Dossier : Comment lutter efficacement contre la pauvreté ?

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Au coeur de l'hiver, la situation des millions de Français en situation de pauvreté est plus que jamais préoccupante. Plus de 8,5 millions de nos concitoyens vivent avec moins de 964 euros par mois, 3,5 millions sont mal logées, tandis que 800.000 ont recours à l'aide alimentaire. Autant dire que le plan présenté mi-décembre par Jean-Marc Ayrault, même s'il va dans le bon sens, n'y suffira pas.

« Les mesures annoncées par Jean-Marc Ayrault vont dans le bons sens et se distinguent des gouvernements précédents par une approche globale, indispensable pour lutter contre ce terrible fléau qui remet en cause les droits fondamentaux et la liberté de millions de Français », ont souligné mi-décembre Nathalie Griesbeck et Véronique Fayet. L'eurodéputée et l'adjointe au Maire de Bordeaux ont fait de ce sujet un combat politique depuis de nombreuses années déjà, tant au niveau local, que national et européen.

Logement : « Répondre à l'urgence, tout en pensant le long terme »

Bien entendu, « la création de 4.000 places pour les sans-abris et de 4.000 places pour les demandeurs d'asile apparaît comme une nécessité absolue », a réagi Nathalie Griesbeck. Il est essentiel que ces places soient équitablement réparties sur le territoire, en fonction des besoins et en lien avec les associations. «  Elles doivent également répondre mieux qu'aujourd'hui aux attentes des populations concernées. Animaux refusés, bagarres et vols fréquents, conduisent souvent des citoyens en grande précarité à préférer la rue aux centres d'hébergement », déplore Nathalie Griesbeck.

Pour Véronique Fayet, « il faut aussi agir sur le logement durable » : « Les crédits d'urgence sont trois fois supérieurs aux crédits pour le logement durable. L'aide à la pierre baisse. Le gouvernement doit certes penser aux besoins immédiats, mais aussi préparer le long terme », estime l'adjointe au Maire de Bordeaux, en charge des Solidarités. Afin de faciliter la réinsertion par le logement, François Bayrou avait par exemple proposé dans son projet présidentiel de « mettre en place des formules de logement 'ultra social' en regroupant 3 ou 4 logements sociaux autour d’un animateur social. Ce type de logement-relais sera imposé dans chaque plan local de l’habitat ». Le leader centriste souhaitait aussi porter le pourcentage de la loi sur la Solidarité et le Renouvellement Urbain (SRU) à 25 pour cent de logements sociaux dans les zones en tension et instaurer le blocage des dotations de l’Etat pour les communes qui ne la respectent pas.

Crédit à la consommation : « Travailler aussi sur les commerces »

L'élue locale accueille positivement « la création d'un registre national des crédits aux particuliers ». « Jusqu'à présent, le fonctionnement était déclaratif, permettant aux citoyens de souscrire en parallèle trois ou quatre crédits à la consommation, les entrainant dans une spirale infernale », pointe Véronique Fayet. Mais cet outil peut aussi avoir des effets pervers : « Il est coûteux à mettre en place, il est dangereux pour les libertés publiques et c'est pourquoi la CNIL s'y est opposée, il peut inciter paradoxalement à des crédits nouveaux lorsque les mensualités totales sont inférieures au seuil critique », alerte Robert Rochefort, vice-président du Mouvement Démocrate. En Belgique, où ce dispositif a été mis en place, les effets escomptés se font d'ailleurs toujours attendre.

Il est donc essentiel d'activer plusieurs autres leviers. « Le gouvernement doit travailler sur la facilité des commerces à 'embringuer' les ménages dans des dettes en apparence faciles à résorber, mais qui en réalité les tirent inexorablement vers des difficultés encore plus lourdes à vivre », juge Nathalie Griesbeck. Cela pourrait passer par la mise en place de chartes de déontologie avec les établissements financiers et les fédérations du commerce pour promouvoir un crédit vertueux. Robert Rochefort appelle aussi à la « limitation de la progression des dépenses contraintes, c'est-à-dire de toutes les pratiques commerciales qui imposent des prélèvements bancaires mensuels qu'il est difficile d'interrompre ». Enfin, il s'agit de « renforcer l'éducation des consommateurs à la gestion de leur budget et l'accompagnement des ménages les plus fragiles », insistent ensemble ces élus.

« L'emploi est le levier essentiel »

Parmi les mesures entreprises par le gouvernement figure aussi la « garantie jeunes », une aide de 450 euros par mois destinée aux 18-25 ans en difficulté. À terme, jusqu'à 100.000 jeunes par an, ni en emploi ni en formation et en situation de grande précarité, pourraient en bénéficier. Pour Nathalie Griesbeck, ce contrat d'insertion « peut être utile, s'il permet d'ajouter les ressources d'une activité au montant du 'RSA socle'. Mais l'expérimentation doit aller vite, tout comme sa généralisation s'il s'avère pertinent », détaille la vice-présidente du Conseil général de Moselle.

Véronique Fayet et Nathalie Griesbeck insistent sur le levier essentiel de l'emploi : « Lutter contre la pauvreté implique de remédier au phénomène des 'travailleurs pauvres', en simplifiant les démarches de recherche d'emploi et d'accompagnement professionnel. Il s'agit aussi d'encourager les partenaires sociaux et l'État à s'engager pour garantir des salaires décents pour tous. » À ce titre, les élues vont même plus loin encore en recommandant « que la recherche de reclassement par les employeurs des personnes licenciées soit obligatoire ».

Photo : Alain Bachellier / Flickr / cc

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