Hausse de rémunération des enseignants : des pratiques "clientélistes"

Invité de l'émission "Le grand jury" (RTL - Le Figaro - LCI), le président du MoDem a jugé ce dimanche qu'une grande opération clientéliste qui consiste à "essayer de récupérer, catégorie par catégorie, les voix des uns et des autres, en signant des chèques dont on n'a pas le premier euro" avait commencé au sommet de l'État.

Nuit Debout : « Un mouvement qui a des aspects très idéalistes, d’autres très irréalistes »

"Je ne suis pas certain que le mouvement puisse prospérer. Il n’a pas de débouché politique ou réaliste visible. C’est une protestation qui se veut sans but. L’affirmation des organisateurs de la manifestation est qu’ils n’ont pas de demandes à présenter. La seule qu’ils ont présentée - si j’ai bien compris - est l’inscription de la langue des signes dans la Constitution. C’est un mouvement qui a des aspects très idéalistes, d’autres qui sont très irréalistes, mais sans débouché. Et comme il n’y a pas de débouché, je ne crois pas que le mouvement puisse prendre de l’ampleur. Qu’il y ait dans la société française une très grande insatisfaction - qui a beaucoup de visages - est un fait d’évidence. Les gens ressentent une frustration et à juste titre ! C’est très profond. C’est symptomatique du malaise d’un certain nombre de Français face à la société et à ceux qui la conduisent. Mais je ne crois pas que cela ait un grand écho dans l’opinion, je ne crois pas que ce soit très suivi et je ne crois pas, surtout, que ça puisse conduire un mouvement parce qu’il n’y a pas de cap, pas de débouché politique."

Prolongation de l’état d’urgence : « J’aurais pour ma part souhaité que l’état d’urgence soit constitutionnalisé » 

"J’ai toujours pensé que le gouvernement prolongerait l’état d’urgence et je ne crois pas que ce soit une atteinte aux libertés. On peut parfaitement vivre avec un état d’urgence qui permet aux citoyens d’exprimer leurs sentiments si on est dans le cadre du respect des autres et de la loi. Je pense que l’état d’urgence ira au-delà de l’Euro 2016, jusqu’à la rentrée. Cela ira jusqu’au moment où, enfin, auront été votées les dispositions qui permettent à la puissance publique d’intervenir pour lutter contre le terrorisme dans le cadre de la loi ordinaire. Ces dispositions ne sont pas votées et c’est parce qu’elles ne sont pas votées que l’on a l’état d’urgence. J’aurais pour ma part souhaité que l’état d’urgence soit constitutionnalisé. Le Président de la République a renoncé à le faire, je ne comprends pas bien pourquoi. Sur l’état d’urgence, il aurait eu une majorité ! Ce qui est inscrit dans la Constitution - c’est-à-dire d’un côté l’article 16 avec les pleins pouvoirs et de l’autre l’état de siège - ne correspond pas aux besoins juridiques de protection de la société contre ces actes terroristes."

Heures supplémentaires : «  On se trompe en voulant sous-payer le travail » 

"Il est légitime de dire qu’il ne faut pas que les heures supplémentaires soient trop pénalisantes pour l’entreprise. Mais il est tout aussi légitime de dire qu’il faut que les heures supplémentaires rapportent aux salariés beaucoup plus que l’heure normale ! Il faut que l’heure supplémentaire rapporte 25% de plus aux salariés qu’une heure normale. On peut défalquer cette prime des charges sur l’heure supplémentaire. On peut tout à fait considérer que la personne qui a travaillé déjà 35 heures a payé sa part de l’assurance sociale, ce qui fait que l’heure supplémentaire à l’entreprise ne coûte pas plus cher mais aux salariés rapporte 25%. Je pense que l’on se trompe en voulant sous-payer le travail. C’est une tendance très répandue et néfaste. Le travail en France est trop peu payé. Il coûte beaucoup trop cher à l’entreprise mais il est trop peu payé !"

Surtaxation des CDD : « Le gouvernement a trahi lui-même les intentions qu’il affichait » 

"La priorité des priorités est qu’il y ait des contrats de travail. Et l’idée qu’en surtaxant les CDD, on va favoriser les CDI, est à mon avis ne rien comprendre à la manière dont on conduit une entreprise et dont on embauche ! On embauche en CDD souvent parce que l’on craint le CDI ! Je défends depuis très longtemps un CDI à droits progressifs, idée qui a été reprise par Matteo Renzi en Italie et qui a crée plusieurs centaines de milliers d’emplois en quelques mois. Surtaxer le CDD est exactement l’inverse de ce que le gouvernement avait annoncé. Il a trahi lui-même les intentions qu’il affichait. Si on veut que le chômage baisse, il faut assouplir le droit du travail. Le gouvernent, en surtaxant les CDD, en abaissant le revenu que les heures supplémentaires rapportent aux salariés, fait le contraire de ce que je crois nécessaire. Je pense qu’il faut un travail plus souple et mieux payé, le gouvernement fait un travail plus rigide et moins bien payé. Cette désinvolture à l’égard des gens qui travaillent est quelque chose de profondément choquant."

