Discours de clôture de Yann Wehrling à l'Université de rentrée

Nous vous invitons à découvrir le discours de Yann Wehrling, secrétaire général du Mouvement Démocrate, à notre Université de rentrée.

Chers amies, chers amis, 

 

Franchement, pour les cotoyer au quotidien, je veux vous dire qu’ils sont vraiment formidables. Discrètement mais d’une incroyable efficacité et d’un professionnalisme qui se traduit par le fait que vous ne vous rendez compte de rien car tout se passe bien. ils ont préparé depuis des mois ce rendez-vous et ont été, encore une fois, pendant ces 3 journées, partout à nos côtés, discrets, mais attentifs aux moindres détails. 

Je veux bien évidemment parler de l’équipe du siège 

Alexandre, 

Carole, 

Caroline, 

Charles, 

Delphine, 

Filomena, 

Gina, 

Martin, 

Olivia, 

Virginie

 

Et aussi, de tous les bénévoles : 

Agnès, 

Alexandra, 

Anna, 

Anne-Caroline

Antoine

Celine

Constance

Evelyne

François Matthieu

Isabelle

Jean-Baptiste

Jonathan

Lilia

Mathilde

Mathieu

Paul

Philippine

Quentin

Ruben

Solène

Sophie

Sourya

Thiébaut

 

Grand merci à eux tous, je vous demande de les applaudir. 

Grace à eux, et aussi grâce à une météo bretonne qui nous a invité à rester studieux, nous avons pu profiter pleinement de ces trois très denses journées de rentrée politique. 

Des universités de rentrée d’un mouvement politique, avouons le, c’est un moment unique pour les membres d’une même famille politique. Oui, il y a quelque chose qui se compare à la famille, à ces réunions de famille où on retrouve les amis avec qui nous faisons route ensemble sur le terrain de l’engagement. Chaque année est différente et ce rendez-vous 2018 aura été, je trouve, plus nécessaire encore que les années précédentes. Car au bout d’une année de participation gouvernementale, nous avions besoin de faire le point, dire comment nous sentons les choses, dire comment nous envisageons la suite.  

Chacun en tirera son propre bilan. Je sais qu’il y en a un que nous partageons tous et qui se retrouve dans deux adjectifs simples qui nous caractérisent aujourd’hui : loyaux et exigeants. Loyaux car nous voulons absolument la réussite de ce gouvernement et de président. En Europe, les nationalismes font basculer les uns après les autres des grands pays. La Pologne, la Hongrie, l’Autriche et maintenant l’Italie. Et chez nous, le monde entier a eu peur en 2017. Face à cette tentation, il n’y a qu’une chose qui vaille : la réussite de notre action. Mais pour réussir, nous devons jouer pleinement notre rôle d’acteur politique de cette majorité et donc dire avec force ce que nous pensons, être exigeant dans la politique et les réformes conduites et à conduire.  

De ces Universités de rentrée, et pour évoquer précisément l’année qui vient, personnellement, je veux retenir deux points importants. La question cruciale de l’orientation écologique de ce gouvernement, et évidemment, l’enjeu européen qui, plus que jamais, revêt un caractère historique. 

 

L’écologie : 

Le choix de Nicolas Hulot, je le respecte. Mais au delà du choix personnel de Nicolas Hulot, ce que cela ne doit pas provoquer, c’est un sentiment d’impossibilité à changer les choses. L’état de la planète ne nous permet pas de baisser les bras. Je veux donc ici dire à François de Rugy qu’il a tout notre soutien dans la tâche qu’il a dorénavant. 

