Dossier : "La priorité, c'est l'emploi !"

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Alors que les derniers chiffres du chômage, publiés fin décembre, témoignent d'un marché du travail en berne, le Mouvement Démocrate appelle à « une mobilisation générale en faveur des entrepreneurs et des créateurs ». Faisons enfin tomber les barrières qui freinent l'innovation, l'entrepreneuriat et l'emploi.

Chaque fin de mois, les Français découvrent le nombre toujours plus terrible de demandeurs d'emplois. Si on inclut les personnes exerçant une activité réduite, le nombre des nouveaux inscrits a augmenté de 30.400 en décembre, soit un total de 4,61 millions de demandeurs d'emplois en France métropolitaine. C'est 9,2 pour cent de plus qu'il y a un an. Qu'il s'agisse de notre situation personnelle ou de celle d'un proche, nous sommes aujourd'hui tous touchés par ce fléau.

« Cette fois-ci, ce qui est frappant, c'est que le nombre de chômeurs sans aucune activité explose. Il représente à lui seul 29.300 nouvelles inscriptions à Pôle emploi », pointe François Bayrou. « La situation est plus grave encore, parce que ce chômage là n'est que le chômage apparent. Il y a un chômage dissimulé, tous ceux que les statistiques écartent. Si nous prenons en compte ce malheur là, nous arrivons à 8 ou 9 millions de personnes et donc de familles en difficultés », analyse le leader centriste. « Le crève cœur dans cette affaire, c'est qu'il y a dix ans, la France était en tête en Europe. Nous étions loin devant l'Allemagne, dont tout le monde parle aujourd'hui. Mais nous n'avons cessé, depuis, de glisser sur le toboggan de l'échec économique », déplore-t-il.

Une mobilisation nationale pour notre production

Pour Marielle de Sarnez, force est de constater que « depuis six mois, le gouvernement n'a pas inversé cette courbe et que les prévisions de croissance ne sont pas bonnes ». « Le gouvernement ne prend pas assez ce problème à bras le corps. C'est une mobilisation sans précédent qui est nécessaire », commente-t-elle. « La politique de l'emploi menée par Jean-Marc Ayrault est trop purement défensive, pas assez offensive », analyse Robert Rochefort. Or, « inverser la courbe du chômage ne se fera pas tout seul, il n'y a aura pas d'effet de cycle car la crise est bien plus profonde que cela. Les modèles keynesiens et cycliques sont dépassés », prévient l'économiste. Pour François Bayrou, « on a fait croire pendant toute la campagne présidentielle à des ouvriers, des salariés, des gens tout à fait honorables, qu'il suffisait qu'on arrive et qu'on prenne une baguette magique. Évidemment, ça n'a pas été le cas ».

« La seule voie, c'est la mobilisation nationale du pays autour de la seule question qui compte : la reconquête de notre production. Je parle bien d'une mobilisation de toute la nation et au service de toute les productions », souligne le leader centriste, qui avait déjà fait de ce thème la priorité de son projet présidentiel. Industrie, artisanat, agriculture, recherche, numérique, arts : « il est là le véritable emploi, ce sont ceux qui créent qui sont capables de porter la France en avant », insiste-t-il.

Quelles mesures prendre ? « Depuis dix ans, les gouvernements successifs ont essayé tous les remèdes de second ordre, tous les emplâtres sur des jambes de bois. Il ne reste qu'une chose à faire : que les politiques se rassemblent et soutiennent les créateurs », poursuit François Bayrou. « L'État ne doit plus être une source de blocage perpétuel. Cessons d'embêter les entrepreneurs avec des réglementations constamment handicapantes. Soutenons-les fiscalement s'il le faut et surtout moralement, en étant avec eux au lieu de les montrer du doigt », précise le président du Mouvement Démocrate.

Emploi: « Notre problème, c'est la souplesse ! »

Marielle de Sarnez abonde en ce sens : « Nous avons besoin de plus de flexibilité, de réformer le code du travail pour libérer les initiatives et repenser le lien entre salariés et entreprises. Nous avons une démographie dynamique, un enseignement de qualité et une jeunesse qui peut faire des choses formidables. Sachons par exemple mieux adapter les formations qualifiantes à la réalité du marché du travail ». « Notre problème, c'est la souplesse », résume-t-elle. Et c'est dans les TPE et PME que réside le plus de potentiel : « Les emplois d'avenir, dont je ne doute pas de l'utilité, ne devraient pas se limiter aux associations et au secteur public, mais s'ouvrir aux petites entreprises », préconise Robert Rochefort.

Bien entendu, il n'est pas question de tailler dans les acquis sociaux, précise François Bayrou : « Nos voisins européens ont pris la décision de baisser les salaires et les retraites. En France, ce serait une tragédie sociale et économique ! Posons en revanche la question de la durée du travail. Les 35 heures constituent une réserve de productivité. Utilisons-la en décidant de fixer le temps de travail par la négociation dans les entreprises », argumente le Béarnais.

L'État doit aussi se réformer : « Les 20 milliards du pacte de compétitivité reposent sur 10 milliards d'économies. Or, où sont ces économies ? », s'interroge l'ancien dirigeant du CREDOC. « L'administration doit apprendre à dépenser moins, les services publics doivent fonctionnent tout aussi bien - voir mieux qu'hier - avec moins de budget. Le mille-feuille territorial doit enfin être réduit, avec par exemple la fusion des régions et des départements », propose-t-il.

« Nous sommes en guerre »

« Je suis persuadé que François Hollande a tout cela à l'esprit », souligne François Bayrou, « mais nous manquons d'une clarification de la volonté du gouvernement ». « Des gens tirent en sens inverse les uns des autres, d'autres tirent dans tous les sens. Qu'est-il advenu de la volonté que François Hollande avait ébauché lors de sa conférence de presse ? La majorité est explosée, entre ceux qui voudraient la politique de la gauche d'autrefois et ceux qui se rendent compte que le monde impose une politique nouvelle ».

Ceci n'est pas favorable pour mener une action qui n'est autre qu'une action de guerre. « Oui, nous sommes en guerre, contre notre effondrement économique, contre l'effondrement de notre production et contre l'explosion du chômage », analyse avec gravité François Bayrou. « C'est une guerre qui ne fait pas beaucoup de morts sanglants, mais beaucoup de morts moraux, dans les familles, dans les couples. C'est un dégât social énorme », regrette-t-il.

« Les prochains mois doivent être ceux de la clarification : seront-ils un temps de modernisation de notre pays ou de persistance des vieilles chimères de la gauche ?", questionne Robert Rochefort. « La présence de deux lignes antagonistes au sein du gouvernement ne pourra pas durer. François Hollande doit fixer un cap. La politique que j'appelle réformiste, qu'il est nécessaire de faire pour le pays mais qui n'est pas soutenue par la moitié de la gauche, elle peut être soutenue par le centre et une partie de la droite », ajoute François Bayrou.

Photo : brunolaon / Flickr / cc

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