François Bayrou, invité de France Inter
30 janvier 2019
François Bayrou était l'invité de Léa Salamé et de Nicolas Demorand sur France Inter ce matin. Nous vous invitons à réécouter cette interview.
Bonjour François Bayrou.
Bonjour.
Merci d'être au micro d'Inter.
On apprenait hier, conséquence de la politique américaine en Syrie, que 130 français détenus par les Kurdes pourraient être rapatriés ici parmi lesquels une trentaine d’hommes djihadistes, peut-être 70 enfants ; Christophe Castaner a dit que ceux qui reviennent seront immédiatement mis à la main de la justice.
Sur ce genre de profil en janvier 2018, vous aviez déclaré que si on peut les juger en Syrie ou en Irak c'est mieux.
Quelle est votre position aujourd'hui désormais ? Sachant que la prison ne déradicalise pas, on a même abandonné le mot, qu'elle est peut-être même un incubateur pour ce genre de profil.
On en fait quoi de ces Français ?
Ma position n'a pas changé.
Si l’on pouvait traiter de leur situation sur place, là où ils ont commis leur forfait ou en tout cas là où ils ont fait prendre des risques et peut-être aller encore beaucoup plus loin, ce serait mieux.
Mais dès l'instant qu'ils se retrouveraient en France, alors, dès cet instant-là il faudra que la justice fasse son travail.
Vous avez tout à fait raison de dire que la prison, hélas, ne déradicalise pas, et même assez souvent, c'est un lieu où s'accélère la radicalisation.
Nous avons un devoir d'imaginer des réponses et c'est tout sauf facile et tout sauf simple, mais c'est notre devoir. On ne peut pas laisser comme cela sans avoir des réponses précises, si possible efficaces, des groupes ou des personnes qui présentent un risque pour nous, pour la société française et pour les Français.
Ce sont des Français avant d'être des djihadistes a dit Christophe Castaner. Les mots ont pu choquer, sembler insupportables à certains. Est-ce que vous emploieriez ces mots-là ?
Juridiquement, ce sont des Français donc la justice française doit s'appliquer, mais la justice française doit s'appliquer sans timidité.
Lorsqu'il n’y a pas de circonstances atténuantes en quoi que ce soit, il faut que la justice française et les réponses judiciaires soient précises et fortes si l’on veut éviter le risque.
Venons-en au grand débat national. Le pari a été fait par l'exécutif qu’il permettrait de sortir de la crise des gilets jaunes par le haut.
Maintenant qu'il est engagé, qu'en pensez-vous ? Est-ce que la catharsis fonctionne ou ne sera d'ores et déjà pas suffisante ?
Je pense que c'est un moment historique très important.
C'est un moment très important pas seulement pour l'histoire du quinquennat d'Emmanuel Macron car ces questions-là, elles sont présentes, elles fermentent dans la société française depuis peut-être 30 ans.
À chaque élection présidentielle, on sent bien que la question que l'on a appelée en 1995 de la fracture sociale. Cette question de l'incompréhension, pour ne pas dire l’incommunicabilité entre ceux dans la société qui ont la parole et de l'influence et ceux qui n'ont pas cette influence et non pas cette parole ni cette reconnaissance, revient chaque fois et l'élection a lieu et, derrière cette élection, on revient trop souvent aux méthodes de gouvernement habituelles.
On les oublie ? On oublie la fracture ?
Plus que cela, on ne la voit plus. On se comporte, y compris dans les médias et c'est pourquoi vous êtes ciblés vous aussi, comme si elle n'existait pas et il y a une espèce de méconnaissance des situations qui sont difficiles.
C'est cela qui est ressorti.
C'est une très grande chance car on va pouvoir, sans que l'on soit sous pression électorale, sans que ce soit pour gagner des points de pourcentage de voix et de sondage, à tête reposée j'allais dire, en tout cas à tête engagée, formuler des réponses.
Je dis que c'est un moment historique parce que ce n'est pas seulement pour la France que le moment est historique, ces questions-là sont partout sur la planète.