Oui, la planète ne va pas mieux. Le typhon qui a explosé les vitres des immeubles à Hong Kong, les villes englouties en Caroline du Nord, …ce sont, une fois encore, des centaines de millions d’euros qu’il faudra dépenser pour réparer les dégats. Quelle absurdité que de se dire qu’on va dépenser tant pour réparer alors qu’on n’est pas capable d’en mettre autant pour prévenir. Ca ne va pas mieux non plus quand le Museum d’Histoire naturelle nous confirme, comptage à l’appui, qu’au cours des 30 dernières années, dans nos campagnes, près de 30% d’oiseaux et de batraciens ont disparu. Les oiseaux chantent moins dans les campagne. On ne voit presque plus d’hirondelles nicher sous les goutières. Le pare-brise propre de votre voiture qui traverse les routes des campagnes reste désespérement propre… plus d’insectes écrasés mouchetés sur le pare-brise.  

Mais en même temps, selon l’expression dorénavant consacrée, ce que le gouvernement a fait jusqu’à présent n’est pas nul cher Nicolas. Ton bilan n’était pas mauvais, quoi que tu en penses. Notre Dame des Landes, la loi renonçant à l’exploitation des hydrocarbures, le glyphosate qu’on arrêtera en France dans 3 ans alors qu’au niveau européen, la décision n’est au mieux qu’une clause de revoyure dans 5 ans… tout cela, ce n’est pas rien. Je n’y vois en tout cas aucun recul. Des avancées, peut-être pas d’une ampleur  suffisante, mais des avancées tout de même. Celles et ceux qui savent depuis plusieurs décennies surfer électoralement sur le yaka et la dénonciation des mesures n’allant pas assez loin, je les connais bien. Nicolas en a souffert pendant un an et quoi qu’il en pense, il a eu raison de se retrousser les manches. Car, ne pas faire parce que ça ne va pas assez loin, c’est faire le jeu du statuquo et de l’immobilisme. 

Observer et commenter la catastrophe, ce n’est pas notre façon de faire de l’écologie. 

Mais attention, le départ de Nicolas Hulot a crée une inquiétude. Et il nous faudra, dans les semaines et les mois qui viennent, lever ses inquiétudes. 

Il y a quelques jours, le nouveau Ministre a confirmé la ré-introduction d’ours dans les Pyrénées. Je sais l’émoi que cela suscite. Il faudra mettre le paquet sur le pastoralisme de montagne qui a au moins autant de droit de survivre que l’ours. Mais croyez moi, à l’échelle internationale, que vaudrait la voix de la France dans l’urgence de sauver tant et tant d’espèces et de milieux menacés partout dans le monde si, chez nous, sur notre propre territoire, nous étions incapables de protéger nos propres derniers spécimens d’une espèce menacée, 

…et si pour le justifier, nous utilisons exactement les mêmes arguments que ceux qui détruisent en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, les dernier grands réservoirs de biodiversité ? 

Cette exemplarité, sachons dorénavant la décliner un peu partout, comme nous avons sur le faire aussi avec Notre Dame des Landes. 

Par exemple, cher Sylvain, et nous en avons parlé hier, sachons protéger notre biodiversité en Alsace en évitant un tracé destructeur de quelques précieux milieux naturels dans ce projet de grand contournement ouest de Strasbourg. 

Quel signal enverrions-nous si nous devions autoriser ce projet de mine d’or en Guyane, appelée « la montagne d’or, en plein cœur d’un des trésors de biodiversité que constitue la forêt amazonienne française ? 

Sachons poursuivre aussi le dialogue avec Total pour que ses raffineries de la Mede préfèrent l’huile végétale produite en Europe plutôt que cette épouvantable huile de palme qui réduit en cendre les dernières forêts tropicales, et par là, l’habitat, notamment, de nos plus proches cousins, les grands singes. 

Et puis, à la veille de l’examen de la programmation pluriannuelle de l’énergie, ne remettons pas en cause ce qui, à mes yeux, constitue aujourd’hui un compromis de societé sur la question du nucléaire. Ce compromis c’est que nous avons dit : pas d’arrêt du nucléaire, mais un équilibre à 50% maxi. Dès lors, l’annonce de 6 nouveaux EPR tel que le souhaiterait EDF, ce serait une rupture claire de ce compromis. 

