« Il y a une nationalisation de la campagne des régionales en Île-de-France »

Marielle de Sarnez était l'invitée du Talk - Le Figaro ce midi. Pour tout savoir des élections régionales et présidentielle, n'hésitez pas à visionner l'émission !

Bonjour Marielle de Sarnez.

Bonjour Yves Thréard.

Il y a un homme hier qui a été complètement blanchi après cinq ans de tracas, de poursuites judiciaires. Il demande des excuses ce matin notamment dans Le Figaro à ceux qui l’ont accusé publiquement. A-t-il raison ?

Je peux comprendre. En tous les cas, c’est bien que la justice ait fait son travail. Est-ce que l’on pourrait dire que quelques fois il faudrait que la justice fasse son travail plus vite ? Sans que cela choque les juges ? Ce serait bien aussi.

Les « Républicains » en lieu et place de l’UMP – c’est un secret de polichinelle, je pense que le vote va être favorable à ce changement ce soir. Est-ce que une bonne idée ?

Je ne suis pas sure. Je pense que le mot « républicain » est un bien commun, moi je suis républicaine et je ne suis pas UMP et il y a beaucoup de gens comme moi ! Et je ne suis pas très convaincue par leurs argumentations de dire « il faut que l’on s’appelle républicain pour défendre la République ». Il faut qu’ils aient leur identité d’un parti de droite, qu’ils assument cela. Vous savez, moi je vais vous faire une confidence : quand il y avait le RPR, je trouvais cela pas si mal, parce qu’il y avait un parti à droite qui s’assumait comme tel – une droite républicaine – cela faisait baisser le Front national et puis un centre autonome, large, indépendant. Je pense que c’était une meilleure organisation de la vie politique.

Est-ce que quelque chose va changer dans ce parti qui change de nom, est-ce que Nicolas Sarkozy sera moins omnipotent qu’il ne l’était par le passé ?

Vous connaissez Nicolas Sarkozy ?

Moins bien que vous.

Vous imaginez qu’il va se désinvestir de…

On le sent tout de même moins partout, moins…

Il est en meeting tous les soirs, il attaque le Président de la République tous les soirs, il a envie de revenir Président à la place du Président de la République.

Oui, mais on entend Bruno Le Maire, Alain Juppé, François Fillon…

Oui, mais c’est la vie, heureusement !

Oui, mais avant c’était moins le cas, car ils n’ont pas tous la même musique.

Vous êtes peut-être un observateur plus subtile que moi de Nicolas Sarkozy, je ne sens pas un quelconque recul chez Nicolas Sarkozy.

C’est facile de dialoguer avec Nicolas Sarkozy ?

Non, très souvent Nicolas Sarkozy – c’est son caractère – ceux qui ne sont pas avec lui, il considère qu’ils sont contre lui. Ceux qui ont un autre avis que lui, ceux-là ils ne méritent même pas d’être entendus.

François Bayrou, à votre place disait : « Nicolas Sarkozy, c’est la culture de l’affrontement ».

C’est un peu ça.

C’est moins le cas d’Alain Juppé ?

Alain Juppé, c’est plutôt un rassembleur, ce n’est pas quelqu’un qui est dans la culture de l’affrontement et moi je crois profondément que la prochaine élection présidentielle soit utile, il faut qu’elle soit utile pour réformer le pays. Pour pouvoir réformer le pays, il faudra des majorités larges et Alain Juppé peut rassembler des majorités larges.

On sent que vous vous mettez derrière Alain Juppé ?

Nous avions dit que nous étions tout à fait près à le soutenir parce que j’ai envie que cette élection présidentielle soit utile au pays. Cela fait quand même 30 ans que l’on élit les uns ou les autres, des gens de droite, des gens de gauche et que derrière il ne se passe rien pour le pays, aucune réforme lourde pour le pays. J’ai envie que cela change !

Vous allez le soutenir pendant la primaire ?

On verra comment la primaire est organisée. 18 mois en politique, c’est une éternité !

Vous direz à François « il faut que tu y ailles éventuellement » ?

Non, pas du tout, c’est hors de question, c’est une primaire de la droite, c’est cela qui est compliqué. On verra si cette primaire est ouverte, s’il faut aller voter dans les permanences UMP ou si c’est vraiment une primaire ouverte. Je ferai tout ce que je peux faire pour qu’effectivement, si Alain Juppé est en position, nous serons à ses côtés.

Ôtez-moi d’un doute : vous êtes dans l’opposition ?

Oui, bien sûr. Nous sommes opposants au pouvoir.

Vous avez voté François Hollande.

Vous savez, on a voté comme des millions de Français, c’est-à-dire que l’on n’a pas voté pour le Président de la République sortant. Je n’ai pas voté pour le sortant car j’ai trouvé que son bilan n’était pas bon.

Alors si Juppé perd la primaire, qu’est-ce qui se passe ?

Alors vous voyez, là, vous êtes déjà à la primaire, or la primaire elle est dans dix-huit mois. On va essayer de faire en sorte, je pense que Alain Juppé va essayer de faire en sorte de gagner cette primaire. Je trouve que ce serait bien, Alain Juppé n’est pas centriste, il est d’une autre famille politique que la mienne, mais il a une capacité à rassembler large. Personne ne fera croire que l’on pourra réformer le pays, là dans les années qui viennent, bloc contre bloc. En plus, un bloc de droite qui est entre 20 et 25%, un bloc de gauche qui est entre 18 et 22%, tout ceci ne fait aucun sens. Il faut évidemment des rassemblements plus larges. Moi j’étais giscardienne, et j’étais tout à fait favorable à l’idée de « deux français sur trois pour réformer le pays ».

