Élection dans le Doubs : "il n’y a aucune hésitation, je voterais contre le FN"

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François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem, a pris position dans le débat qui agite la scène politique nationale après le score du FN dans la législative partielle du Doubs. Il répond aux questions de La République des Pyrénées.

Appelez-vous comme Alain Juppé à faire barrage contre le Front national dans la législative partielle du Doubs qui l’oppose au PS ?

Bien sûr. Ma position est intangible. Dans des situations comme celle-là, il faut avoir une méthode dont on ne varie pas pour faire son choix. Dans une élection à deux tours, il y a une règle : au premier tour, chacun exprime sa préférence. Au second tour, il faut écarter le risque maximum. Et pour moi, il ne fait aucun doute aujourd’hui que le risque maximum, c’est l’extrémisme, c’est le FN, avec le cortège de malheurs que ses positions et ses obsessions apporteraient au pays. Parfois, c’est caricatural : la candidate présentée par le FN dans le Doubs n’a pas hésité par le passé à défendre la thèse d’inégalités entre les races. Cela donne une photographie parfaite du choc de valeurs morales qui existe entre ce parti et ceux qui croient en une certaine idée de la France et de ses principes.

Donc si vous étiez électeurs pour cette législative, vous voteriez PS ?

Pour moi, il n’y a aucune hésitation. Je voterais contre le FN en choisissant son adversaire M. Barbier.

Mais estimez-vous que tous les électeurs du FN sont racistes ?

Bien sûr que non, et heureusement. Mais c’est toute l’ambiguïté : ses provocations répétées ont ancré chez les électeurs les plus ambigus l’idée que le Front national, même quand il se gardait de dire les choses tout haut, les pensait tout bas suffisamment fort pour qu’on les entende ! Au-delà de ces provocations, il y a les choix politiques que le FN porte, qui recommandent et proposent de sortir de l’Europe, de sortir de l’euro, et font croire que l’on peut distribuer de l’argent sans limite. Ses propos sur « l’austérité » sont les mêmes que ceux de l’extrême-gauche ! Raison pour laquelle le FN a soutenu Syriza en Grèce. Si ces positions l’emportaient un jour, je suis certain que notre pays se retrouverait dans le malheur. Je ne peux donc pas me taire.

Comprenez-vous ceux qui optent pour le « ni, ni » ?

Non. Ces provocations, ces obsessions et ces illusions créent un risque si grave qu’aucun responsable conscient des enjeux pour notre pays ne devrait pouvoir le prendre. Comprenez-moi bien : avec le Parti socialiste, comme avec l’UMP, j’ai des divergences politiques, souvent graves, parfois des affrontements. Je suis persuadé qu’ils ont commis ou commettent de graves erreurs et souffrent de graves insuffisances. Mais nous partageons un bloc de convictions, que je qualifierais tout simplement de civiques, au sens de l’éducation civique. Cela, je n’ai pas l’intention de l’oublier.

C’est pourquoi, depuis des années, je m’interroge sur le mécanisme implacable qui fait que le FN se retrouve en tête des intentions de vote et puisse se présenter comme le premier parti de France. La succession des impuissances bavardes depuis 15 ans a conduit nos concitoyens à un tel sentiment d’exaspération. Il est donc vital aujourd’hui que des voix politiques s’élèvent pour présenter une démarche d’action et un langage qui deviennent enfin crédibles. Il faut que les décisions politiques trouvent l’efficacité et la simplicité qui leur manquent tant. C’est le grand défi du changement et de la reconstruction auquel est confronté notre pays.

Que vous inspirent les divisions de l’UMP sur cette élection du Doubs ?

Je sais depuis longtemps qu’au sein de l’UMP, deux lignes politiques s’affrontent et s’écartent de plus en plus. Il y a ceux qui considèrent qu’il faut tout faire pour créer un affrontement y compris artificiel entre la droite et la gauche et tous ceux qui pensent que le combat est ailleurs. Qu’il est dans la défense et la proposition d’un projet pour la France qui choisit d’unir plutôt que de diviser.

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