Discours de clôture du Congrès 2017 de Marielle de Sarnez

Nous vous invitons à découvrir le discours de clôture du Congrès 2017 de Marielle de Sarnez, Vice-présidente du Mouvement Démocrate, Présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Je veux vous dire combien je suis heureuse d’avoir entendu pendant ces deux journées, autant de personnalités de notre mouvement s’exprimer avec empathie, intelligence, et générosité. Vous pouvez être fiers, fiers de votre engagement au Mouvement démocrate.

Nous cheminons ensemble depuis longtemps. Et cette longue marche nous a permis d’emporter toutes les digues, tous les conservatismes, tous les scepticismes, jusqu’à la victoire de la dernière élection présidentielle.

Cela, parce que nous n’avons jamais rien cédé, rien renié, parce que nous n’avons jamais rien retranché de l’idéal que nous portons.

Idéal, c’est un mot que je revendique et que j’assume dans un temps où il est si souvent question de « pragmatisme », et de « réalisme ».

Oui, nous avons un idéal. Et cet idéal nous rassemble : nous croyons que le but ultime de tout engagement, de toute action, c’est l’épanouissement, c’est l’émancipation, c’est l’humain !

C’est cette exigence qui fait de notre Mouvement une force singulière, unique, dans le paysage politique français.

Il y a bien une génération MoDem. Une génération liée par l’engagement, soudée par les combats menés et par l’amitié.

C’est une génération formée de plusieurs générations : Jean-Louis, Sarah, Marc, Nathalie, Yann, Laurence, Patrick, Jacqueline, Jean-Noël, Geneviève, et tous les autres, vous êtes, nous sommes, la génération MoDem.

Vous êtes les visages d’une force qui va et qui redonne ses lettres de noblesse à l’engagement. Vous êtes une force qui croit à la puissance des idées, des convictions, une force prête à affronter tous les défis, même ceux qui apparaissent comme quasi-impossibles à relever.

Permettez-moi de m’adresser à François Bayrou. Pour lui dire ce que nous lui devons.

Nous lui devons une forme d’altitude de l’engagement politique.

Une résistance à la soumission, et à la médiocrité des arrangements où l’on perd son âme.

La conviction que chacun de nous a en lui la capacité, à donner le meilleur, et à rendre le monde meilleur.

Ton alliance avec Emmanuel Macron, ton engagement à ses côtés, ont rendu possible la formidable victoire du printemps, la victoire qui change tout à l’élection présidentielle.

Au nom de tous ceux qui ont participé à ce combat, et au nom de tous ceux qui vont participer aux combats futurs, je veux dire que sans ta vision et même sans ton obstination, tout cela aurait été impossible, et que nous ne l’oublions pas !

Et en même temps, cette victoire a rendu possible la concrétisation des idées et des idéaux que nous portons et incarnons depuis les premiers jours de notre engagement.

L’État impartial, la fin de la bipolarisation, l’émergence d’une grande force centrale de gouvernement, le retour des fondamentaux à l’école de la République, un meilleur équilibre de nos finances, le soutien à l’économie réelle, la nécessaire refondation de l’Europe, pendant des années, nous avons porté et défendu ces idées. Désormais c’est la politique du gouvernement de la France. Et c’est heureux.

Et sur tous ces sujets le gouvernement d’Edouard Philippe avance et avance bien.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est que chez les électeurs, plus de six mois après l’élection d’Emmanuel Macron, l’envie que tout cela marche, que tout cela réussisse, est toujours aussi forte.

Le désir est toujours aussi puissant que se tourne la page de tant d’années d’échecs.  

Comme si on voulait sortir de la fatalité qui faisait qu’alternance après alternance, la déception était toujours là.

Tout doucement, on se remet à croire que, oui, notre pays vaut la peine.

Que oui, c’est possible, que l’on va pouvoir s’en sortir.

Que oui, on peut être fiers de l’image que notre Président de la République donne de notre pays.

Bien sûr, il faudra tenir les engagements de campagne. Nous y sommes tous attachés, le Président et le Premier ministre aussi, à juste titre.

Mais au-delà des mesures, au-delà des réformes nécessaires, il s’agit de donner aux Français une vision d’ensemble, de dessiner avec eux la perspective qui fera sens sur le long terme, de renouer avec l’ambition et le volontarisme, qui font les grands peuples et la grande Histoire, de nous projeter dans notre siècle en bâtisseurs.