D’accord, ça n’a pas marché.

Essayons de le faire maintenant, c’est nécessaire, c’est utile.

D’accord, vous reprenez le slogan de Giscard d’Estaing ?

Oui, cher Yves Thréard, et ça me fait plaisir de le faire.

D’accord. Alors, j’ai compris que avec Alain Juppé, la droite c’est l’UMP, enfin les Républicains, l’UDI, et le MoDem alors ?

Avec Alain Juppé ?

Oui ?

Mais c’est les français d’abord. Écoutez moi je suis une militante, mais je ne suis pas pour l’esprit de « parti », je ne suis pas pour que l’esprit de parti imprègne tout. Je veux dire c’est les français qui devront faire un choix. C’est beaucoup plus large que ça.

Alors on est parti de très haut, on va se recentrer.

Mais c’est bien de partir un peu vers le haut, vous savez ?

Bien sûr, mais on va se recentrer sur l’Ile-de-France.

Avec plaisir.

Alors, est-ce que vous demandez à Madame Jouanno, centriste de l’UDI, de rallier la liste, ou les listes de Madame Pécresse ?

Tout le monde voit bien ce qui est en train de se passer entre l’UDI et l’UMP. Il y a des négociations…

Donc vous êtes rangée derrière l’UMP ?

Moi je ne suis rangée nulle part. J’ai une petite différence avec mes amis de l’UDI, c’est que moi j’aime bien l’indépendance. Ils sont plutôt, quelques fois, je trouve, un peu dans la dépendance. Moi j’aime l’indépendance, c’est vital. Je me sens mieux, plus heureuse comme ça, vous voyez ? Plus épanouie. Alors l’indépendance ça ne veut pas dire qu’on ne fait pas de partenariats. Mais moi je vais vous dire une chose sur l’Ile-De-France, qui m’inquiète beaucoup : c’est que je trouve que c’est mal parti. Je vais vous dire pourquoi. J’ai l’impression que c’est mal parti parce que j’ai le sentiment qu’on assiste à une espèce de nationalisation de la campagne régionale, et en particulier sur l’Ile-de-France, et qu’on va avoir d’un côté ceux qui vont vous dire : cette campagne est faite pour voter pour ou contre François Hollande, et de l’autre côté ceux qui vont vous dire c’est fait pour voter pour ou contre Nicolas Sarkozy.

Et c’est la faute de qui ?

Des appareils politiques.

Ce n’est pas la faute de Madame Pécresse quand même ?

Non pas du tout, aux appareils politiques, je viens de vous dire. Vous avez bien vu quand Nicolas Sarkozy parle du candidat PS, quand le candidat PS répond. On est dans une espèce de truc Hollande/Sarkozy, et je trouve que c’est une erreur. Moi je ne laisserai pas faire ça, je vous le dis, parce que je sais qui est perdant dans ce genre de truc : ce sont les franciliens, et je n’ai pas envie de ça.

C’est l’occasion ou jamais de parler de l’Ile-de-France.

Et bien je viens de vous le dire je ne vais pas laisser faire ça.

D’accord, donc vous êtes pour Valérie Pécresse ?

Je trouve que Valérie Pécresse est une bonne candidate mais je vous dis : attention, si cette campagne part comme ça, et que les partis politiques Hollande/Sarkozy font campagne comme ça pour ou contre, je trouve que c’est dangereux.

Est-ce que vous avez vu Madame Jouanno pour la convaincre de rejoindre cette unité francilienne ?

Vous savez bien que tout ça est en train de se faire. Moi la question d’appareil politique, elle ne m’intéresse pas du tout, et je pense que les franciliens ça ne les intéresse pas non plus. Ce qui les intéresse c’est : à quelle heure ils prennent leurs transports en commun ? Comment fonctionne leur RER ?

Alors justement vous savez qu’en Rhônes-Alpes on se pose la question, c’est une grande région Auvergne - Rhônes-Alpes…

De savoir comment fonctionnent les transports en commun aussi ?

Bien sûr, vous savez j’ai été journaliste là-bas. Non mais surtout il y a Laurent Wauquiez qui est le candidat supposé, et surtout désigné de l’UMP, et des Républicains, ça n’a pas l’air de plaire beaucoup à l’UDI. Est-ce que ça vous plaît à vous au MoDem ?

Moi je trouve que Michel Barnier ressemblait plus à la région, je vous le dis.

Mais c’est fini ça.

Il ressemblait plus à la région Rhône-Alpes, et à ce que les Rhônalpins et les Auvergnats attendent. Donc nous, nous avons un chef de file : Patrick Mignola qui est le chef de file pour le mouvement démocrate.

Et lui va se maintenir ?

Et nous verrons à l’automne comment les choses vont se faire.

C’est un homme des Alpes lui ?

C’est un homme de la Savoie, c’est un courageux, il est très bien. Il a une bonne analyse de la région, et nous allons voir ce que nous ferons.

C’est une région qui risque de rester à gauche alors si vous êtes tous divisés ?

Mais tous divisés ? Mais il faut se rassembler quand les choses sont compatibles, donc on verra le discours des uns et des autres. Les élections régionales c’est dans 8 à 9 mois. Je vous répète que j’aurais préféré Michel Barnier, que nous allons poser nos idées, que nous allons poser nos propositions sur la table, que nous allons voir les équipes que nous proposons, et nous allons avancer comme ça, et rendez-vous à l’automne.

 

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