"Il faut que l’on hiérarchise les choses dans le temps : la priorité est la lutte contre Daesh"

Quelques heures après la décapitation à visage découvert de l'otage américain Peter Kassig et de 18 soldats syriens, Marielle de Sarnez s'est exprimée au micro de BFM TV sur les mesures à prendre pour lutter contre l'implication de jeunes Français dans les filières jihadistes.

Que faut-il faire pour lutter contre l’engagement jihadiste de jeunes Européens ?

Je crois que tous les pays européens se cherchent sur cette question. Il y a eu une loi en France qui va bien sûr dans le bon sens. Il y a d’autres types de loi, comme en Suède, qui essaient de gérer le retour de ceux qui reviennent pour favoriser leur réintégration. Ce soir, je pense d’abord à cet Américain et à sa famille.

Il y a une propagande quand vous regardez ces vidéos de barbarie abominables. Daesh fait de la propagande, il y a une espèce de stratégie de l’horreur relayée, cela fait partie de leur manière d’agir. Il faut que l’Europe agisse davantage, se coordonne davantage. Il faut essayer d’analyser la manière dont ces jeunes français sont pris, enlevés, manipulés afin de trouver une réponse.

Je crois vraiment qu’il faut que l’on travaille davantage au plan européen qu’on ne le fait : nous sommes tous exactement devant la même problématique, nous sommes tous confrontés à Daesh, et pas seulement là-bas ! Là-bas, c’est aussi le résultat de mauvais choix, le résultat d’une guerre qui a été menée en Irak et qui a vraiment produit le pire de ce qu’on peut produire en Irak… C’est aussi le résultat de problèmes d’une guerre civile en Syrie. Daesh a désigné Bachar el-Assad comme ennemi.

Par où faut-il commencer ?

La France et l’Europe ont deux ennemis en même temps : les jihadistes de Daesh et de l’autre côté Bachar el-Assad. J’exècre ce qu’il a fait de son pays, notamment en envoyant tous ses civils se faire tuer. En même temps, il faut que l’on hiérarchise les choses dans le temps ! La priorité est la lutte contre Daesh.

J’ai fait un rapport au Parlement européen contre les sites pédophiles et je me suis heurtée à la Commission européenne à l’époque qui ne voulait surtout pas légiférer sur le blocages de certains sites internet. Pour moi, ma liberté s’arrête quand la liberté de mes enfants est menacée. Ce combat-là, je l’ai mené. Il faut le mener aujourd’hui contre la manipulation de tous ces jeunes, car ils sont manipulés, ils sont influencés. Il faut voir ce qu’on leur raconte ! Moi, je suis pour un encadrement beaucoup plus strict, beaucoup plus ferme, beaucoup plus sévère sur internet. C’est très important de le faire.

Que fait-on de ceux qui rentrent ?

Parmi ceux qui rentrent, il y a deux cas. Il y a ceux qui restent encore dangereux pour la société française et qu’il faut vraiment surveiller : j’imagine que les services s’en occupent. Et puis il y a ceux qui sont allés là-bas, rentrent et veulent se réintégrer. La Suède a mis en place des programmes d’accompagnement et de remise à pied dans la société pour ces jeunes qui se sont fourvoyés, reviennent et dont on pense qu’il sont de bonne foi.

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