de faire est au contraire la négation de l’esprit régional. Et il ne devrait pas y avoir de décentralisateurs cohérents qui ne s’opposent pas à cette réforme.

Francis Letellier – Donc c’est un appel à qui ? Y compris aux socialistes qui voudraient s’y opposer localement ?

À tous ceux qui ont l’idée que les régions doivent être une volonté politique partagée et pas seulement une subdivision administrative.

Francis Letellier – Êtes-vous pour la disparition des départements ?

Je suis pour que l’on fusionne les départements et les régions.

Francis Letellier - On va terminer par un succès de librairie. L’une des meilleures ventes du moment à côté du livre de Valérie Trierweiler, s’appelle Le suicide français. Ce livre est signé Eric Zemmour. Est-ce que vous l’avez lu ?

Je ne l’ai pas lu le livre, mais j’ai lu des extraits.

Francis Letellier - Y a-t-il des choses qui vous choquent dans ce qui est écrit dans ce livre ?

Il y a une chose que je trouve épouvantable. Je connais Éric Zemmour depuis longtemps et je ne pensais pas qu’il pouvait écrire cela. Il y a dans ce livre une justification du pétainisme, en expliquant que Pétain n’a pas été si mauvais que cela puisqu’il a sauvé des Juifs français en livrant des Juifs étrangers.

Francis Letellier – Et vous trouvez que c’est scandaleux ? Qu’il s’agit de révisionnisme ?

Voulez-vous bien que l’on s’arrête une seconde sur ces mots ? Dans cette phrase, la question n’est pas le complément d’objet direct, la question est le verbe « livrer ». Un gouvernement de la France – où se présentant comme tel – a décidé de livrer des êtres humains à la puissance dictatoriale, totalitaire et sanguinaire.

Francis Letellier – Est-ce que vous accusez Éric Zemmour de réécrire l’Histoire ? Ou de malhonnêteté ?

Je dis une chose : lorsqu’il s’agit de livrer des êtres humains, la question de la nationalité ne doit pas entrer en compte ! Lorsque l’on livre des êtres humains, il n’y a pas de différence de nationalité, pas de différence entre des Juifs français et des Juifs qui ne le sont pas. Ce qui est impossible et épouvantable, c’est de faire des classements d’honorabilité, d’excuses ou « d’excusabilité » au bénéfice de la nationalité. Je trouve cela effrayant pour l’idée que nous nous faisons des hommes et de l’Histoire.

Francis Letellier – Merci François Bayrou d’être venu sur le plateau de 12-13 dimanche.

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