"iPhone obsolètes, PC irréparables : l'économie circulaire est une nécessité"

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Dans une tribune publiée par le Nouvel Obs, Jean-Luc Bennahmias propose de "revoir notre mode de production", en intégrant "l'apparition de nouveaux acteurs économiques" et en agissant "pour une croissance durable".

À sa sortie, l'iPhone 5S a suscité les passions dans le monde entier. Ces dernières années, les nouvelles technologies sont à l'origine de l'arrivée de produits de haute technologie sur le marché – souvent électriques et électroniques, d'une qualité inégalée (smartphone avec appareil photo à 13 millions de pixels pour Samsung, mini camera sportive type go pro, Google glass et j'en passe).

Symboles du progrès, ces nouveaux objets sont le résultat de l'innovation et de la recherche technologique. Mais, souvent conçus pour ne pas durer, ils sont aussi le symbole d'une économie court-termiste. Les objets issus d'une technologie très avancée deviennent ainsi comparables à des produits jetables, à la technologie très basique, type rasoir ou briquet jetable. Un comble !

N'étant plus conçu sur des critères de durabilité, le produit devient obsolète bien avant son usure. Et quand il ne fonctionne plus, il est bien difficile d'essayer de le réparer. Celui qui a déjà essayé de réparer un iPhone ou une tablette numérique comprendra aisément que nous ne sommes pas encore entrés dans le règne de l'économie circulaire. 

Un mode de production à revoir 

Les nouvelles technologies et l'économie circulaire sont-ils antinomiques? Je veux croire que non – nous pouvons garder nos bijoux de technologies, porteurs de progrès et d'une amélioration de notre qualité de vie, mais les producteurs doivent impérativement entrer dans l'économie circulaire.

En termes de coût, d'impact environnemental, de lutte contre le gaspillage et de services de proximité, le réemploi, la réparation, le recyclage et la réutilisation des produits n'ont que des avantages. L'obsolescence programmée "par défaut fonctionnel" (impossibilité de changer une pièce défectueuse du produit et nécessité de remplacer le produit) doit cesser : le produit doit à nouveau être conçu pour durer ! Le sujet est d'ailleurs dans le débat législatif à travers l'élaboration de la loi sur la consommation, dite loi Hamon. 

Oui aux nouvelles technologies qui entrent de plein pied dans l'économie circulaire : les industriels doivent penser leur produit en termes de cycle de vie et de réduction de l'impact sur l'environnement. De l'écoconception au rallongement de la durée de vie des produits, en passant par la facilitation de la réparation et du réemploi, c'est tout un mode de production qui est en train de changer.

L'apparition de nouveaux acteurs économiques 

Les modes de consommation, eux, évoluent déjà grandement. Ainsi, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) publiait en juillet dernier une étude montrant l'attrait des français pour le réemploi : en 2012, 98% des français, soit la quasi-totalité des français déclarent l'avoir déjà pratiqué.

De nouveaux modes de consommation liés à la recherche de produits durables et à des solutions de réparations des produits font leur apparition et avec eux de nouveaux acteurs économiques.

Je pense, par exemple, à commentreparer.com et produitsdurables.fr, pour apprendre à réparer ses produits et connaître leur durabilité, ou encore à recommerce.com pour le rachat et la revente de produits électroniques usagers. Le secteur est aussi porteur pour les start up, comme sosav.fr, dont l'ambition est "réparons le monde ensemble", ou d'autres qui font de la réparation immédiate grâce aux imprimantes 3D dans les fablabs (laboratoires de fabrications personnelles).

Cette économie du réemploi et de la réparation lutte contre l'obsolescence programmée des produits. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large qui est celui de l'économie circulaire. 

Pour une croissance durable  

Au cœur de la conférence environnementale, qui vient de s'achever à Paris, l'économie circulaire a fait l'objet d'une table ronde, vendredi 20 septembre, à laquelle je participais.

Même s'il est beaucoup question du rôle du déchet, ce concept renferme une vision plus large de notre société qui englobe l'économie de la fonctionnalité (privilégier l'usage plutôt que la propriété : auto partage, location et échange d'objets) et la lutte contre l'obsolescence programmée.

Dans un contexte de raréfaction des ressources, alors qu'il nous faut renforcer nos objectifs dans la lutte contre le changement climatique mais aussi assurer une croissance économiquement et socialement durable, créatrice d'emplois, aller vers une économie circulaire n'est pas une option, c'est une nécessité.

Les nouvelles technologies, au centre de l'innovation industrielle, doivent s'inscrire dans cette économie qui est véritablement un nouveau modèle de société.

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