Et puis, honnêtement, 6 EPR, à 10 milliards d’euros l’unité, c’est 60 milliards d’euros ! avec 60 milliards d’euros, ont la fait la transition énergétique en isolant tous les batiments et en développant massivement les énergies renouvelables ! C’est un choix, et il faudra savoir le faire.

Et évidemment, cher Richard, sachons entendre cette question dont on ferait bien de saisir l’ampleur. Les français, en regardant leur assiette, ne veulent plus se dire qu’il font souffrir des animaux, qu’ils s’empoisonnent eux et la planète à petit feu. Nous avons là un vaste chantier, dans cette majorité, et aussi demain dans cette Europe, qui doit refonder profondément sa politique agricole commune qui doit résolument faire le choix de la qualité et de l’éthique et non plus seulement de la quantité. 

Alors certains diront, comme Nicolas Bouzou avec qui nous avons très positivement débattu vendredi soir, que beaucoup des solutions resideront dans l’innovation. Mais l’innovation seule ne suffit pas toujours. Ce n’est pas l’innovation qui a permis d’interdire tous les sacs plastiques à usage unique. C’est la réglementation qui l’a permis, et l’innovation est venue au secours de cette réglementation. Nous sommes des partisans d’une écologie non radicale, mais attention aussi au temps qui n’est pas notre ami. La planète se dégrade plus vite que nous n’agissons. Il faut donc inventer un nouveau modèle. Et ce nouveau modèle c’est celui qui ose la réglementation, qui ose la fiscalité, qui ose la prescription et qui bouscule les habitudes, notamment des industriels. Rapidement, nous devrons interdire aussi les emballages plastiques qui pullulent dans nos rayons. 

Et l’innovation, j’en suis sûr, sera toujours au rdv pour accompagner ces nouvelles décisions. Je crois au mariage heureux à trois de la réglementation, de la fiscalité et de l’innovation. 

 

L’Europe :

Cette année qui vient, c’est, comme nous l’avons largement affirmé durant ces 3 journées, celle qui annonce une campagne électorale qu’il ne faut pas avoir peur de qualifier d’historique. 

L’Europe est en danger, plus que jamais. La majorité qui se formera au Parlement à l’issue des élections de mai prochain sera celle du bond en avant ou celle du repli. 

Mais, tout comme sur les enjeux environnementaux… nous n’avons pas le droit d’être pessimistes, pas le droit de baisser les bras. 

J’ai écouté Marine Le Pen la semaine dernière. Que propose-t-elle dans son programme pour ces élections européennes. Rien, pas le début du commencement d’une proposition. Faire l’union des nationalistes ? la somme des nationalismes Le Pen+Salivin+Orban, ça ne fait pas une nouvelle politique européenne car le repli sur soi c’est d’abord tourner le dos à ses voisins. Au passage, quand je les entends dire qu’ils ne sont pas contre l’Europe, sachons reconnaître que c’est un grand aveu de victoire, mais  pas pour eux, mais pour nous. Oui, les européens, et ils s’en sont rendu compte, ne veulent pas de frexit et la sortie de l’Union. C’est nous qui avons gagné cette partie, sachons en être fier.

Que disent les autres forces politiques ? Jean-Luc Mélenchon veut donner une claque à Macron. Un beau projet européen !. Laurent Wauquiez est muet, le PS disparaît.

Très franchement, quand on parle d’une mobilisation des forces qui s’opposeront à nous, je les trouve, pour ma part, bien faible sur le fond, n’ayant pour seul bagage qu’une agitation de toutes les peurs du moment.

Au fond, face à cela, et sans naïveté ni excès d’optimisme, il y a une forme de fierté à faire renaître. Fierté de ce qui a été fait depuis le lendemain de la guère. Je sais que ce ne sera  pas suffisant, mais dans un combat dur, le bilan, il faut aussi savoir le défendre. Osons être fiers de dire que oui, l’Europe, dans le monde, pour peu qu’on veuille un peu se comparer, est un continent unique de par son modèle social, son avant-gardisme sur le plan de ses normes environnementales, et tout simplement ses valeurs fondamentales des droits de l’Homme et de démocratie. Rappelons dans cette campagne que ces valeurs, ce modèle, attire et rayonne dans le monde. 

