"Cette crise politique, tous les Français la ressentent"
08 septembre 2014

François Bayrou a donné ce matin une interview à France Info. L'échange a permis d'aborder de nombreux sujets d'actualité, dressant le portrait d'une France minée par la défiance et la crise politique actuelle.
Jean-François Achilli - Bonjour François Bayrou.
François Bayrou - Bonjour Jean-François Achilli.
François Bayrou, maire de Pau et président du Mouvement Démocrate. Alors bienvenue chez vous, j’ai envie de dire, ici même à Pau. Nous sommes dans les studios de nos amis de France Bleu Pau. François Bayrou, tout d’abord, Libération révèle ce matin que Medhi Nemmouche, inculpé en Belgique pour le quadruple assassinat au Musée juif de Bruxelles, projetait un attentat le 14 juillet dernier sur les Champs-Elysées à Paris, selon les ex-otages français en Syrie. Menace réelle selon vous, François Bayrou ?
Je crois que notre monde et notre temps sont plein de menaces réelles. Vous voyez bien qu’il y a une accélération de la folie. Il y a des forces innombrables mais qui parfois se rejoignent, qui sont autant de dangers pour l’idée que nous nous faisons de la civilisation, pour la paix de tous les jours, et aussi pour la vie d’un très grand nombre d’entre nous. Ce qui veut dire que la responsabilité de l’Etat, en matière de sécurité intérieure et extérieure, et les moyens qui vont avec cette sécurité, doivent être pour tous ceux qui gouvernent leur première responsabilité.
Faut-il redouter le retour en France d’autres Medhi Nemmouche avec des menaces ?
C’est une probabilité. Si l’on est sérieux et si l’on voit les centaines de ceux qui sont d’esprit faible, qui sont atteints par cette folie et qui se sentent prêts à tout pour que leur idéologie triomphe, qui ont perdu tout sens commun et tout respect de l’autre ; alors oui, il est probable que ce genre de risque existe et qu’il est réel et surtout pas fantasmatique. Je suis absolument certain que les services de renseignement d’un côté, puis tous ceux qui ont la charge de la sécurité, que ce soit justice ou police, le savent très bien et sont tout à fait déterminés à lutter contre cela.
Encore une question sur ce thème, est-ce que la France doit participer à des opérations militaires contre l’État islamique y compris en Syrie, où l’on sait que François Hollande y est plus ou moins hostile ?
Ce qui se passe en Syrie, c’est un élément de plus de la mise en place d’un puzzle, d’une tentative d’instauration d’un État islamique prêt à tout pour imposer ses vues, notamment à écraser les minorités, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes ou autres. Et il faut, de ce point de vue là, être du côté de ceux qui défendent la civilisation. Pour moi, ce doit être une des premières missions de la France, une mission historique de la France.
Y compris en Syrie ?
Y compris en Syrie, y compris en Irak, y compris en Libye. Nous avons pris des responsabilités lourdes dans l’établissement ou en tout cas dans la désintégration de ce qui s’est passé dans cette région, avec des armes qui se sont répandues. Nous avons, nous France, une responsabilité, bien sûr.
François Bayrou, France Info est venue à votre rencontre ici à Pau pour évoquer la rentrée politique de François Hollande. Il veut garder le cap malgré la tempête, c’est ce qu’il dit. « Il faut tenir », ajoute Manuel Valls. François Bayrou, où va aujourd’hui le Président de la République ?
La crise politique dans laquelle nous sommes depuis plusieurs mois, mais qui s’est accélérée ces dernières semaines, est une crise profonde qui menace l’idée même que nous nous faisons de la politique, de son efficacité, du soutien nécessaire lorsqu’une politique courageuse est mise en place. François Hollande se trouve au cœur de la tourmente dans ces semaines et dans ces jours. Cette crise politique, tous les Français la ressentent. Je vais vous dire de quelle manière ils la traduisent.
Les Palois en parlent ?
