Discours de clôture de Marc Fesneau à l'Université de rentrée

Nous vous invitons à découvrir le discours de Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, à notre Université de rentrée.

Mes chers amis,

 

Je voudrais évidemment vous remercier très sincèrement des applaudissements qui sont les vôtres, et qui me touchent énormément. Et je voudrais vous dire que ces applaudissements qui s’adressent à moi, en réalité, s’adressent aussi à l’ensemble d’entre vous. Ils s’adressent d’abord, et je voudrais les en remercier, à François et Marielle, parce qu’ils sont à l’origine de cette aventure collective – et moi je ne connais que des aventures collectives- et je sais ce qu’on leur doit, pour l’existence et la présence de notre groupe à l’Assemblée nationale. Je les remercie vraiment. Et je les remercie aussi de l’exigence qu’ils portent, y compris vis-à-vis de nous et de notre travail et qui nous a permis d’être au rendez-vous de ce que nous essayons de faire depuis des années. Je voudrais remercier le groupe parlementaire que j’ai le plaisir de partager, je voudrais le remercier évidemment de son travail, essentiellement de son travail, je voudrais le remercier de son état d’esprit, je voudrais le remercier de son unité, je voudrais le remercier de sa diversité, enfin je voudrais vous remercier les uns et les autres d’être comme vous êtes parce que c’est formidable d’être à la tête d’un groupe de parlementaires comme vous. Et puis je remercie les militants, les militants adhérents, sympathisants, qui sont là depuis des années, qui sont très nombreux cette année et qui depuis des années sont une force aussi qui nous pousse, qui nous a poussés sur le terrain, qui a vécu avec nous les épisodes électoraux – j’en dirai un mot peut-être tout à l’heure – et qui sont là, présents, et qui, sous la houlette de Yann que je remercie du travail patient qu’il fait – on a souvent des échanges avec Yann, non pas pour partager la misère du rôle de Secrétaire général mais pour partager l’enthousiasme et parfois les contraintes du rôle de Secrétaire général, et je le salue au passage. Alors je voulais dire un mot, mais c’était un mot d’introduction, sur ce dont vous m’avez beaucoup parlé ce week end : c’était ce qui s’était passé au Perchoir. Alors, j’ai essayé d’analyser ce qui s’était passé, alors, en première intention, , j’ai pensé que certains parlementaires étaient sortis de leur rang dans une œuvre de volonté de discrimination positive pour porter à l’Assemblée nationale une couleur de cheveux assez rare à l’Assemblée nationale. J’ai pensé, et c’était ma deuxième option, que dans la volonté de réconcilier le Sénat et l’Assemblée nationale il fallait un élu rural, et veuillez m’excuser, chasseur. Manifestement, ce n’était pas non plus cela. Mais, pour dire les choses plus sérieusement, il me semble, j’ai souvent dit à cette tribune, que (c’était une phrase que François citait souvent), « ce que vous êtes parle plus fort que ce que vous dites ». Et, en fait, ce qui s’est exprimé à ce moment-là, et globalement autour de ça, c’est ce que nous sommes. Alors, je voudrais vous dire en quelques mots ce que je pense de ce que nous sommes : d’abord, nous sommes des démocrates, c’est le nom de notre mouvement, mais c’est pas rien et c’est pas vain de le dire, nous sommes des démocrates et pour relever deux ou trois éléments qui nous paraissent importants, et c’est pour cela que nous défendons une réforme institutionnelle profonde qui permettre d’équilibrer les pouvoirs, de rééquilibrer les pouvoirs et de faire entendre la voix de l’Assemblée nationale à côté de l’exécutif, non pas pour affaiblir l’exécutif, mais parce que nous avons besoin d’une Assemblée forte pour avoir une démocratie forte. Nous sommes des démocrates, et parce que nous sommes des démocrates, nous acceptons le dialogue et le compromis. Non pas le compromis à la baisse, mais le compromis qui fait que, les uns les autres, nous cheminons vers un objectif commun plus ambitieux. Nous l’avons fait, il y a quelques jours, sur le projet de loi fraude. Nous ne partons pas les uns et les autres des mêmes positions, dans la majorité et même entre la majorité et l’opposition, mais moi je voudrais saluer le travail qui a été fait par notre groupe et par tous les groupes, autour de leurs rapporteurs et autour de tous ceux qui ont travaillé, pour que nous trouvions avec le gouvernement une solution de compromis par le haut.

