"En 2017, nous aurons besoin d’un rassemblement large, il ne suffira plus d’une victoire"

Au micro de France Inter ce matin, Marc Fesneau a exposé avec précision les conditions nécessaires au redressement du pays. Le secrétaire général du MoDem s'est dit prêt à travailler avec les responsables politiques souhaitant rassembler au-delà de leur propre camp.

Notre invité ce matin est Marc Fesneau, le secrétaire général du MoDem. Bonjour Marc Fesneau.

Bonjour.

À l’UMP, on attend la nomination d’un nouveau secrétaire général, votre alter ego. Cela devrait se passer entre Nathalie Kosciusko-Morizet d’un côté et Laurent Wauquiez de l’autre. Entre les deux, où va votre préférence ?

Par nature, je pense que nous n’avons pas comme responsable politique à nous mêler de ce qui se passe à l’intérieur des autres formations politiques. On verra bien les équilibres : on voit bien qu’il y a une nécessité de trouver des équilibres dans les équipes que constitue Nicolas Sarkozy.

Nathalie Kosciusko-Morizet par exemple souhaite un rapprochement avec le centre – MoDem inclus – et ce n’est pas le cas de Laurent Wauquiez qui est plus sur une liste « buissoniste », cela devrait vous parler tout de même ?

En tout cas, il est vrai que nous avons travaillé avec Nathalie Kosciusko-Morizet en particulier lors des élections municipales de 2014, donc c’est en tout cas quelqu’un à l’UMP qui a fait preuve d’ouverture. Je connais moins de ce point de vue là le positionnement de Laurent Wauquiez.

Ce rapprochement centristes – UMP – MoDem compris, y êtes vous favorables au MoDem ?

Nous l’avons clairement dit, et François Bayrou le premier, que nous nous situions dans l’opposition à la politique menée par le gouvernement au niveau national. Il y a besoin d’alternance dans le pays. Dans le besoin d’alternance, il y a le besoin d’opérer des rassemblements. Ce rassemblement peut se faire avec une part de l’UMP, mais manifestement pas toute l’UMP puisque nous avons entendu un certain nombre de déclarations ! Mais si on veut redresser le pays, il faudra à la fois rassembler ceux qui aujourd’hui sont dans l’opposition nationale, mais ceux qui aussi sont dans l’abstention et ceux qui, sur l’aile plus à gauche – cela a été dit par un certain nombre de responsables y compris à l’UMP – ont envie de voir la politique nationale changer. Il y aura besoin d’un rassemblement large, il ne suffit pas d’une victoire. En 2017, il faudra créer les conditions de pouvoir réformer le pays. On voit bien que le Président de la République actuel est dans la situation de ne pas pouvoir réformer la France car il n’a plus de majorité dans le pays et plus de majorité claire à l’Assemblée nationale. Donc, il y aura besoin d’un rassemblement assez large et donc nous y sommes favorables.

Quand François Bayrou déclare hier que le gouvernement Hollande est juste « à côté de la plaque » sur sa politique économique qu’il qualifie au passage « d’usine à gaz », est-ce un gage que donne le MoDem à l’UMP pour clarifier la position du MoDem en ce moment ?

Je ne crois pas du tout que ce soit un gage. François Bayrou a toujours dit qu’il avait de grands doutes sur la politique économique telle qu’elle était menée par le gouvernement et conduite par François Hollande. La vérité c’est que cette politique ne marche pas : elle ne marche pas sur le plan de l’emploi, elle ne marche pas sur le plan de la croissance et c’est pour cela que nous pensons qu’il faut changer de politique. Au-delà de cela, il faudrait dire que la politique économique est une politique brouillonne. On a du mal à voir avec des signes contraires ce qui est la ligne concrète : on nous dit pacte de responsabilité, on nous dit compétitivité des entreprises et par ailleurs on ne voit pas les mécanismes d’allègements des contraintes se mettre en œuvre ainsi qu’un certain nombre de sujets qui ne sont pas ouverts. Les messages étant contradictoires avec les actes, on ne voit pas bien où l’on va.

C’est ce que François Bayrou a appelé hier « l’usine à gaz ».

C’est une usine à gaz.

On avait cru comprendre il y a quelques semaines que le MoDem marchait dans les pas d’Alain Juppé. Est-ce que le maire de Bordeaux est toujours considéré au MoDem ce matin comme le meilleur candidat de l’UMP pour l’élection présidentielle ?

On considère qu’avec Alain Juppé on peut faire un bout de chemin parce qu’il se met dans la situation de celui qui veut rassembler au-delà de son propre parti et même au-delà de son camp. Donc tous ceux qui participeront de cette volonté-là, on les accompagnera et c’est dans ce cadre-là que oui, nous accompagnons Alain Juppé.

Le tacle de Nicolas Sarkozy dimanche soir sur TF1 reprochant son manque de clarté et d’avoir fait élire François Hollande : avez-vous trouvé la critique injuste ?

Elle est à la fois injuste mais en même temps on est dans les éléments de langage internes, c’est d’ailleurs un peu les turpitudes des partis politiques, on parle à son électorat interne et donc on a besoin de donner des gages et de chercher des bouc-émissaires. François Bayrou a eu une expression en 2012, une expression à titre personnel d’ailleurs.

Il n’y avait pas de consigne de vote pour les militants du MoDem.

Il n’y avait pas de consigne de vote effectivement. Deuxième chose : si Nicolas Sarkozy a envie d’être candidat en 2017 et veut gagner en 2017, il faudra que des gens qui n’ont pas voté pour lui en 2012 votent pour lui en 2017 ! Le rassemblement devra dépasser ceux qu’il avait rassemblés en 2012 sinon il sera battu.

C’est une équation politique.

Oui, c’est une équation mathématique et politique et les deux vont parfois de pair.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par