Les Palois en parlent, et pas seulement les Palois. J’étais hier en Seine-et-Marne, au centième anniversaire de la mort de Charles Péguy, et tous ceux qui étaient là avaient les mêmes mots à la bouche. Ce sont des mots de désarroi, d’inquiétude profonde. En même temps, ce sont des mots de mise en demeure ou d’injonction de faire quelque chose pour que le pays s’en sorte, parce que c’est une demande et tout le monde essaye d’imaginer ce que pourrait être la sortie de cette crise.
Les « sans-dents » évoqués dans le livre de Valérie Trierweiler, dont on a tant parlé ces jours-ci, vous y croyez ? Il l’a vraiment dit selon vous ? Parce que cela dresse un portrait assez dur.
C’est un livre au moment d’une rupture passionnelle, et beaucoup de choses se disent, vous le savez, dans les couples au moment d’une rupture comme cela. Mais j’ai parlé beaucoup dans ma vie avec François Hollande avant qu’il ne soit Président de la République et après. Pour ma part, je suis obligé de le dire, je n’ai jamais vu le moindre indice de cette méchanceté, de cette condescendance, de cette manière de regarder avec mépris qui que ce soit. Jamais je n’ai vu le moindre indice de cela et d’ailleurs peut-être que si Valérie Trierweiler avait vu cela, peut-être n’aurait-elle pas vécu avec lui. Je prends donc cela avec beaucoup de prudence.
François Bayrou, vous évoquiez à l’instant des solutions de sortie de crise. Marine Le Pen, que l’on a vue ce week-end, qui est appuyée par les instituts de sondage, affirme qu’elle sera au second tour de la prochaine élection présidentielle. Est-ce que c’est une prophétie auto-réalisatrice ou une réalité politique aujourd’hui ?
On n’est pas du tout dans une élection présidentielle. Le Front National est aujourd’hui au cœur des commentaires. Beaucoup de responsables politiques sont devant lui comme des lapins pris devant les phares des faisceaux des voitures et ne savent pas de quel côté aller. Il n’y a qu’une question à poser à propos de ce mouvement : est-ce qu’il a une solution qui peut être positive et favorable pour l’avenir du pays ? Notre réponse, qui est je crois celle de beaucoup de républicains dans le pays, est qu’il n’y a dans ce mouvement aucune réponse positive : il y a du poison. C’est un poison de diviser les Français entre eux, c’est un poison de faire croire qu’il suffirait de sortir de l’Europe et de l’euro pour retrouver une quelconque prospérité, c’est le contraire : cela nous précipiterait dans l’abîme. Et donc il faut, avec calme, détermination, sans la moindre crainte, défendre ce que nous croyons être essentiel pour l’avenir de notre peuple et de notre pays.
La sortie de crise : quelles seraient les mesures fondamentales qu’il faudrait prendre tout de suite selon vous pour inverser un peu la vapeur ?
François Hollande et le gouvernement ont devant eux des chantiers qui sont essentiels et à l’abandon. Il y a un chantier qui pour moi devrait être notre obsession à tous : l’Éducation nationale. Dans ses résultats, l’Éducation nationale d’aujourd’hui est en profond manquement à ses obligations. Il devrait aussi y avoir un immense chantier sur la formation professionnelle et ce chantier n’est pas entamé parce que la formation professionnelle devrait être dirigée vers ceux qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire les chômeurs et on ne peut pas dire que ce soit le cas. Il y a également un chantier institutionnel, qui permettrait que des majorités nouvelles se forment sur des politiques courageuses et positives pour l’avenir de la France, pas pour des politiques punitives.
François Bayrou, est-ce que vous êtes retourné à droite ?
Je suis un homme du centre et le centre a sa propre identité, son autonomie de pensée. C’est la seule force politique qui soit une force politique de renouvellement. Le jour où elle acceptera de se constituer, le jour où elle acceptera d’exister…
Ce n’est pas fait.
Ce n’est pas fait, mais cela se fera.
Le ticket avec Alain Juppé est toujours réel ? Qu’est-ce que c’est ?
J’ai avec Alain Juppé à la fois des relations d’estime, une certaine idée de l’avenir et quelque chose en plus : je pense que le peuple français, nous tous Français, nous attendons que des responsables politiques conscients, dignes du mot de « responsables », acceptent de travailler ensemble pour sortir le pays du désarroi et de l’enlisement dans lequel il se trouve. « Acceptent de travailler ensemble » signifie « acceptent de regarder l’avenir en ne mettant pas en avant leur propre intérêt mais ce qu’ils considèrent comme l’intérêt général ». Et je crois qu’Alain Juppé peut, parce qu’il est respecté, aider à cela.
