Droits des femmes : "C'est un très grand enjeu que l'équilibre à trouver"

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Comme chaque année à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le Mouvement Démocrate tient à réaffirmer ses engagements pour que les femmes puissent assumer leurs vies multiples, pour qu'elles soient justement représentées et cessent d'être victimes.

Même si les tâches familiales et professionnelles sont mieux équilibrées qu'autrefois, les femmes portent toujours une plus grande part de la responsabilité de la famille. Nous devons débattre du travail précaire, des CDD, des temps de travail à 20 heures, des emplois du temps que cela représente, avec la vie personnelle et les charges de famille... 

Salaires inférieurs à ceux des hommes, exigences souvent plus grandes des employeurs, fragilité qu'elles ressentent parce qu'elles se retrouvent souvent seules. Tout ceci est lourd à porter. 

C'est un très grand enjeu que l'équilibre à trouver. Nous sommes tous concernés. 

"LE DROIT SOCIAL DOIT PROTÉGER EFFECTIVEMENT LES SALARIÉES" 

La France se place au 138e rang mondial quant à la place de la femme dans l'entreprise. Un constat déploré par Marielle de Sarnez qui regrette que "dans le monde du travail, les femmes continuent à être victimes de discriminations". Souvent maintenues à des postes moins qualifiés et donc moins rémunérés, elles sont aussi victimes d’une inégalité de rémunération à poste équivalent. "J'ai toujours été intransigeant sur cette question : il faut pénaliser financièrement les entreprises qui se rendent coupables de discriminations salariales", estime François Bayrou. 

Aux âges actifs, les principales raisons de la pauvreté, ce sont le chômage, la précarité de l'emploi et le temps partiel subi. Les femmes en sont les premières victimes. Il faut que le droit social protège effectivement les salariées. Le Mouvement Démocrate souhaite que le CDI redevienne la règle dans les faits, comme il l'est dans la loi. 

Nous devons lutter contre l'abus de temps partiel dans certaines branches, en particulier la grande distribution. Pour cela nous proposons de fixer une durée plancher aux contrats de travail. Nous devons par ailleurs limiter le travail le dimanche. "On parle de « volontariat », mais c'est du volontariat contraint, et je sais qui se retrouve aux caisses des grandes surfaces : beaucoup de femmes qui, ce jour là, ne voient plus leurs enfants", dénonce François Bayrou. 

Le Mouvement Démocrate propose également de développer les possibilités de garde d'enfants, en particulier les crèches à proximité des entreprises - mais pas forcément des crèches d'entreprises, pour que les mères puissent échapper à la pression de leur hiérarchie.

"Les grandes entreprises doivent montrer l’exemple", estime Marielle de Sarnez. Tant en matière de discrimination salariale que de représentation des femmes au sein des conseils d’administration, les leviers sont importants. "Et si rien ne change, il faudra en passer par des sanctions financières à l’égard des entreprises faisant ouvertement preuve de discrimination" juge la députée européenne. 

L’État dispose également d’un devoir d’exemplarité. Les femmes sont trop peu présentes dans la haute fonction publique où l’on compte seulement 10 pour cent de femmes préfets, 11 pour cent de femmes ambassadeurs et 16 pour cent de femmes directrices d’hôpital. 

"DES RETRAITES QUI VALORISENT LES ANNÉES CONSACRÉES À L'ÉDUCATION DES ENFANTS" 

Beaucoup de femmes à la retraite, en particulier des veuves, sont au minimum vieillesse, dans des conditions de grande pauvreté. Le Président du MoDem a regretté à plusieurs reprises que la réforme des retraites de 2010 ne prenne pas en compte la pénibilité et la situation des femmes. 

Le Mouvement Démocrate propose toujours une réforme d'ensemble des retraites, fondée sur le principe d'un barème par points, qui permettra de valoriser les années consacrées à l'éducation des enfants, ainsi que l'engagement associatif bénévole. Cette réforme devra également comporter un plan de rééquilibrage des petites retraites, notamment celles des femmes. 