Mes chers amis, c’est pourquoi nous avons un rôle particulier, une responsabilité particulière dans cette majorité que nous formons avec nos amis de La République en Marche.

Nous voulons changer en profondeur, et durablement, la vie politique de notre pays.

Nous voulons que l’ensemble de la communauté nationale que nous formons respire, se libère des miasmes du repli sur soi, retrouve de quoi croire en elle, et s’avance, sans crainte vers les temps nouveaux.

Nous voulons que chacune et chacun de ceux qui forment le grand peuple français, retrouve foi dans l’avenir.

Nous voulons que l’ascenseur social fonctionne à nouveau pour chaque Française et pour chaque Français, d’où qu’ils viennent.

Nous voulons que chacun ait sa chance, et que chacun trouve ses chances.

Nous voulons une société solidaire, qui réduise et dépasse les clivages qui fracturent le corps social.

Voilà le nouvel horizon pour lequel nous nous battons.

Notre responsabilité est immense tant la France est attendue.

Chez elle, et à l’extérieur.

Elle est attendue dans la résistance aux situations inhumaines, indignes, dégradantes.

Le monde entier a été bouleversé de ce que nous avons vu en Libye : des êtres humains traités en esclaves !

Cette indignation est bienvenue.

Mais, nous français, nous ne devons pas seulement nous indigner, nous devons agir !

Le président de la République a pris la mesure de cette abomination, et demandé aux pouvoirs libyens que des mesures immédiates soient prises.

Mais nous savons qu’il faut aller au-delà.

La France doit prendre l’initiative d’une politique européenne de l’asile et des migrations, qui repose sur quelques grands principes.

Le droit d’asile est sacré. Il doit s’appliquer de la même manière sur tout le territoire européen.

La France se doit de réformer ses procédures pour apporter une réponse aux demandeurs d’asile en six mois maximum, alors qu’aujourd’hui, cela peut prendre jusque quatre ans, ce qui rend évidemment impossible et particulièrement inhumaine toute politique de retour.

Nous devons harmoniser les critères et les procédures en matière de droit d’asile.

Il faudra aussi que ces demandes d’asile s’effectuent le plus en amont possible, dans les pays de transit, ou d’origine, ce que le gouvernement français a commencé de faire au Niger.

D’une manière plus générale, la France doit mettre en œuvre, dans la transparence, et avec réalisme, une politique qui incite demandeurs d’asile, et migrants économiques, à se rapprocher des autorités publiques, à déposer des demandes d’accueil, ou d’asile, au grand jour, et non à aller vers la clandestinité, et vers les passeurs.

La France est attendue sur l’Europe. Les difficultés rencontrées par certains pays européens doivent nous inciter à mettre les bouchées doubles, tout en étant obsédés par la nécessité de convaincre, et non d’imposer.

Nous sommes dans un moment précis de l’histoire de l’Union européenne où tout peut basculer vers une sorte de délitement lent, mais continu. Et où, au contraire, tout doit être repensé et reconstruit.

Les attentes des peuples portent sur la sécurité de l’Europe. Nous devons l’entendre. C’est pourquoi, il nous faut repenser le cercle et le contenu de Schengen. La surveillance de nos frontières doit aller de pair avec la coopération en matière policière, judiciaire, et migratoire. Toujours en matière de sécurité, l’Europe doit enfin se doter d’une vraie capacité de défense.

Les attentes des peuples portent sur le développement social et économique de l’Europe. Les pays qui ont en partage une même monnaie doivent aller plus loin, en gardant ouverte leur porte à ceux qui veulent les rejoindre. Aller plus loin vers des investissements communs, vers une convergence sociale et fiscale, vers une capacité commune de créer de la croissance. Aller plus loin en assignant par exemple à la Banque Centrale Européenne, comme c’est le cas de la Banque Fédérale aux Etats-Unis, non seulement un objectif d’inflation mais un objectif de plein emploi.

Les attentes des peuples portent aussi sur une solidarité retrouvée de l’Union européenne. Je pense souvent à ce qui a été fait pour la Grèce, et je me dis que l’Europe a fait, avec la Troïka, exactement le contraire de ce qui aurait dû être fait.

Au lieu de responsabiliser, d’accompagner la Grèce dans les réformes nécessaires de son Etat, en lui donnant des perspectives pour son avenir, nous l’avons souvent humiliée, déresponsabilisée, en agissant et décidant à sa place, en ayant uniquement une vue comptable de court terme, en prêtant des milliards, puis de nouveaux milliards pour rembourser les anciens milliards, en ayant exigé la diminution des salaires et des pensions.

