"Il faut s’inspirer de l'Allemagne, mais développer notre propre voie."

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À l'occasion de son passage en Lorraine mercredi 21 décembre, François Bayrou a répondu aux questions du Républicain-Lorrain. Il revient sur la crise de la dette, l'avenir de l'Europe et de sa stratégie présidentielle.

Le Republicain-Lorrain - Face à la crise de la dette, Dany Cohn-Bendit appelle les candidats à discuter d’un nouveau traité. Eva Joly et François Hollande y sont favorables. Et vous ?

François Bayrou - Il y a parfois de bonnes intentions qui brouillent le jeu sans que l’on sache si c’est voulu ou pas. Dans les circonstances actuelles, je ne vois pas ce que Mélenchon pourrait dire à Sarkozy. Dans un autre contexte j’y participerais, conformément à ma démarche d’union nationale. Mais les conditions ne me paraissent pas remplies. »

LRL - Que pensez-vous d'un protectionnisme européen ?

FB - Non, le protectionnisme est un mensonge. En revanche, il faut obtenir la loyauté dans les échanges. Nous avons un grand problème avec la Chine qui joue avec sa monnaie en n’affichant pas les vrais prix. Il faut s’en occuper. Il n’est pas normal, non plus, d’importer en Europe des produits agricoles ayant bénéficié de traitements interdits à nos agriculteurs.

LRL - Face aux perspectives de récession faut-il un troisième plan de rigueur ?

FB - Tant que la stratégie d’ensemble ne répondra pas à la question « du produire » dans notre pays, assortie d’un nouveau climat social, les plans de rigueur seront des rustines. Je ne dis pas qu’ils sont inutiles, bien sûr, mais tout ceci résulte de décisions néfastes prises par les gouvernements de droite et de gauche depuis 15 ans. C’est pourquoi les Français vont exiger de sortir de ce cycle politique. Ils constatent que ce que je leur disais en 2007 se vérifie en 2012.

LRL - L’euro va-t-il survivre et faut-il se soumettre au plan d’austérité de la chancelière allemande ?

FB - Ce sont deux questions différentes. Je pense que l’euro va survivre. Sa disparition signifierait un immense malheur pour notre peuple. Les Argentins sont passés par une crise de cet ordre. Ils ont connu la misère noire. Quant à l’Allemagne, oui, elle constitue un exemple. Mais plutôt qu’un modèle sur lequel s’aligner, il faut s’en inspirer pour développer notre propre voie.

LRL - Qu’est-ce qui motive votre troisième participation à la présidentielle ?

FB - Si vous ouvrez les yeux sur l’état du pays, et les inquiétudes qu’il engendre, une seule question se pose : les deux partis dominants – PS et UMP — ceux qui ont créé cette crise sont-ils les mieux placés pour la résoudre ? Ils se sont trompés tous les deux, accumulent les privilèges, les affaires, les scandales… Il faut tourner la page, dans le cadre républicain.

LRL - Sauf que depuis 2007, vos soutiens ont fondu. En cas de victoire, avec qui allez-vous gouverner ?

FB - Pas du tout, aujourd’hui, la plupart de ces responsables politiques sont revenus ou reviennent. Eux aussi voient que je disais la vérité.

LRL - Vous maintenez votre intention de vous prononcer, cette fois, pour l’un des deux finalistes, en cas d’élimination ?

FB - Je n’ai qu’une ligne. Je suis candidat à cette élection pour l’emporter. Pas pour préparer des manœuvres avec les uns ou avec les autres. Je vais tout faire pour que la France choisisse de voter pour moi.

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