"UNE LOI-CADRE CONTRE LES VIOLENCES CONJUGALES" 

Les femmes sont trop souvent victimes de violences, dans les cités en particulier : il faut qu'elles fassent entendre leurs voix. "Je me dis qu'un jour il y aura une révolution des femmes dans les quartiers, et j'aiderai de toutes mes forces cette révolution", souligne François Bayrou. 

La violence conjugale, c’est l’enfer. Pour les femmes, parce que leur foyer devrait être un lieu de paix et de protection, et qu’il devient le lieu de l’humiliation et des coups ; pour les enfants, dont la vie est brisée par ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent. Il faut en parler davantage pour que les femmes échappent à la honte injuste qu’elles ressentent et trouvent le courage de rompre le silence. 

Le Mouvement Démocrate propose une loi-cadre, inspirée de ce qui s’est fait en Espagne, dont les principes seraient l'amélioration de la formation des acteurs sociaux, médicaux et judiciaires à l’accueil et au soutien des femmes victimes de violences conjugales ; la sensibilisation des jeunes à toutes les formes de violence ; la création d’appartements refuges ; les facilités accordées aux juges pour éloigner le conjoint violent des lieux fréquentés par la victime, et l’astreindre à un suivi médical. 

"LES REPRÉSENTANTS DU PEUPLE DOIVENT ÊTRE POUR MOITIÉ DES REPRÉSENTANTES DU PEUPLE" 

"L'État, dans sa représentation politique et dans son organisation administrative, doit montrer l’exemple de la parité", défend François Bayrou. La France est classée 63e en la matière derrière le Bangladesh ou la Colombie. Plus inquiétant encore, la situation se détériore puisque notre pays a perdu neuf places au classement de la parité en politique entre 2011 et 2012. 

A l’Assemblée Nationale, 27 pour cent des élus sont des femmes. Un chiffre très au-deçà de la parité qui est un pourtant un record dans l’histoire parlementaire française. Devons-nous pour autant nous en satisfaire ? Le Mouvement Démocrate propose une réforme des institutions, seul moyen efficace d'organiser la parité. Cela passe par l'introduction aux élections législatives d’une dose de proportionnelle d’au moins 25 pour cent : on verra ainsi les femmes entrer enfin en nombre à l’Assemblée nationale. 

Enfin, nous devons chercher dans les 27 pays qui nous entourent les idées, les lois, les pratiques, qui favorisent le plus l'équilibre entre les hommes et les femmes. 

"METTRE EN PLACE UN MINISTÈRE DE L'ÉGALITÉ" 

Le sentiment d’inégalité que ressentent les femmes n’en est pas seulement un, "c’est une réalité extrêmement forte", souligne François Bayrou. Au quotidien, "elles ressentent la difficulté qu’il y a à faire reconnaître la simple et même banale égalité qu’il devrait y avoir dans la vie professionnelle et la vie civique à l’égard des hommes ». Le Président du Mouvement Démocrate avance deux raisons principales à cela. 

Des raisons objectives en premier lieu. "Les femmes, en raison de leur grossesse, rencontrent très souvent l'incompréhension et l'inquiétude de l'employeur parce que leur carrière professionnelle doit s'interrompre le temps de mettre au monde un enfant et le temps de le lancer dans les premiers mois de la vie. C'est une réalité que les employeurs vivent mal malgré les textes de lois", regrette-t-il. 

Mais les raisons sont également culturelles. L’image de rôles distincts selon le sexe, au sein des foyers notamment, a longtemps été véhiculée par notre société. Les évolutions notables qui ont eu lieu durant ces dernières décennies en appellent de nouvelles, tant que la discrimination exercée à l’encontre des femmes demeurera une réalité. 

Au regard de ces inégalités, François Bayrou regrette qu’un véritable travail politique n’ait pas été mené. "Souvent, les droits juridiques existent, mais il y a un problème d’accès aux droits réels, il faut aller plus loin" assène-t-il, "c’est pourquoi je propose la création d’un ministère de l’égalité, de toutes les égalités, qui fera qu’au sein du gouvernement quelqu’un se sentira en charge de toutes celles et tous ceux qui ressentent des inégalités chez eux, sur eux et entre eux".

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