Grand Paris : "L'enjeu est national, l'État doit avoir la main"

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Pour Jean-Jacques Jégou, Maire du Plessis-Trévise, le Grand Paris ne réussira que si nous surmontons "l?empoignade des élus, qui défendent chacun leur territoire". "L'enjeu est national et européen, l'État doit être moteur et avoir le dernier mot", appelle-t-il au lendemain des annonces de Jean-Marc Ayrault.

Le premier ministre relance le projet de Grand Paris, c'est une bonne chose ? 
L'enjeu est important, avant tout en matière de transports. Nous souffrons d'une concentration des liaisons en direction de Paris, alors qu'elles sont presque inexistantes quand il s'agit d'aller de banlieue à banlieue. Rendez-vous compte qu'un habitant de ma commune doit compter 1h30 pour rejoindre la préfecture en transports en commun ! Le projet de Grand Huit, aujourd'hui appelé Grand Paris Express, apporte une réponse concrète à cette difficulté. Développer les transports, c'est aussi développer notre économie : chaque fois qu'une gare se crée, des activités se développent autour. 

Est-ce aussi une façon de faire face à la concurrence des autres capitales européennes ? 
Bien entendu ! Le Grand Paris, c'est permettre à la région Ile-de-France de devenir enfin une vraie région capitale, qui pèse en Europe et dans le monde. Nous nous sommes trop habitués à vivre repliés sur nous-mêmes, à l'échelle d'une ville ou d'une agglomération. Pour la ville de Paris, les communes voisines n'ont vocation qu'à se faire avaler. Or, nous ne sommes plus au Moyen-Âge ou à l'époque d'Haussmann. Paris, seule, c'est deux millions d'habitants. La région, c'est treize millions. Créer des synergies nous permettra de devenir plus attractifs. Prenons l'exemple des Jeux Olympiques : la précédente candidature avait été pensée intra-muros, je pense que c'est l'une des raisons de son échec. Demain, c'est à l'échelle du Grand Paris que nous devrons nous porter candidats. 

Le budget avoisine les 26 milliards d'euros. Peut-on se permettre ces dépenses nouvelles ? 
Oui, car ce sont des investissements d'avenir, avec des retombées économiques certaines. Les axes de communication génèrent de l'activité, de l'emploi, donc des recettes nouvelles. Nous pouvons le financer par des emprunts amortis sur le long terme. C'était déjà la solution envisagée sous le précédent gouvernement. 

Jean-Marc Ayrault a annoncé la création d'une nouvelle structure, la Métropole de Paris. Cela va-t-il régler le problème de gouvernance ? 
La gouvernance est une vraie question. Si nous faisons du Grand Paris un enjeu de pouvoir, cela va être compliqué. J'ai toujours été très décentralisateur, mais sur ce sujet je crois que c'est l'État qui doit être moteur et avoir le dernier mot. Nous ne pouvons pas laisser la multitude d'élus et de boutiques s'arracher la peau, pour savoir qui est le patron et qui tire la couverture. Sinon ce sera l'empoignade, ils défendront chacun leur territoire. Oui, les élus locaux ont une expertise du terrain, mais qu'est-ce que ça vaut par rapport à un projet d'enjeu national ? L'État est le seul à pouvoir défricher et éclaircir les choses, en s'appuyant bien entendu sur le Conseil régional, car on ne peut pas faire quelque chose de positif et qui avance sans accord entre l'État et la Région.

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