"Ceux qui veulent détruire ce que nous sommes doivent nous trouver en face d'eux"

Image n°2203

Le président du MoDem François Bayrou a estimé dimanche, deux jours après les attentats à Paris, qu'«on a besoin d’une unité nationale très forte», alors que François Hollande doit recevoir dans la journée les représentants du Parlement et chefs de partis.

Qu’attendez-vous du Président de la République ?
 
François Hollande reçoit les principaux responsables politiques. C’est bien et c’est naturel. Vous voyez bien que dans les circonstances que nous traversons, nous avons besoin d’une unité nationale très forte, et cette unité, c’est naturellement le Président de la République en fonction qui l’assume. Les responsables politiques doivent, autour du gouvernement et des forces de sécurité se regrouper. C’est la première chose.
 
La deuxième chose, échanger des idées sur ce que la suite pourra être, sur les changements qu’il faudra nécessairement apporter à notre organisation de sécurité et de défense, parce que nous sommes entrés dans une nouvelle époque, dans une nouvelle ère et cela exige une organisation différente de la société française.
 
Concrètement, que faut-il changer en matière de renseignements par exemple ?
 
On a déjà beaucoup fait. La loi qui vient d’être votée va dans le bon sens mais il faut entendre ce que disent les responsables militaires, les responsables policiers, les responsables de justice sur les moyens nécessaires pour mobiliser notre outil de défense collective et de sécurité. Je pense qu’il y a des orientations nouvelles à rechercher, j’en parlerai ce soir avec le Président de la République.
 
Les magistrats du pôle anti-terroriste à Paris sont une dizaine. Est-ce que vous pensez que les moyens sont suffisants là-dessus ?
 
J’ai entendu Monsieur Trévédic qui s’est à très juste titre exprimé. Il a rappelé qu’il y avait 9 magistrats et 9 procureurs dans ce pôle. Sans doute faut-il des moyens supplémentaires mais vous voyez bien que le renseignement exige des moyens, la surveillance du territoire exige des moyens, tout cela doit aller dans le même sens. On peut pas privilégier seulement un des aspects de notre outil de défense.
 
Est-ce que selon vous, la France doit finalement négocier et parler à nouveau avec le président syrien Bachar el-Assad aujourd’hui ?
 
Vous savez que je défends depuis longtemps la thèse que l’on ne peut pas avoir plusieurs ennemis à la fois, qu’il faut hiérarchiser ses ennemis et vous vous souvenez sans doute qu’à l’époque où la France envisageait de bombarder la Syrie, j’avais dit qu’il ne me semblait pas raisonnable que l’on aille dans ce sens-là, parce que c’était ouvrir la porte évidemment à l’Etat islamique et à Daesh. C’était pour moi ouvrir la porte à un risque plus grand encore. Alors je ne dis pas que Bachar el-Assad soit ce que je souhaiterais pour la Syrie - ce n’est pas du tout cela -, mais il faut hiérarchiser ces priorités et la priorité est évidemment de combattre l’Etat islamique et pour cela il faut que toutes les forces - je pense à la Russie, l’Iran, à la Turquie si Monsieur Erdogan veut aller dans ce sens - se réunissent pour dire « nous avons un ennemi prioritaire qui menace l’équilibre du monde et cet ennemi prioritaire on ne peut pas accepter qu’il continue ses exactions ». Cela exige une vaste action internationale et évidemment une hiérarchisation des priorités.
 
Il faut aujourd’hui parler à Bachar el-Assad selon vous ?
 
En tout cas il faut savoir que notre ennemi prioritaire n’est pas là, notre ennemi prioritaire, c’est ceux qui dans le camp de l’Etat islamique commentent, décident, organisent les actions comme celles dont viennent d’être victimes des centaines de jeunes Français dans une action absolument organisée pour détruire ce que nous sommes ! Et ceux qui veulent détruire ce que nous sommes doivent nous trouver en face d’eux.
 
Est-ce que le chef de l’Etat devrait appeler aujourd’hui à la constitution d’une force internationale pour aller combattre le problème là où il se trouve en Syrie ?
 
Cette coalition internationale pour réduire et abattre l’Etat islamique / Daesh est indispensable. Il faut qu’autour de la table se joignent, s’asseyent et décident ensemble tous ceux qui ont les moyens de cette action. Evidemment les Etats-Unis, évidemment l’OTAN, évidemment la France qui est pour l’Union européenne son outil de défense le plus important, évidemment la Russie, évidemment l’Iran et évidemment la Turquie. Pour l’instant, on est encore assez loin de cette action concertée et volontaire, mais cette action est prioritaire et pour nous essentielle. Nous ne pouvons pas en rester simplement à la dispersion des interventions dans une guerre qui nous prend pour cible directe et menace notre existence.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par