Nous sommes des démocrates enfin, parce que nous acceptons le débat démocratique et le combat d’idées démocratique. C’est bien qu’il y ait une expression démocratique et qu’elle puisse, de temps en temps, s’exprimer.

Nous sommes ensuite des enracinés : des enracinés de l’histoire de notre famille politique, nous sommes enracinés dans les idées qui sont celles de la famille politique que nous portons, et avec quel panache et plus que du panache, autour de François depuis des années. Et puis nous sommes des enracinés territoriaux : nous sommes attachés aux territoires, nous sommes attachés à la diversité des territoires et nous sommes attachés à l’expression de cette diversité. Et parce que nous sommes des élus du groupe, et nous tous enracinés dans le territoire, je pense que notre voix pèse et porte pour que les gens aient le sentiment qu’on prenne en compte cette attention. Et quand on sait, finalement, d’où l’on vient, on sait toujours un peu mieux où l’on veut aller.

Nous sommes libres et loyaux – un peu ce qu’a dit Yann, d’une certaine façon – et parce que nous sommes vraiment libres, nous sommes vraiment loyaux. Pourquoi nous sommes vraiment libres ? Parce que nous avos fait le choix, courageux et audacieux à l’époque, autour de François, de nous rassembler autour de la candidature d’Emmanuel Macron. Nous l’avons fait en liberté, aucune contrainte ne nous y poussait. Rien ne nous poussait à faire ce choix, et parce que nous l’avons fait en liberté, il est d’autant plus fort, me semble-t-il. Nous sommes libres aussi parce que nous avons – François l’a souvent dit aussi sous des expressions diverses et variées – la capacité à traverser les déserts, à attendre les oasis, assez longtemps même parfois, et donc parce que nous avons cette capacité d’endurance et même parfois cette capacité de résilience, nous sommes capables d’affronter les difficultés sans que, pour nous, ça jette le trouble sur notre action publique, sur notre action politique. Et la liberté de ceux qui savent ce que sont les bons moments et ce que sont les mauvais moments, c’est une liberté que je trouve assez fondamentale et qui va être bien utile dans les moments qu’on vit, parce que, quand on est en situation de gouvernement, il y a forcément des étapes qui sont moins faciles que les autres. Et donc, cet état d’esprit nous rend plus forts de ce que nous disons, pour dire ce qui va dans le bon sens et pour dire parfois que telle ou telle disposition, législative ou autre, pourrait aller dans un autre sens. Nous sommes unis, unis dans la famille politique qui est la nôtre et unis au sein du groupe que j’ai l’honneur de présider. L’unité de ceux qui ont traversé des combats communs, l’unité de ceux qui portent le même travail et la même exigence collective et l’unité aussi dans les comportements. Et j’en terminerai par là, sur ce point de ce que nous sommes : nous sommes, et ça a été, cher Christophe, l’un des leitmotivs de la campagne d’Emmanuel Macron, nous sommes, profondément, avec une attitude de bienveillance. Et qu’est-ce que c’est, pour moi, la bienveillance ? La bienveillance, c’est un état d’esprit qui considère l’autre, qui l’envisage plutôt qu’il ne le dévisage, comme l’a très bien dit Jean-Louis Bourlanges l’autre jour à l’Assemblée nationale. C’est la capacité à être dans une attitude d’empathie et d’attention aux autres. C’est une forme d’élégance faite à l’autre, d’une certaine façon, c’est penser qu’on n’a jamais raison tout seul et qu’on a forcément besoin de confronter les points de vue. C’est être dans la disposition de ceux qui tendent toujours la main aux citoyens les plus fragiles, à ceux qui peuvent ne pas comprendre, à ceux qui, quand on est dans l’hémicycle, ne sont pas forcément d’accord avec nous. Et c’est tout cela, ce que nous sommes et qui s’est révélé lors de cette élection au Perchoir. Je me demande si ce n’est pas l’affaire d’une personne ou d’un coup de gueule, mais bien d’une attitude et d’une posture qui sont les nôtres depuis des années. Le fruit d’une attitude, de comportements, de posture, mais c’est le fruit aussi du travail que nous avons mené pendant cette première année parlementaire, et je voudrais dire devant Christophe, devant François et devant vous tous, que je suis fier du travail que nous avons mené depuis une