Lutte des classes : « Il y a des recherches de privilèges, des défenses de privilèges et une volonté de faire que les pouvoirs et « l’avoir » soient concentrés dans les mêmes mains » 

"Oui, la lutte des classes est une réalité. J’ai les yeux ouverts sur le monde et je vois exactement ce qu’il en est dans une société qui se durcit, dans laquelle il y a des recherches de privilèges, des défenses de privilèges et une volonté de faire que les pouvoirs et « l’avoir » soient concentrés dans les mêmes mains. Je considère que c’est une des faiblesses de la société française que de ne pas être arrivée à une société dans laquelle l’ascenseur social marche bien, dans laquelle on peut faire des études même quand on vient des milieux les plus difficiles… Il y a en effet une exclusion de millions de Français et de leurs enfants des situations qui sont les nôtres. Autrefois, on pouvait faire ce chemin : venir du Béarn profond, de milieux sans argent et y arriver parce que l’école offrait cela ! Aujourd’hui on n’y arrive plus ! Cet état de la société n’est pas acceptable. L’idée que l’on a besoin de démocratiser la société, que l’on a besoin d’égalité des chances, que l’on a besoin d’ouvrir les situations de pouvoirs et d’influences et pas qu’elles soient uniquement réservées aux "fils et filles de", cette idée est la mienne ! Je l’ai toujours défendue pour des raisons personnelles et je la défends parce que les familles qui sont dans cette situation, je considère que j’en ai la charge ! Je considère que c’est ma vocation, ma mission de prendre partie pour elles et de défendre leurs enfants alors que personne ne les défend plus !"

Prime des enseignants du premier degré : « Il y a du clientélisme électoral » 

"Je pense que les enseignants français sont mal payés mais je voudrais bien que le gouvernement me dise d’où il tire tout cet argent ! Si j’additionne les annonces qui ont été faites depuis un mois, vous avez tous les jours 300 millions ici, 800 millions là, 3 milliards pour Areva… Et si vous faites les additions, vous vous dites 'mais ces gens là sur quel compte tirent-ils leurs chèques' ? Il y a du clientélisme électoral. Je pense que depuis des semaines a commencé la grande opération clientéliste qui consiste à essayer de récupérer catégorie par catégorie les voix des uns et des autres en signant des chèques dont on n’a pas évidemment le premier euro sur son compte. Cela ne marchera pas car le sentiment qui fait que les citoyens se prononcent pour choisir un Président de la République est un mouvement beaucoup plus profond, qui ne répond pas à des choses aussi grossières."

Primaire à droite : « La logique de la primaire est la surenchère » 

"Je soutiens Alain Juppé d’abord parce que j’ai confiance en lui ! Je ne dis pas que j’ai absolument les mêmes idées qu’Alain Juppé sur tous les sujets, ça ne serait pas vrai. Mais c’est le seul qui ait annoncé qu’il ne serait pas au sein de sa majorité future prisonnier des partis. Je redoute la primaire et son mécanisme. Et quand je la vois se dérouler sous nos yeux, je ne suis pas rassuré. On assiste à une course à la surenchère ! Par exemple Bruno Le Maire a déclaré cette semaine sans qu’un cil ne bouge qu’il exigerait que désormais l’administration puisse avoir accès aux comptes bancaires des personnes qui reçoivent le RSA. Il n’a pas demandé que l’on aille voir les comptes bancaires de ceux qui ont des comptes au Panama ! Il veut que l’on aille mener une oeuvre d’inquisition sur les pauvres gens qui touchent le RSA ! Je ne suis pas sur cette ligne. Celui qui vient en face de moi et qui me dit que le RSA est excessif ne vit pas dans le même monde que moi. Vous savez ce que c’est le RSA ? Vous pensez qu’avec les quelques centaines d’euros que ça apporte on est dans l’abondance et l’aisance ? Mais dans quel monde vivent les gens qui disent cela ? Jamais je ne m’inscrirai dans cette ligne là. La logique de la primaire est la surenchère. Le pire est que ces idées ne sont pas fatales à un candidat ou à un autre, elles sont fatales à l’idée que nous devons nous faire de notre pays et de son avenir !"

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