"Je vous promets une République bâtie sur des fondations solides et non sur des roseaux"

François Bayrou était en meeting ce mercredi 18 avril à Lille où il a mis en exergue "la cohérence de son engagement politique" face à la "versatilité" de ses principaux concurrents.

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Avant d'entamer cette avant-dernière réunion publique avant le premier tour de l'élection présidentielle, François Bayrou a tenu à rendre un vibrant hommage à deux grandes figures de la politique française "pour la constance et l'abnégation de leurs parcours respectifs". Robert Schumann, tout d'abord, considéré comme beaucoup et, à juste titre, comme l'un des pères fondateurs de la construction européenne, et aussi porte-parole du général de Gaulle pendant la résistance. Et la seconde figure, André Diligent, ancien maire de Roubaix, également ancien vice-président du Centre des Démocrates sociaux (CDS), mais aussi et surtout l'un des "pères spirituels" de François Bayrou en politique : "André Diligent, jusque sur son lit de mort m'avait dit, et je m'en rappelle souvent avec beaucoup d'émotion, François, ne lâche rien! Et bien ce soir je suis là pour lui faire honneur et pour lui garantir, avec vous, que je respecterai ce conseil à la lettre", a ainsi martelé François Bayrou. Parmi ces personnalités dont il revendique une certaine forme de continuité politique, François Bayrou a également mentionné Jacques Delors. 

Le député des Pyrénées-Atlantiques a tenu ensuite à se faire l'écho et l'interprète de l'un de ces paradoxes qui ont jalonné la campagne présidentielle : " Plus l'élection approche, plus le nombre d'indécis grandit. La logique voudrait pourtant que les indécis soient plus nombreux au début de la campagne qu'à la fin". Mais selon, le candidat à l'élection présidentielle, l'explication de cet "étrange" phénomène est toute trouvée : " Les Français sont entrés dans cette campagne depuis maintenant huit mois avec la mise en scène des primaires du Parti socialiste,  et surtout avec l'idée, la certitude, qu'on allait traiter des problèmes qui sont les leurs, et ceux de notre pays". Mais cette volonté ne sera restée qu'un vœux pieux aux yeux de François Bayrou : "Au lieu de cela, nous avons assisté à la chose suivante :  une entente implicite entre le Parti socialiste et l'UMP.  Ils ont décidé de concert qu'on allait supprimer le premier tour et ne conserver que le second dont ils auraient écrit la composition à l'avance".

Un jeu de dupes qui ne trompent pas nos concitoyens : "Plus de 60% des Français refusent le deuxieme tour qu'on voudrait leur imposer et auquel on voudrait les forcer. La totalité du débat politique, des commentateurs ne parlent exclusivement que de ce second tour. Les Français sont de plus en plus mécontents de la tournure qu'a pris cette campagne électorale. Nous sommes là pour leur dire qu'il y a une réponse a leurs interrogations, et  c'est pour cela que je suis devant vous", a affirmé avec force François Bayrou, déclenchant les applaudissements nourris de la salle.

"Nous sommes là pour rendre aux Français ce premier tour au sein duquel réside le vrai pouvoir du citoyen"

François Bayrou a ensuite regretté la "confiscation" du premier tour de l'élection présidentielle : "On voudrait nous faire croire que le premier tour ne sert à rien puisque les deux principaux candidats fourbissent déjà leurs armes en vu d'un second tour écrit d'avance. Nous sommes là pour rendre aux Français ce premier tour au sein duquel réside le véritable pouvoir du citoyen". Et de dresser un portrait peu flatteur d'un certain nombre de responsables politiques davantage tentés par les sirènes du pouvoir et les ors de la République, que par la défense de leurs convictions : "J'ai trouvé absolument navrant ou éclairant, cette procession de personnalités publiques qui étaient à gauche, puis sont passées à droite, et qui au moment où les sondages fléchissent, repassent à gauche". Et de matérialiser ce constat par une image qui ne manquera pas de faire sourire son auditoire : " Nous, dans les Pyrénées, nous connaissons très bien cela : cela se passe au grand changement de saison. Au début de l'été, les troupeaux de moutons de la vallée montent dans les alpages et lorsque l'hiver fait son grand retour, ils redescendent dans la vallée. On appelle cela la transhumance. C'est tres bien pour les brebis, mais ce ne devrait pas être la règle qui organise la vie démocratique au sein de la vie politique française", a dénoncé François Bayrou.

Et de pourfendre cette "versatilité et ce manque de convictions" qui fleurissent dans le débat politique français depuis des décennies, et dont les exemples se sont multipliés dans cette dernière ligne droite de la campagne : "Des femmes et des hommes ont reçu des satisfactions, et se sont parfois vu dotés de responsabilités au gré des sondages. Ce n'est pas à l'honneur de François Hollande de pratiquer ces mœurs qui le desservent. C'est le troupeau de brebis qui se précipitent vers la nouvelle bergerie que les sondages ont pris soin de désigner. C'est un signe inquiétant car cela signifie qu'en France les femmes et les hommes politiques manquent de constance et de solidité. La normalité voudrait que ce soit les convictions qui conduisent les sondages, et non l'inverse", a souligné François Bayrou.

"L’État doit, et devrait, être au service exclusif de l'intérêt général des Français"

Le candidat à la présidence de la République a raillé les "us et coutumes" du Parti socialiste semblables en tout point, selon lui à celles de l'UMP : "Ce sont les mêmes méthodes, les mêmes visions dans les deux camps. Cette transhumance, que j'évoquais tout à l'heure,  est aussi en vigueur dans la haute administration. Ceux qui s'affirmaient proches du pouvoir en place manifestent aujourd'hui leur conviction envers le pouvoir qui arrive. Quand on flatte cette versatilité, on rend le plus mauvais service à l'Etat". Et de rallumer les lueurs du passé pour éclairer l'avenir : "J'ai été un ami et un proche de Raymond Barre qui avait mis au cœur de son action cette thématique de l'Etat impartial. Il prônait un État au service exclusif de l’intérêt national. L’État n'a pas besoin de girouettes, il a besoin de caractère. Il faut bâtir sur du solide, sur des piliers qui résistent et écarter ceux qui sont toujours prêts à la soumission. Je vous promets une république bâtie sur des chênes et non sur des roseaux", a dénoncé un François Bayrou décidément très en verve, pour le plus grand bonheur des 3 000 personnes présentes dans la salle et qui applaudissent à tout rompre.

"La République des copains" n'aura guère plus cours si François Bayrou accède à l'Elysée le 6 mai prochain : "je m'engage et je promets que nous aurons un tout autre principe. Les nominations en fonction de la compétence, de l’expérience et de la loyauté". Et de dessiner les grandes orientations de l'équipe avec laquelle il souhaiterait gouverner : " Nous ferons confiance à la diversité et la pluralité des convictions et des talents. Nous n'avons pas envie d'avoir le pouvoir pour nous seul. Ce n'est pas une faiblesse de tenir compte des autres opinions. C'est une force pour l'avenir. Il n'existe aucune chance de relever la France si nous continuons à entretenir la guerre des deux camps qui paralysent l'action de notre pays depuis des décennies". Et de conclure, en forme de promesse, sous les applaudissements nourris d'une salle chauffée à blanc : "Nous ferons tout ce qu'il faut pour que le pays se redresse car un pays uni, rien ne lui résiste".

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