Une solidarité retrouvée, c’est une Europe qui accompagne, qui soutient, qui se conduit en amie. On n’a pas inventé l’Europe pour contraindre les peuples, les morigéner, restreindre leurs libertés, et décider à leur place. On a inventé l’Europe pour créer des espaces de liberté, d’initiative et de solidarité !

La France est attendue en matière agricole. C’est une pensée nouvelle, un nouveau modèle, qui devra surgir des Etats généraux, et dont nous devrons débattre avec nos amis européens.

Partout en Europe on retrouve le même malaise agricole. Partout, la question des formes de production, de la rentabilité à tout prix, se posent.

Partout, des agriculteurs, des éleveurs, souffrent et n’ont plus de perspectives, parce qu’ils produisent en perdant de l’argent, et ne vivent que des subventions européennes.

Produire toujours plus, à un prix toujours plus bas, ne peut être le seul horizon européen.

Ce qu’il nous faut d’abord rechercher, c’est une production de qualité, et des prix justes.

L’Europe doit, à l’initiative de la France, se saisir la question de son modèle agricole, et apporter des réponses fortes.

Tous ces changements de politiques, il faudra les porter lors des prochaines élections européennes.

Nous voyons bien combien l’enjeu de ces élections sera crucial.

Je crois profondément qu’il est grand temps de changer la gouvernance de l’Europe.

Les deux grands partis autour desquels s’est organisée la vie politique européenne depuis près de 40 ans n’ont cessé de revoir à la baisse leurs ambitions et leurs convictions européennes.
Il nous reviendra donc de proposer une alternative européenne, centrale, large, et réformatrice, pour réconcilier les peuples avec l’idéal européen. 

La France est, je le crois, attendue dans le monde. Notre histoire, c’est l’histoire d’une voix singulière, toujours engagée contre la logique des blocs hier est-ouest, aujourd’hui nord-sud, et toujours convaincue de la force du dialogue.

Dans le monde instable où nous vivons, à un moment où la diplomatie américaine amorce un cavalier seul lourd de dangers, où la Chine, et la Russie recherchent l’extension de leur puissance, la France se doit de porter un message d’équilibre, d’apaisement. Elle se doit de défendre à chaque instant la seule voie possible qui est celle du multilatéralisme. C’est la ligne du Président de la République et c’est une ligne juste. 

La France est attendue en matière démocratique. Notre Parlement doit se renforcer, s’affirmer, s’émanciper, devenir le lieu du débat démocratique et de la juste représentation de tous les courants d’opinion.

Je sais bien qu’il arriver au gouvernement de douter mais je le dis : un parlement qui s’assume, un parlement fort, un parlement émancipé, c’est toujours un atout pour les gouvernants, pour le pouvoir exécutif, et donc pour le pays !

La France est attendue sur l’école. Nous devons renouer avec le simple bon sens, faire en sorte que les élèves sachent lire, écrire, compter. Sans ce socle qui permet d’analyser, de comprendre, de s’émanciper, c’est à coup sûr l’échec, l’échec individuel et l’échec collectif de tout le pays. C’est la plus grande responsabilité de l’Etat, et nous soutiendrons avec la plus grande force tout ce que fait Jean-Michel Blanquer pour refaire de l’école le lieu de l’égalité des chances.

La France est attendue sur sa capacité à conduire des réformes et à le faire avec justice. Qu’il s’agisse de la fiscalité, de la réduction des déficits, de la modernisation de l’Etat, et du système de retraites, le chantier est immense. Il faudra beaucoup de pédagogie, prendre le temps, rechercher à chaque fois les équilibres justes. Mais je suis confiante car je crois que les Français ont compris l’importance des enjeux pour eux et pour leurs enfants.

Mes chers amis, voilà les formidables défis auxquels nous sommes confrontés. Après de longues années d’occasions manquées, l’espoir revient enfin qui me fait dire, oui, nous pouvons avancer, oui, nous pouvons le faire.

Ce changement, cette transformation du pays que nous appelons de nos vœux depuis si longtemps est enfin à portée de main.

Et c’est un bonheur immense !

Je vous remercie.

 

 

 

Seul le prononcé fait foi.

 

 

 

 

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