Il y a vous le voyez bien, Pierre Haski le disait à l'instant, des forces qui sont immenses, qui sont dressées les unes contre les autres et peut-être on pourra en dire un mot parce qu'au passage il a dit une phrase très éclairante, Monsieur Haski
Donc ces questions-là traversent le monde entier parce que ce qui s'est passé aux États-Unis, en Grande-Bretagne avec le Brexit, au Brésil, ce qui se passe au Moyen-Orient d'une certaine manière, toutes ces questions-là sont liées entre elles et il est du devoir et de la responsabilité de la France, et donc du devoir et de la responsabilité du Président de la République, de formuler des réponses, de dire dans quelle direction on doit aller.
Qu'est-ce que vous attendez de lui dans un mois, un mois est demi quand il prendra les décisions ? Vous voulez des décisions fortes sur les 4 thèmes ?
Ce que j'attends est très précis. Je pense que le moment est venu, et dans sa campagne Emmanuel Macron l'avait parfaitement senti, de formuler pour notre pays un projet de société pour nous-mêmes, pour les citoyens français et aussi pour la voix de la France à l'égard de tous ceux qui, dans le monde, nous regardent, de dire ce que nous voulons, par exemple, de proposer un scénario sérieux qui soit une alternative au modèle financier universel d’inégalités croissantes.
Cela veut dire rétablir l'ISF ?
Non, cela, ce sont des applications. Vous savez bien que je n'étais pas d'accord avec la réforme de l'ISF comme elle a été faite et que je l'ai dit.
Il faut que l'on parte non pas de décisions qui sont toutes sujettes à polémique, mais d'une logique, d'un modèle.
Qu'est-ce qu’on veut obtenir ? Quels sont les moyens que l'on met au service de ce projet que l'on veut obtenir ?
À Pau, j'ai organisé un grand débat. Il y avait 600 personnes à l'intérieur et au moins 200 qui n'ont pas pu entrer. Cela a duré 6 heures c'était très intéressant. Il y en aura 4 autres, le prochain est le mercredi 6 février.
C'était extraordinairement frappant de voir que les références politiques habituelles, même extrêmes, avaient totalement disparu.
Ce que les centaines de citoyens, femmes et hommes, qui étaient là disaient, c'était qu'ils voulaient que leur vie ait un sens, que notre vie commune ait un sens et que l'on voit de quel sens il s'agissait et vers quoi on allait, quelles étaient - tout le monde dit un mot galvaudé - ces valeurs françaises que l'on pouvait porter et concrètement qu'est-ce que cela veut dire.
Le projet de société, François Bayrou Emmanuel, Macron en avait un. Il a commencé à le mettre en œuvre, une société plus fluide, la question des nouvelles technologies, la start-up Nation, une autre relation à la fiscalité, l'ISF on va y revenir. Ce modèle de société-là est périmé ? Il en faut un autre ?
Il faut le reformuler.
Ce n’est pas clair car il a été élu sur ce projet-là.
D'abord, on a le droit d'évoluer avec le peuple de citoyens qui vous a confié le pouvoir et de voir surgir des questions ou des crises que l'on n'avait pas vu surgir.
Mais le débat électoral ne se passe pas, pour l'essentiel, autour du projet, il se passe pour l'essentiel autour de la personne : qui va être élu ? Quel est celui qui va l'emporter ? Il y a des passions, des polémiques, des agressions dans tous les sens et cela revient à des affaires de personne.
C'est vrai que, affaire de personne, affaire de parti, l'élection 2017 n'en a pas été avare et donc c'est autre chose que ceux qui exercent la responsabilité du pouvoir puissent dire au terme de ce long processus :
Voilà - expliqué dans les mots de notre période, par les mots de notre relation entre citoyens et pouvoir - ce que nous devons faire. Ceci est possible, ceci ne l'est pas.
Il faut du courage pour dire : ceci est ouvert, ceci ne peut pas être ouvert.
Je trouve la période extraordinairement intéressante. Il y a beaucoup de gens qui la subissent. Moi je trouve que c'est une chance.
Venons-en au point précis.
Qu'est-ce que vous attendez du Président de la République sur les différends sujets aujourd'hui sur la table ? D'abord, les 120000 postes de fonctionnaires qui doivent être supprimés ? Ils le seront, a dit hier le Secrétaire d'État Olivier Dussopt.
Il y aura donc 120000 postes de fonctionnaires supprimés sur les trois dernières années de mandat puisqu’il n’y en a eu que très très peu sur les deux premières.
Êtes-vous favorable à cela ?
