François Bayrou sur Europe 1 : "Produire en France, c'est sauver notre modèle social !"

Revivez l'interview de François Bayrou, qui était l'invité de la matinale d'Europe 1 de 7h à 9h, ce mardi 14 février.

C'est dans une ambiance décontractée que s'est ouverte la matinale d'Europe 1. "Je suis lêve tôt, c'est mieux pour réfléchir", a commenté avec le sourire François Bayrou.

Alors que les journalistes présentaient le dernier sondage d'intentions de vote pour le premier tour, le député des Pyrénées-Atlantiques a regretté que "l'on cherche à faire croire qu'il n'y aura que le duel entre Nicolas Sarkozy et François Hollande". "La campagne ne fait que commencer. Je suis persuadé que les Français refuseront cette bipolarisation qu’on veut leur imposer", a-t-il souligné.

"Ma première mesure : une mutuelle pour le logement !"

Interrogé par Bruce Toussaint sur la première mesure qu’il mettrait en place s’il était élu, le candidat à la présidence de la République a proposé "la mutuelle logement", qu’il a défendu à la tribune du Congrès de la Fondation Abbé Pierre, début février. "Ce que je pousserai en premier, c'est cette assurance mutuelle dont j'ai parlé pour le logement, pour supprimer définitivement l'obligation de trouver des cautions auprès de la famille et enlèvera l'inquiétude à tous ceux qui ont des logements à louer de ne pas être payé".

Cette mutuelle "ne coûtera pas un euro dans le budget de l'État, mais l'État aura pris l'initiative pour que tous ces problèmes soient réglés, car il y a 500.000 logements qui sont libres et qui ne sont pas en location, et pour tous les jeunes, c'est impossible de louer sans avoir les cautions de la famille et c'est inégalité trop grave", a-t-il rappelé.

Au plan européen, le député des Pyrénées-Atlantiques a souligné qu’il irait "voir les pays fondateurs de l’Europe puis l’Espagne", pour défendre les racines communautaires. "Une Europe conduite par deux États seulement n’est pas une bonne idée l'obsession que nous avons pour l'Allemagne en ce moment n'est pas saine", a-t-il pointé.

"Le programme de François Hollande est impossible à tenir"

Invité à réagir au retrait probable d'Hervé Morin aujourd'hui, François Bayrou à jugé que "ceci n'est pas une surprise". "On ne peut dire 'centre' que si on dit 'indépendant'. Si vous êtes attaché, vous êtes mort et vous êtes bloqué dans une voie sans issue. Je ne suis pas comme ça a essayer de trouver des ralliements. Les hommes politiques sont grands, ils peuvent choisir d'eux même entre dépendance et indépendance", a-t-il souligné.

Concernant l'annonce imminente de candidature de Nicolas Sarkozy, le député des Pyrénées-Atlantiques a estimé qu'il était "temps que cela arrive, parce que faire campagne aux frais de l'Etat et avec les moyens de l'Etat, c'était vraiment une question". "Je préfère qu'il entre en campagne et que les choses deviennent claires", a-t-il ajouté. Tout en indiquant qu'il n'avait pas pu vérifier par lui-même l'information, François Bayrou s'est inquiété de ce que les enfants d'une école aient été approchés lundi par une préfecture pour agiter des drapeaux en l'honneur de Nicolas Sarkozy lors de son déplacement à Lavaur, dans le Tarn. "Si c'est vrai, cela pose un certain nombre de questions sur la manière dont nous concevons la démocratie en France et dont nous pouvons utiliser les enfants. Cela rappelle d'autres régimes, comme ceux auparavant de l'Est" européen, a-t-il dit.

François Bayrou a également commenté l'incohérence budgétaire du programme de François Hollande : "Vous avez peut-être vu une déclaration de Michel Rocard disant que le programme de Hollande est impossible à tenir. Il est très remonté contre son parti, car aucune des propositions de M. Hollande ne sont des propositions réalistes. Cela me parait extrêmement important. Je pense que ce programme avec toutes ces dépenses est très dangereux pour le pays", a-t-il développé.

"Reconquérir le produire en France, c'est sauver notre modèle social"

Les journalistes d'Europe 1 se sont rendus à l'usine Armor Lux de Quimper, où François Bayrou fait produire ses tee-shirts de campagne. L'occasion pour son dirigeant de souligner les avantages mais aussi les difficultés de la production en France. Pour le candidat à la présidence de la République, tout effort en la matière est utile : "Fabriquer 40% en France, c'est mieux que 0%. Mais on vient d'entendre quelque chose d'intéressant, c'est que le fil des tee-shirts est fabriqué en Italie. Or, ce pays a le même niveau de salaires que le nôtre. Avoir pour objectif de produire en Europe comme le propose le Parti socialiste ne suffit pas, "parce que la totalité de notre sécurité sociale, ce n'est pas l'Europe qui la paye, mais notre appareil de production".