Les forces politiques nationalistes en Europe et en France ont envie de tourner le dos à ce bilan, ils ont un rapport à la démocratie et à ces valeurs européennes qu’il faut mettre en lumière. C’est une rupture avec ce qui fait notre différence dans le monde. Les droits de l’Homme qui nous impose d’accueillir ceux qui sont persécutés chez eux, la liberté de la presse et d’opinion, notre modèle social unique dans le monde, notre avant-gardisme sur l’écologie, … tout cela, il faut le rappeler, c’est unique dans le monde. 

Il y a quelques jours, Marceline Loridant-Ivens, survivante d’Auschwitz, mourrait. Peu à peu, ces survivants nous quittent. S’éteignent avec eux les dernières voix témoin de cette période noire de l’histoire de l’Europe. Eux qui nous disent encore aujourd’hui que l’Europe s’est construite sur les cendres de l’ignoble, pour dire « plus jamais ça ». 

Au moment où cette mémoire vivante s’éteint, on revoit des saluts nazis en Allemagne. Encore une fois, face à cela, aucune résignation et aucune peur ne doit nous gagner… mais au contraire, une singulière mobilisation pour dire que décidément, rien n’est jamais gagné et que nous avons le devoir de réveiller les européens endormis. 

Se réveiller, se bouger, remuer cette Europe endormie, c’est cela notre campagne. Si les européens dorment, c’est parce qu’ils ont perdu le sens. L’Europe est devenue gestionnaire, a perdu son souffle  et sa raison d’être. Il faut lui redonner une raison d’être. Il faut lui redonner du sens. Il faut que les européens retrouvent à la fois de la fierté d’appartenir à ce continent unique, mais aussi retrouver dans l’action de l’Europe quelque chose qui réponde à nos besoins d’aujourd’hui… en somme redéfinir ses missions, remettre entre les peuples un nouveau ciment. 

Nous nous sommes perdus dans des détails. Voter des rapports sur la taille des pastèques et des pommes, ce n’est pas cela l’Europe. 

Nous avons mieux à faire et des idées, nous n’en manquons pas : 

Un plan marshall pour le climat, accompagné d’une véritable politique énergétique commune qui nous mette tous enfin en indépendance énergétique face au gaz russe et au pétrole du proche orient, ça a du sens. 

Revoir la gouvernance de l’Europe en l’écrivant non pas dans un nouveau traité illisible pour les peuples, mais dans une constitution digne de ce nom, de trois pages, et 20 articles, pas davantage, écrite avec des mots simples, rappelant nos valeurs fondatrices et exposant en peu d’articles les missions fondamentales de l’Union, abolissant tout vote à l’unanimité dans le mode de décision, institiuant l’élection du président de la commission au suffrage universel, et le tout proposé au vote des peuples par un référendum qui se tiendrait dans tous les pays de l’Union le même jour. Ca , ça a du sens.

Quelles que soit les idées que nous retiendrons, avançons avec audace. De l’audace, il en faudra car le temps de l’eau tiède n’est plus de mise. 

Nous ne convaincrons pas les partisans d’un repli nationalistes, mais notre mission sera de mobiliser et réveiller ceux qui savent que seule une Europe forte pourra faire face aux errements de Trump, à l’appétit sans limite de la Chine, à une Russie inquiétante qui manipule nos démocratie sur la toile virtuelle des réseaux sociaux et d’internet. 

Ces 3 journées passées ensemble étaient encore une fois passionnantes. Elles le sont encore plus quand on est si proche de l’action, si proche de la capacité de faire, encore plus proche de cette capacité depuis que vous, parlementaires, et toi Marc en particulier, avez rappelé avec panache que nous, Mouvement démocrate, étions une force politque qui compte dans cette majorité, et qui, dans les mois qui viennent, comptera de plus en plus, j’en suis certain. 

Merci à tous !

 

 

 

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