"Dire tout haut ce que l’on prétend que tout le monde pense tout bas est dangereux"

Interrogé ce soir sur les propos exprimés par Nadine Morano, François Bayrou a jugé sur i>Télé qu'à certains moments, "les gens deviennent fous et utilisent n’importe quelles expressions sans se rendre compte de ce qu'ils disent".

Propos de Nadine Morano sur la « France, pays de race blanche » : « dire tout haut ce que l’on prétend que tout le monde pense tout bas, c’est dangereux, c’est une dérive ! »

Lorsque les polémiques prennent un tour tellement brûlant et tellement choquant comme cela, on se retrouve dans un enchaînement. Et chaque fois évidemment que l’on se laisse aller, ou que l’on glisse vers la question de savoir si notre pays, la France, notre nation, celle que nous formons ensemble est marquée par l’origine ethnique ou par la couleur, évidemment c’est un dérapage ! La couleur de la peau est un sujet – cela paraît évident – brûlant et ce dérapage conduisait tout droit où nous en sommes. Tout cela n’est pas très rassurant, tout cela n’est pas très sain du point de vue de la vie d’un pays.

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Cela part dans tous les sens. Il y a des déclarations qui sont elles aussi excessives mais je ne tiens pas forcément à les citer. En politique, il y a des moments où les gens deviennent fous et ils utilisent n’importe quelles expressions. Ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils disent.

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Nadine Morano s’est risquée sur ces terrains depuis très longtemps, mais ce sont des terrains glissants et qu’on le veuille ou pas. La présentation d’une nation comme étant un rassemblement de personnes unies par l’origine ou par la couleur de la peau – c’est encore pire – est quelque chose qui est purement et simplement le contraire de ce que nous essayons de faire !

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Ces sujets-là, avec lesquels dans certains courants de l’opinion, on joue depuis longtemps, sont destructeurs. Si nous pouvions avoir d’autres approches, je trouverais que c’est vraiment beaucoup mieux.

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Manuels Valls a raison, il y a une surenchère et cette surenchère est malsaine. C’est une surenchère qui n’est même pas à l’extrême droite, c’est une surenchère à l’intolérance, à la fermeture, au rejet de l’autre, même si l’autre est un compatriote ! La société française glisse vers ce qui arrive chaque fois immanquablement que l’on est dans le malaise, dans le mal-être : les sociétés réagissent en rejetant, en excluant, en refusant de comprendre, en fermant les yeux et les oreilles, en refusant de voir où en est le monde quitte à oublier soi-même ses propres chances ou ses propres atouts ! La France ne voit même plus ce qu’elle a de fort ! On est dans un moment si désespérant et peut-être si désespéré que le pays devient incontrôlé dans ses réactions. Là, on a dans le monde qui devrait être celui des responsables – le monde politique – la course effrénée aux sondages, au choc de l’opinion, à la transgression et on en a fait des campagnes électorales ! Dire tout haut ce que l’on prétend que tout le monde pense tout bas, c’est dangereux, c’est une dérive.

Élection présidentielle de 2017 : « le fait que je sois prêt à soutenir quelqu’un qui n’est pas de mon parti, simplement parce que j’ai pour lui de l’amitié et de l’estime, je trouve que c’est une forme d’abnégation »

Quelle que soit l’organisation de l’élection présidentielle, je prendrai mes responsabilités comme je l’ai toujours fait. L’hypothèse qui est la mienne, c’est que l’on puisse trouver l’occasion ou la chance d’un rassemblement autour d’une personnalité – Alain Juppé est évidemment aujourd’hui le mieux placé – qui permette d’avoir d’autres attitudes que celles d’agressivité perpétuelle entre les Français. Le fait que je sois prêt à soutenir quelqu’un qui n’est pas de mon parti, qui n’est pas de mon étiquette, simplement parce que j’ai pour lui de l’amitié et de l’estime - alors même que les sondages disent qu’il y a un socle électoral qui est puissant et qui me soutient - je trouve que c’est une forme d’abnégation, c’est un geste, une main qui se tend. Et cela n’arrive pas si souvent en politique ! C’est l’attitude que j’ai choisie.

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Je suis très heureux de la responsabilité qui est la mienne dans la vie politique française : la responsabilité locale – j’aime beaucoup ce que je fais à la tête d’une ville qui est étonnante et que j’ai envie de pousser, de tirer, d’entraîner – et la responsabilité nationale comme la figure que les Français reconnaissent de ce courant politique qui devrait être le plus fort, qui ne l’est pas parce qu’il est divisé : le courant du centre qui est au fond la seule alternative que l’on puisse construire face aux courants d’aujourd’hui qui ont échoué. J’ai beaucoup d’appétit, d’envie, de vivre cette responsabilité et d’être aussi convaincant que possible dans ce rôle.

Engagements non tenus de François Hollande : « c’est un rendez-vous manqué »

C’est un rendez-vous manqué pour François Hollande, sans aucun doute. Il a manqué à sa promesse, aux engagements qu’il avait pris. Souvenez-vous de « moi, Président de la République », cette longue tirade ! C’était des engagements très précis dont l’inspiration était de changer la vie politique française : « moi, Président de la République, j’instaurerai une loi électorale de manière que toutes les sensibilités soient représentées ; moi Président de la République, je ne ferai pas de la politique partisane à l’Élysée ; moi Président de la République je ne nommerai pas des copains et des amis ». J’ai cru qu’il respecterait ses engagements, je l’ai même espéré, il me l’a même écrit !

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