Cette arithmétique n'a aucun sens. La question du nombre de postes a pollué depuis des décennies la réflexion sur l'action publique.
Je peux le dire, j'ai été ministre de l'Éducation nationale et en ayant d'ailleurs des relations très respectueuses et bonnes avec ceux qui portaient ce genre de message.
La question n'est pas tant des moyens, on sait bien qu’il faudra faire des économies, la question est : quels services publics, quelles actions publiques, quelle présence auprès du citoyen, auprès des familles, dans le monde rural, allons-nous définir ?
Par exemple, je pense que l'on peut, on a le devoir d'inventer une présence de l'État dans des chefs-lieux de canton aujourd'hui abandonnés, mais on n'est pas obligé d'avoir toutes les administrations qui ont chacun un bureau l'un à côté de l'autre.
On peut imaginer qu'il y ait un petit groupe de fonctionnaires qui sachent répondre à toutes les questions, les questions de la Sécurité Sociale, les questions de La Poste, les questions financières, les questions de l'attente du service public que l'on a quand on est tout seul égaré dans un coin. Et tout cela, c'est évidemment une nouvelle définition, une invention de ce que sera le service public de l'avenir.
Cela veut dire suppression de postes ou non ? Soyons clairs. Je ne vous demande pas le chiffre mais faut-il supprimer des postes ?
Je pense que l'État est mal organisé, qu'il a trop de fonctionnaires dans un certain nombre de domaines, peut-être pas assez dans d'autres et qu'il faut réinventer tout cela, mais vous voyez bien que cela marche mal.
On a la puissance publique qui coûte le plus cher de tous les pays du monde, l'action publique qui coûte le plus cher de tous les pays du monde.
A-t-on le meilleur service de tous les pays du monde ?
On est pas mal ! On est content d’avoir l’école…
Je vais prendre un exemple précis.
Une police qui fonctionne aussi.
Je vais prendre un exemple précis. Il y a peu de temps encore, on avait les cartes d'identité en quelques jours, peut-être quelques heures. Maintenant, il faut des semaines et des mois.
Est-ce que cela marche bien ? Non, cela ne marche pas bien.
On a le droit de dire cela marche bien précisément parce qu'on est, comme moi, attaché au service public.
Oui, en effet, vous avez raison de dire, personne ne le dit assez, que l'on est un pays qui, du point de vue de la présence de l'école, de la santé auprès des citoyens, est un pays parmi les plus exemplaires du monde.
Les chiffres ont parlé François Bayrou, on assiste à une baisse historique du nombre de morts sur les routes, ce sont des drames, des souffrances, des blessures qui sont évités.
Pourquoi revenir sur cette limitation de vitesse à 80 kilomètres heures quand on voit ce à quoi elle permet d'échapper ?
D'abord, vous faites comme si la réponse avait été apportée. C'est votre métier, c'est comme cela que cela marche. Vous considérez que la réponse est apportée.
Mettre de la souplesse.
On a le chiffre cette année qui est le même que le chiffre qu'il y a 4 ans, à très peu d'unités près. A-t-on analysé pour savoir où étaient les accidents précis ? Est-ce en ville ? Est-ce sur les routes à 80 kilomètres à l'heure ? Est-ce ailleurs ? Je ne sais pas, sur les autoroutes par exemple ?
Quelqu'un qui connaît ces chiffres me disait : Mais, il ne faut pas s'étonner de ces chiffres, on a eu un automne sec donc il ne pleuvait pas, or il y a plus d'accidents quand il pleut que quand il ne pleut pas.
Pour ne pas faire de langue de bois, vous êtes toujours défavorable à cette mesure des 80 kilomètres heure.
Non ; d’abord, je ne me suis jamais exprimé en ce sens et j'avais dit au Premier Ministre : Si cela permet d'économiser des vies, je vous soutiendrai.
Je pense qu'il faut approfondir les études et considérer que l'on n'est pas obligé d'avoir la même décision pour tout le monde partout.
Il y a des routes qui sont des routes dangereuses et si l'on met un peu de souplesse avec les autorités locales qui sont capables de dire : Sur ce tronçon de route, il y a eu 10 morts alors excusez-moi, on va baisser la vitesse et ailleurs peut-être des décisions différentes.
On va passer aux questions du standard.