Pour François Bayrou, "taxer les produits importés n'est pas la solution". "Ce que je propose c'est d'indiquer l'origine du produit. Il n'y a pas que du Dacia dans la rue. Les gens ne choisissent pas que sur le prix, car les gens veulent aussi savoir ce que le produit peut leur apporter, quelle est sa qualité, sa garantie".

Syrie : "Tout vaut mieux" que l'inaction actuelle

Alors qu'un journaliste revenait sur la situation dramatique en Syrie et la possible intervention d'une force internationale, François Bayrou a souligné que "tout vaut mieux" que l'inaction actuelle. "Il y a sans cesse des meurtres, les assassinats de masse continuent sur le terrain. Il faut que chaque région du monde face de l'ordre chez elle. L'intervention des casque bleus serait un moindre mal. Il faut que Bachar El Assad s'en aille car c'est un chef d'État qui à fait du mal à son peuple", a-t-il estimé avec fermeté.

"La situation appelle à une non-augmentation des dépenses publiques"

Interviewé à 8h20 par Jean-Pierre Elkabbach, le candidat à la présidence de la République a répondu avec conviction : "Vous vous trompez sur ce qu'est la solidarité européenne, ce n'est pas la France qui paie pour la grèce. La solidarité, c'est la zone euro qui aurait du pleinement considérer la situation de la Grèce plutôt de la mettre en première ligne. Il aurait fallu lui dire, 'nous allons vous aider à refinancer votre dette'. Comme on fait avec une famille. On aurait fait un prêt à des taux raisonnables, conditionné par des réformes pour que ce pays s'en sorte sous sept ou huit ans et que les fraudeurs sortent de leur dissimulation". La gestion de cette crise fut "imprudente", "comment voulez-vous que le peuple grec accepte ce qu'il lui arrive ? Il fallait faire ça de manière responsable", a-t-il insisté.

"Le risque est immense de voir en France une situation à l'espagnole, à la portugaise ou à l'italienne. C'est comme pour une famille. Elle a peur de l'huissier. Il faut trouver un autre crédit pour rembourser le précédent. Il faut se libérer de cet esclavage. Ce n'est pas une stratégie à coup de hache. Ce que je propose c'est qu'on adopte une discipline. Il y a une discipline simple qui supprime le déficit en deux ou trois ans : ne pas dépenser plus qu'on a dépensé cette année. Ça appelle la non-augmentation des dépenses publiques", a-t-il proposé.

"Faire un référendum pour pointer des personnes ne rend pas service au pays"

"Il y a trois orientations dans cette présidentielle", a-t-il rappelé. "Celle de Nicolas Sarkozy barre à droite. Il y a des valeurs de droite que je respecte, mais lui en réalise un détournement et je ne suis pas d'accord avec la direction qu'il prend. Par exemple, sur le referendum sur les chômeurs. Il faut qu'il n'ait jamais rencontré de chômeurs pour faire de telles déclarations. Les chômeurs ne sont pas responsables de la situation, les responsables sont les politiques qui ont laissé venir le chômage. Faire un référendum pour pointer des personnes n'est pas rendre service au pays", a-t-il dénoncé.

Pour lui, "quand on est un homme d'État on doit prendre le plus grand soin pour ne pas dresser une partie du peuple contre l'autre", a-t-il conclu.

"Sur les questions économiques, je ne simule pas, j'essaye de dire la vérité"

En réponse aux auditeurs d'Europe 1, François Bayrou a rappelé qu'il était le seul candidat à fonder son programme sur les prévisions de croissance "des grandes institutions internationales" et non pas à les surévaluer. "Je ne simule pas, j'essaye de dire la vérité. Je fais mon possible pour que tous les acteurs de l'économie, des banquiers aux consommateurs, comprennent que le pays est fichu si on ne relance pas la production en France", a-t-il précisé.

L'image de marque de la France est pour lui un chantier important : "Je ne renoncerai pas à relancer cette image. Comment peut-on s'émouvoir quand un homme politique comme moi veut défendre l'image de marque de son pays, alors qu'on applaudit quand c'est l'Allemagne qui le fait dans ses publicités ?"

"Des tas d'homosexuels sont parents, c'est une réalité, je demande donc de la compréhension"

Le candidat à la présidence de la République s'est également montré particulièrement clair sur la question de l'homoparentalité. "Je suis choqué par un certain nombre de propos. Quand on parle de l'homoparentalité comme d'une dérive, j'aimerais qu'on se rappelle que des milliers d'enfants sont dans la position d'avoir un parent qui se découvre cette orientation sexuelle. Il y a également des homosexuels qui adoptent. C'est une réalité, je demande donc de la compréhension", a-t-il défendu.

"L'autre jour, un directeur d'une école me disait : 'L'an dernier j'avais une classe de 25 élèves et je n'avais qu'un élève qui avait une famille traditionnelle avec un papa et une maman'. Élever un enfant, ça n'est jamais facile, que l'on soit homo ou hétéro ! Nous devons simplement élever nos enfants le mieux que nous pouvons", a-t-il insisté.


Pour aller plus loin

Le "questionnaire 2012" d'Europe 1 auquel a répondu François Bayrou, en cliquant ici.
 

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