"Fin du village, France morcelée : quelles réponses ?", avec Jean-Pierre Le Goff et François Bayrou

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Jean-Pierre Le Goff, sociologue et auteur de "La Fin du village. Une histoire française" (Gallimard), était l'invité du 12e "Rendez-vous de la démocratie", mardi 28 mai. Revivez l'événement au travers de la synthèse rédigée par les étudiants du MoDem Sciences-Po.

Le village, lieu d’échanges et de solidarité

S’il tend à disparaître comme réalité territoriale, le village subsiste dans l’imaginaire collectif.

  • Au village, tout le monde se connaît. C’est un univers dans lequel règne un sentiment d’appartenance et de solidarité, proche de la notion allemande de Heimat. « La solidarité était si forte, rappelle Jean-Pierre Le Goff, que la collectivité s’arrangeait pour ne pas défavoriser une boulangerie par rapport à l’autre. »
  • Les politiques ont pris conscience de l’importance du village dans les représentations. Ainsi, dans son affiche de 1965, François Mitterrand se tient devant une ligne à haute tension en arrière-plan. Quinze ans plus tard, dans sa campagne de 1981, Mitterrand se replace dans un décor villageois : une stratégie gagnante.


Le village solidaire est aujourd’hui bouleversé

Mais l’avènement du chômage de masse et l'éclatement des familles ont détruit les structures traditionnelles de cohésion.

  • La politique du logement, mal pensée, a accentué les fractures. La solidarité villageoise s’est transformée en défiance : jusque dans les plus petites municipalités, les gendarmes sont sollicités pour des conflits de voisinage.
  • Pour pallier cette crise du vivre ensemble, les pouvoirs publics ont déployé des activités d’animation et de divertissement – en vain. La spiritualité, elle aussi, a changé : plus individualiste, elle prend la forme d’un bricolage hétéroclite de croyances et de pratiques.


Quelles solutions ?

Rappelant qu’il revient aux responsables politiques d’avancer des solutions, Jean-Pierre Le Goff n’a cependant pas manqué de tracer quelques orientations pour « reconstruire l'ethos de la société ».

  • Ne pas confondre « modernité » et « modernisme ». Pour Jean-Pierre Le Goff, la gauche a abandonné le « social » au profit du « sociétal ». La loi sur le mariage et la filiation a creusé les fractures culturelles et le sentiment chez une partie importante des Français d’être rejetés.
  • Retisser le lien avec la réalité. Les gouvernants ont perdu prise avec la réalité. C’est pourquoi il semble urgent de former une élite qui soit issue du peuple. Mais aussi de rendre aux emplois moins qualifiés leur juste valeur et la reconnaissance qu’ils méritent. Car aujourd’hui, la surinflation des diplômes n’assure plus l’accès à l’activité.

 

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