Juste un mot quand même, on est un pays qui croit que toutes les réponses doivent être apportées par l’État central dans des décisions à Paris.
Or, la France, ce n'est pas cela ou en tout cas, la France, cela ne devrait pas être cela.
On devrait considérer qu’il peut y avoir un dialogue entre le terrain et les décideurs nationaux.
Dernière question sur là aussi les collectivités territoriales et le fameux cumul des mandats puisque la question est ouverte. À nouveau, Emmanuel Macron n'exclut pas de revenir partiellement sur la règle du non-cumul des mandats, notamment pour les petites communes sans doute de moins de 10000 habitants, c'est le chiffre avancé.
Est-ce que vous y êtes favorable ?
Beaucoup d'élus de ces communes voudraient pouvoir représenter leurs concitoyens auprès des administrations centrales dont nous disions qu'elles étaient si puissantes en France et, peut-être, cela donnerait, en tout cas c'est ce qu'ils soutiennent, une légitimité plus grande à la voix de ceux qui s'expriment.
Mais cela peut faire l'objet d'une décision des Français. On est devant des questions, ce n'est pas des questions idéologiques.
C'est une des mesures de François Hollande qui était la plus populaire, le non-cumul des mandats.
Absolument. C'est pourquoi je dis : pourquoi, un jour, les Français ne seraient-ils pas invités à participer à ce genre de choix ?
On a besoin d'inventer une démocratie nouvelle ou des questions qui ne sont pas des questions qui engagent les principes, mais qui engagent que le souhait des Français puisse être régulièrement traité.
Question d’Éric
Je voudrais d’abord vous remercier de prendre ma question et saluer Monsieur Bayrou. Je précise que je suis un ancien membre de l’UDF d’abord et, ensuite, du Modem que, aux deux tours de l’élection présidentielle, j’ai voté pour Emmanuel Macron et, donc, mon vote était un vote d’adhésion.
Je précise que je suis retraité et que j’avais accepté, bon gré malgré, qu’il y ait une CSG augmentée sur ma retraite car je pense qu’il y avait un devoir de solidarité. En revanche, je n’accepte absolument pas que l’augmentation de ma retraite soit désindexée de l'inflation. Je n’accepte absolument pas que le livret A soit désindexé de l’inflation, je n'accepte absolument pas l'augmentation invraisemblable des coûts d'inscription pour les étudiants étrangers en France. Je n'accepte pas non plus toutes les taxes qui se surajoutent aux taxes sur le carburant, mais aussi pour les petits patrons, les petits commerçants.
France Inter : Vous êtes, aujourd’hui, Éric, un déçu des d'Emmanuel Macron ? Qu'est-ce que vous voulez nous dire à travers cette liste de refus ?
Éric : déçu est un terme faible. Je suis extrêmement en colère et c'est pour cela que je fais partie du mouvement des gilets jaunes, que je me suis retrouvé sur les ronds-points à faire des barrages filtrants bon enfant, je précise, il n’y a jamais eu de violence, parce que ce pouvoir qui n'entend absolument rien, qui ne comprend rien, qui vit dans une bulle, qui est incapable de parler avec la population, qui ne se rend pas compte.
Sur les ronds-points - j'ai une retraite qui est correcte - j'ai rencontré des gens qui gagnaient 800 € par mois, des gens qui étaient des routiers.
Une remarque avant de terminer : sur un rond-point j'ai entendu une dame dire, totalement offusquée et incrédule : Il paraît que Madame Macron s'est acheté un blouson à 800 €.
C'est une anecdote, mais cela peut montrer à quel point le pouvoir est totalement déconnecté de la majorité de la population.
Est-ce que François Bayrou se rend compte du sentiment de trahison que l'on peut avoir ?
Vous voyez, au moins cette période aura eu le mérite de faire sortir des questions. Ce n'est pas les mêmes, toutes ces questions-là. Que le livret A soit déconnecté de l'inflation, je rappelle qu'il sert à financer le logement social.
Bon, c'est une question.
Que les retraites soient désindexées de l'inflation, c'est une autre question parce qu'en effet il y a beaucoup de personnes, beaucoup de familles et beaucoup d'équilibres qui sont mis en cause par des questions de cet ordre.