année, du travail que nous avons mené dans la majorité, avec la majorité du groupe En Marche, de ce que nous avons fait autour de l’éducation, de ce que nous avons fait autour de la moralisation, de ce que nous avons fait autour de la réforme de la SNCF, de ce que nous avons fait autour de la formation professionnelle, et je ne redirai pas ce qu’a dit Yann, mais je suis aussi fier de ce que nous avons fait autour de l’environnement, même s’il y a des voies – et tu les as bien éclairées – sur lesquelles il faut progresser. Moi, je suis fier de ce que nous avons fait et du bilan qui est le nôtre et je n’ai pas, comment dirais-je, la majorité honteuse. J’assume ce que nous faisons et j’assume aussi ce sur quoi je pense qu’il faut qu’on progresse. Et puisque nous portons des réformes de système, il est important que nous puissions expliquer, donner du sens, je l’ai dit à plusieurs reprises, et je l’ai souvent évoqué avec Christophe avec qui j’ai souvent des dialogues, je souligne là la qualité des relations qui sont les nôtres, c’est important de le dire publiquement parce que, avec la réalité des relations qui sont les nôtres, on est capables de se dire les choses, on se les dit en franchise – c’est important comme dialogue, à la fois comme responsable ministre et comme responsable d’En Marche. Réformes de système, donc ça demande du temps long et de l’explication. Je voudrais aussi dire pour nous la fierté de porter certains sujets ou d’avoir vu un certain nombre de sujets être portés – je parlais tout à l’heure du verrou de Bercy – je parlais aussi de ce que nous avions porté l’automne dernier autour de la CSG en interrogeant les seuils et moi je me félicite que le gouvernement semble vouloir se saisir à nouveau de cette question dans le budget pour rendre de la justice, en tout cas de la justice de compréhension pour les retraités qui ne comprenaient pas, pour un certain nombre d’entre eux, ce qu’il en était. Vous dire enfin ce que nous avons à faire : je pense que nous avons besoin, que les citoyens ont besoin et qu’ils portent une exigence de justice et il faut que nos portions haut, nous MoDem, avec nos collègues, cette exigence de justice. Il faut que nous portions haut aussi, parce qu’il n’y aura pas d’économie sans cela, la réforme de l’Etat. Je sais que le président de la République en a parlé vendredi et nous serons ceux qui sont toujours en avant pour cette réforme de l’Etat, dans un mouvement qui soit un mouvement structurel. Nous aurons la question environnementale, Yann en a parlé je n’y reviendrai pas. Nous avons la question institutionnelle, brièvement ou trop longuement interrompue, pendant l’été, et qu’on va reprendre en espérant aller jusqu’au bout à l’automne. Et puis nous aurons la réforme des collectivités territoriales, et à ce point-là de mon discours je voudrais remercier les deux ministres mais sur les collectivités c’est plutôt Jacqueline, du travail qu’elles font dans le gouvernement : Geneviève, sur le service national universel, sur les anciens combattant, et Dieu sait si ce sont des sujets qui sont complexes et qui nécessitent depuis des années qu’on puisse résoudre des situations. Et puis Jacqueline, non pas seulement pour les relations qui sont les nôtres, mais parce que je sais le travail qu’elle fait dans les collectivités, et parfois dans les collectivités dont l’identité n’est pas complètement facile à faire émerger sur la place publique – je pense aux Corses et aux Alsaciens - et donc je voudrais les remercier toutes les deux d’être à l’Intérieur nos porte-voix, avec la fermeté que vous leur connaissez les uns et les autres. Voilà ce que je voulais dire, et mon d’état d’esprit, le nôtre, tel est, cher Christophe, celui de notre groupe et de notre mouvement et nous aurons à travailler ensemble pour améliorer les relations, tu l’as dit et peut-être le rediras-tu. Nous avons une identité, une solidité, une loyauté, une démarche exigeante et des objectifs et attitudes conformes à ce qui paraît être l’exigence des temps. Mais, au fond, c’est pas très compliqué pour nous, ce n’est pas un changement profond, c’est tout simplement ce que nous n’avons jamais cessé d’être, ce que nous sommes et ce que nous ne cesserons jamais d’être.

Je vous remercie.

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