Portrait : Antonin Grêlé

Antonin, vous venez d’être élu à la tête des Jeunes Démocrates. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours politique ?

Je me suis engagé en 2012, alors que j'achevais mes études, dans la campagne de François Bayrou. Cela m'a donné l'occasion d'intégrer la fédération MoDem des Yvelines, puis de rencontrer l'association "Ensemble Pour Viroflay", qui soutenait le candidat MoDem aux législatives sur ma circonscription. Cette campagne m'a donné envie d'aller plus loin, et j'ai été élu conseiller municipal en 2013. Siégeant dans l'opposition, je défends en particulier la démocratie locale, la transparence et la préservation de l'environnement. Au sein des JDem, j'ai particulièrement travaillé à la mise en place d'une plateforme web de démocratie participative que nous allons lancer dans les semaines à venir.

Conseiller municipal de Viroflay et désormais à la tête de la branche jeune du MoDem, vous êtes également consultant en innovation dans un cabinet de conseil. On reproche souvent aux responsables politiques d’être coupés de toute réalité professionnelle, mettez-vous un point d’honneur à continuer à exercer un métier dans le privé en parallèle de vos mandats ?

Effectivement, mon parcours est davantage professionnel que politique. Je me suis toujours inquiété de voir des jeunes s'engouffrer tête baissée dans ce milieu passionnant mais parfois très dur. Il faut d'abord se construire soi-même, pour se préserver et rester libre. Plus concrètement, j'ai construit ma carrière professionnelle autour de l'innovation en entreprise. Je pense que ce sera une force d'apporter cette innovation au coeur du Mouvement Démocrate et de la politique en général.

Je ne souhaite pas faire de la politique mon activité principale. D'abord, parce que tous mes mandats sont bénévoles ! Mais surtout, j'aime mon métier, car il me donne l'opportunité d'apprendre énormément, au contact des nombreuses entreprises auprès desquelles je suis amené à travailler. La politique ne doit pas appartenir à ceux qui en font leur seule activité. Chacun d'entre nous porte la responsabilité du fonctionnement de notre société. On ne peut pas dire "la politique, je la laisse aux autres". Nous sommes tous responsables, et nous avons tous le droit de participer à la vie collective, du Conseil Municipal au Parlement Européen.

Nous sommes à près d’un an de l’élection présidentielle. Travail programmatique, présence médiatique, rassemblement des troupes… Les chantiers, comme dans n’importe quelle formation politique, ne manquent pas. Par où votre équipe et vous-même comptez-vous commencer ? Avez-vous d’ores et déjà établi un calendrier de vos premières actions ?

Bien sûr ! Il n'est plus l'heure de se regarder le nombril, nous avons du pain sur la planche ! D'abord, il est urgent de mettre à jour notre socle programmatique. Les thématiques récentes de la crise migratoire, du chômage persistant, des inégalités qui progressent et de l'environnement qui se détériorent, exigent une mise à jour approfondie de nos propositions. Nous devons être un laboratoire d'idées pour nos candidats aux élections législatives et à l'élection présidentielle en 2017. 

Nous entamons un travail conséquent sur la place du militant dans notre mouvement. Je réfute l'idée selon laquelle les partis sont voués à disparaître : se réunir pour défendre des idées, c'est toujours d'actualité ! En revanche nous devons réinventer notre manière d'inclure les citoyens dans notre démarche.

Enfin, et je ne peux pas citer tous les chantiers, mais celui-ci me paraît vital : nous renforcerons les efforts de rapprochement avec les courants centristes. Nous sommes restés divisés trop longtemps, l'état de la France s'en fait sentir.

Parfois, le rapport entre une organisation de jeunesse et le parti politique auquel elle est affiliée est assez flou. Certains parlent de « travailler main dans la main avec les aînés », d'autres évoquent un « contre-pouvoir »... Comment concevez-vous ce lien entre les JDem et le MoDem ?

Nous formons une seule et même équipe ! En revanche, notre jeunesse doit nous permettre d'être plus volontaires, plus trublions. Nous devons expérimenter et montrer l'exemple sur les sujets qui nous sont chers, pour convaincre nos aînés par la force de nos propositions.

Parallèlement, nous avons besoin de l'expérience politique de nos aînés, et je sais que nombreux d'entre eux souhaiteraient que nous travaillions avec plus de proximité.

Pour finir, qu’avez-vous envie de dire à vos jeunes militants ?

Nous sommes là pour représenter les militants et construire le mouvement dans lequel ils pourront s'épanouir. J'ai déjà beaucoup parlé pendant la campagne qui a mené à notre élection. Ce que je voudrais, c'est donc que les jeunes militants viennent me dire eux ce qu'ils attendent de leur président !