Moi, je ne crois pas du tout que les questions qui vont être traitées là sont des questions que l'on va écarter du revers de la main. Je pense que cela va entraîner des remises en cause profondes, y compris d'orientations qui avaient été arrêtées comme si elles étaient évidentes. Elles ne le sont pas et la société française a bien le droit de montrer que ces questions ne sont pas évidentes.
Simplement, évidemment, comme ce monsieur l’a indiqué, cela pose une question d'équilibre de notre pays, des finances.
Est-ce qu’on dépense ce que l'on a à dépenser ou est-ce qu’on dépense tellement plus que ce que l'on a à dépenser que l'on se déséquilibre complètement, comme une famille qui entre dans le surendettement ?
C'est la question et il va falloir y répondre aussi. Ce n'est pas seulement de faire la liste de ce que l'on ne veut pas, il faut aussi faire la liste de ce que l'on veut.
Question de Medih : On connaît Monsieur Bayrou depuis très longtemps, c'est un démocrate un républicain, je l'ai eu comme ministre il y a assez longtemps.
Ma question concerne la gestion de la « crise » des gilets jaunes et le discours de M. Castaner.
On remarque aujourd'hui que, malgré le grand débat national, que l'on y adhère ou pas, le mouvement des gilets jaunes continue. Il y a quand même une dérive répressive et sécuritaire aujourd'hui. J'ai écouté un extrait de l'intervention de M. Castaner aux infos tout à l'heure, j'ai été choqué.
Je voulais savoir si Monsieur Bayrou, qui a été un des soutiens de M. Macron, soutenait le discours de M. Castaner et ce qu'il pouvait en dire.
Tout à l'heure vous disiez, Nicolas Demorand, qu'heureusement, en France, on a une police, c’était votre mot.
Pourquoi ? Parce que les sociétés, les villes, les campagnes ont besoin que l'on fasse respecter la loi et un certain ordre républicain.
Beaucoup de Français ont été surpris et choqués de voir des agressions telles, contre la police ou contre la gendarmerie ailleurs, qu'ils étaient obligés de reculer.
Cela a été pour beaucoup de Français un traumatisme.
Il y a une blessure très très grave aussi chez les gilets jaunes. Est-ce qu’on peut dire, du coup, que la police a bien fait son travail quand on voit des mains arrachées, des membres arrachés, des yeux perdus.
C'est disproportionné ?
En tout cas, je n'ai aucune envie d'instruire le procès de la police et des forces de sécurité qui sont confrontées à des situations extraordinairement difficiles qu'ils affrontent et que ces questions sont affrontées avec sang-froid.
Alors, après, il y a une autre question, est-ce que les instructions de mise en œuvre d'un certain nombre d'armes sont les plus adéquates possible ?
Par exemple, dernièrement, un responsable de force de sécurité me disait que le lanceur de balles de défense, la gendarmerie avait comme instruction de l'envoyer dans les jambes.
Je ne sais pas si c'est vrai.
Si, c’est l’instruction.
Vous voyez que ces instructions-là méritent d'être confrontées à la réalité. Personne n'emploie des armes de cet ordre avec le sentiment que : fait pour eux. Personne.
On est à 4 mois d'une élection capitale qui vous tient à cœur, on a les têtes de liste pour les Européennes de LR, de RM, de la France Insoumise, des écolos, pas du parti majoritaire, pas de la République en Marche.
Cela va venir.
Quel doit être le profil en un mot ?
Un profil dont le poids et la crédibilité seront-ils qu'il entraînera cette liste.
Donc François Bayrou par exemple ?
Non ! J'ai dit que, non, j'étais élu dans une ville que j'aime et c'est mon devoir de respecter cet engagement.
Mais vous avez entendu Pierre Haski. Qu’a-t-il dit ? Il a dit : Une des causes de la crise entre Huawei et les États-Unis, c'est que les États-Unis accusent Huawei de ne pas avoir respecté l'embargo sur l'Iran.
C'est fascinant, car cela veut dire, ce que nous savons bien en Europe, que les États-Unis sont en situation de décider tout seul de la règle qu'ils vont imposer aux autres.
Et ceci pour des Européens, cela devrait nous faire rougir de honte. Si l’on était capable de regarder le monde comme il est, on doit avoir une capacité, nous, de parler aussi fort que les autres et de faire respecter nos voix.
Merci.
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