"Nous sommes devant la rupture de la gauche"

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Au micro de RTL ce soir, le président du MoDem a jugé que la démission de la garde des Sceaux était "la conséquence inéluctable d'un violent affrontement au sein du gouvernement".

Bonsoir François Bayrou, Christiane Taubira quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur, ce sont ses mots. Il y a quelques jours sur RTL vous disiez 'Christiane Taubira doit retirer ses propos sur la déchéance de nationalité ou quitter le gouvernement'. Ce soir donc vous saluez sa décision ?

C’était inéluctable. Ce qui est incroyable c’est que ça ait pris presqu’un mois ou plus d’un mois pour arriver à une solution qui était absolument inéluctable, impossible à éviter. Elle était garde des Sceaux, ministre de la Justice chargée de ces problèmes juridiques de constitution et elle disait ouvertement qu’elle était contre.

Donc là au moins il y a une ligne claire au gouvernement, Jean Jacques Urvoas est proche de Manuel Valls, on va dire que la ligne sécuritaire du gouvernement est assumée.

Il y a une chose qui est claire c’est qu’on est devant la rupture de la gauche. On est maintenant, ça y est, au bout du chemin Arnaud Montebourg était parti, Benoit Hamon était parti, Aurélie Filipetti était partie…

...Cécile Duflot

Christiane Taubira s’en va et vous voyez bien qu’il y a la guerre de deux lignes au sein de la majorité. Et cette guerre est évidemment un événement politique majeur et c’est incroyable que depuis un mois on nous ait raconté que tout allait bien, que finalement on avait trouvé un compromis, qu’il n’y avait pas de difficulté.

Mais avec cette rupture de la gauche est ce que cela renforce François Hollande ? Est ce qu’il est plus cohérent et les rangs seront soudés autour de lui  ou au contraire vous avez l’impression que là c’est l’émiettement ? On se souvient de Christiane Taubira qui avait fait perdre Lionel Jospin en 2002, l’histoire va se répéter.

Il faut ajouter à cette rupture programmée et qui est désormais avérée le fait que l'on nous annonce ce soir que le chômage a continué d’augmenter au mois de décembre alors qu’on nous laissait entendre que probablement il y allait avoir une inflexion avec le désordre de la vie politique où nous sommes. Vous voyez bien qu’on est dans une situation réellement inquiétante pour le pays, réellement désordonnée pour les citoyens, avec des prises de positions extrêmement étranges de la part de ministres du gouvernement…

Comme par exemple ?

L’Éducation nationale se trouve dans une situation avec la réforme du collège dans laquelle on vient de voir que le gouvernement, après avoir annoncé qu’il supprimait les classes bilangues, a décidé de les maintenir à Paris. En province on les supprime ! On en supprime 9 sur 10 !

Ce que vous dites ce soir, c’est que ce gouvernement aujourd’hui c’est la fin d’un rêgne d’une certaine manière et il se délite ?

Je ne dis pas les choses comme ça, je dis qu’on est enfin dans la réalité. La réalité désormais s’est imposée et les apparences sont détruites. On a essayé de nous faire croire que tout allait bien, qu’il y a avait une cohésion au sein du gouvernement et de la majorité. On s’aperçoit aujourd’hui que c’est un affrontement interne, qui rend impossible le fait de porter un certain nombre de décisions, et un certain nombre de réformes.

Clairement et après on sera sur le fond de cette déchéance de nationalité, ce soir vous nous dites que François Hollande est fragilisé par le départ de Christiane Taubira ?

Ceci est évident. François Hollande est devant le constat que sa majorité et les assurances qu’il donnait de la cohésion de sa majorité sont désormais ruinées par la réalité. On est devant les faits, là on ne peut plus faire semblant. Cela donne une impression étrange et désordonnée. Quand l'on pense que ce matin à 8 heures, Monsieur Urvoas ne savait pas qu’il allait être nommé ministre parce qu’à 8 heures, on ne connaissait pas le texte qui allait être soumis à l’Assemblée...

Alors justement le texte qui a été soumis sur la déchance de nationalité, on l’a très bien expliqué dans ce journal : plus de référence directe aux binationaux. Vous convient-il ce texte?

Je n’ai jamais été choqué que l'on dise 'les gens qui viennent porter atteinte à notre nation ne sont pas dignes d’en garder la nationalité'. Franchement, c’est presque la moindre des choses. Vous avez des gens qui viennent tuer les enfants et on est timoré ! Vous avez des gens qui viennent tuer des enfants, ce n’est pas une décision inconséquente.

Maintenant que les binationaux ne sont plus stigmatisés directement, saluez-vous la façon dont c’est rédigé ?

Pour moi, il y a là une question. Madame Taubira a dit : je suis contre le fait qu’on mette les binationaux dans la constitution. On ne les y met pas et elle s’en va. Je ne comprends pas.

Est-ce le fait que les délits liés au terrorisme permettront d’être déchu de la nationalité française qu’elle n’a pas avalé ? Est-ce que vous vous l’avalez ?

L’Assemblée va en discuter car elle est faite pour cela. Je pense que c’est mieux que l’on se focalise sur les crimes, car les délits c’est plus difficile à définir alors que les crimes c’est clair. Pour moi, on peut s’interroger sur la place qu’otn dans notre nation des personnes qui ont attaqué le pays et ses enfants. Cela ne me parait pas choquant. Je sais très bien qu’il y a eu des débats car beaucoup de binationaux se sentent ciblés. Il faut leur dire qu’ils ne sont en rien visés par quoi que ce soit de cet ordre.

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