"Je suis contre la politique électoraliste mais je suis absolument exigeant en face de la nécessité de réorganisation de la lutte antiterroriste"

Image n°578

Réaction de François Bayrou sur RTL après l'attaque menée contre l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, dans laquelle un prêtre a été égorgé et une autre personne très grièvement blessée.

Monsieur Bayrou, bonsoir.

Bonsoir.

En tant que maire de Pau, est-ce que vous appelez les citoyens de votre ville à se manifester d’une façon ou d’une autre à l’église ?

En tout cas, le glas va sonner dans toutes les églises de la ville d’ici quelques minutes. C’est naturellement un sentiment d’effroi, de chagrin qui est partagé par tous ceux qui ont cette foi naturellement si présente au coeur de la France. Ce prêtre de 86 ans a été égorgé simplement parce qu’il fallait faire un symbole, parce qu’il fallait montrer que quelque chose de lourd était perpétré contre la France. Mais au-delà de cet effroi, il y a une autre question, celle de l’organisation. Je suis absolument opposé à l’idée d’une utilisation polémique et électoraliste des choses et je me suis beaucoup exprimé ces derniers jours sur ce sujet. Mais je voudrais insister sur le fait que la situation que nous venons de vivre est très différente de celle que nous avons connue à Nice. À Nice, il s’agissait de quelqu’un qui n’était pas repéré, qui s’était dissimulé. Ici, l’un des deux assassins - on ne sait pas bien apparemment qui est le second - était parfaitement repéré, fiché S, parti en Syrie, arrêté en Turquie, renvoyé en France, mis en prison et l’autorité judiciaire a décidé qu’il fallait lui rendre sa liberté avec un bracelet électronique. Le parquet antiterroriste a alors fait appel, il ne s’est rien passé et cette personne a pu rester à Saint-Étienne-de-Rouvray. Or, il suffit de taper certains mots-clés sur internet - en tout cas, c’est ce que j’ai fait - et l’on sait immédiatement que depuis des années il y a dans cette ville une mosquée islamiste où se donnaient rendez-vous tous ceux qui voulaient partir faire le djihad et plusieurs dramatiquement célèbres y ont été repérés. Nous ne sommes pas du tout dans la même situation qu’à Nice. Nous avons une question devant nous d’organisation des pouvoirs publics ! 

Demandez-vous des mesures d’exception pour que cela ne se reproduise plus ?

Au contraire. Je ne demande pas des mesures d’exception, je demande une réorganisation profonde de notre action, de notre communauté du renseignement et du commandement de la lutte antiterroriste en France. Quand on apprend qu’autour de la table du renseignement, il y a plus d’une dizaine de services depuis des années, on sait que tout le monde se tire dans les pattes et que l’information passe moins bien. Il y a trois semaines, un rapport parlementaire a pointé ce genre de faiblesse et le gouvernement l’a écarté d’un revers de main. Il est temps que l’on comprenne que quand on est face à une désorganisation prouvée, alors il faut prendre des décisions en sachant que tous les courants d’opinion du pays devraient y être associés. En effet, quel que soit celui qui aura la responsabilité du gouvernement dans les années qui viennent, il aura à traiter de ces questions là. Je suis contre la politique électoraliste mais je suis absolument exigeant en face de la nécessité de réorganisation.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par