L’UMP aujourd’hui est divisée et la droite n’est pas en mesure de prendre éventuellement le relais de ce qui se passe aujourd’hui dans ce pays.
En tout cas, j’ai été frappé, même stupéfait de voir des responsables de l’UMP s’exprimer sur les plateaux de télévision pour dire « nous ne voulons pas d’accélération, parce que nous ne sommes pas prêts » et tous les Français le sentent. Or, il est du devoir de forces politiques d’être prêtes et en tout cas le mouvement qui est le mien, le pluralisme du centre, doit se préparer à assumer ses responsabilités.
Merci François Bayrou.
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bonjour ,je suis content de MOAH en peu de mots j'ai réussi a vous faire parler même en ANGLAIS et là je regrette j'aimerai une traduction (mais pourquoi donc je n'arrive pas à "jacqkter" le british même qualifié d'avec l'accent de Manchester" by the last teacher whose surname I have forgotten +recevez mes amitiés démocrates respectueuses
Partons en guerre contre le barbarisme.. Obama prend son courage a deux mains! Pour l'UNION des religions..: la guerre n est jamais une bonne option, elle est tout implement dans ce cas la moins mauvaise option..:
Good evening,
I just addressed the nation about what the United States will do with our friends and allies to degrade and destroy the terrorist group known as ISIL.
Let’s be clear: While this group may call itself the "Islamic State," it is not "Islamic." No religion condones the killing of innocents, and the vast majority of ISIL's victims have been Muslim. Nor is it a "state." It is not recognized by any government, nor by the people it subjugates.
This is nothing but a terrorist organization with no vision or goal other than to slaughter all who stand in its way. While we have not yet detected specific plotting against our homeland, these terrorists have threatened America and our allies. And the United States will meet this threat with strength and resolve.
Already, our military has conducted more than 150 successful airstrikes over the past month against ISIL targets in Iraq -- strikes that have protected American personnel and facilities, killed hundreds of ISIL fighters, and helped save the lives of thousands of innocent men, women, and children.
Going forward, our objective is clear: We will degrade, and ultimately destroy, ISIL through a comprehensive and sustained counterterrorism strategy.
Here is what that strategy looks like.
First, we will conduct a systematic campaign of airstrikes against these terrorists. Working alongside the Iraqi government, we'll expand our efforts beyond protecting our own people to hit ISIL targets as Iraqi forces go on offense. And we will continue to hunt down terrorists who threaten our country, whether in Iraq or Syria. They will learn what leaders of other terrorist organizations have already learned: If you threaten America, you will find no safe haven.
Second, we will increase our support to the forces fighting these terrorists on the ground. We will send an additional 475 service members to Iraq to support Iraqi and Kurdish security forces. These American forces will not have a combat mission. But they are needed to support Iraqi and Kurdish forces with training, intelligence, and equipment -- and tonight, I again called on Congress to give our military the additional authorities and resources it needs to train and equip the Syrian opposition fighters.
Third, working with our partners, we will continue to draw on our substantial counterterrorism capabilities to prevent ISIL attacks. Working with our partners, we will redouble our efforts to cut off its funding, counter its warped ideology, improve our intelligence, strengthen our defenses, and stem the flow of foreign fighters into and out of the Middle East.
And fourth, we will continue to provide humanitarian assistance to the innocent civilians displaced by this terrorism organization. This includes Sunni and Shia Muslims who have borne the brunt of this terror, as well as tens of thousands of Christians and other religious minorities.
I have the authority to address the threat from ISIL. But I believe we are strongest as a nation when the President and Congress work together. So I welcome congressional action to support this effort in order to show the world that Americans are united in confronting this danger.
This mission will not be like the wars in Iraq and Afghanistan. It will not involve American combat troops fighting on foreign soil. This effort will be a steady and relentless approach to take out terrorists who threaten us, while supporting our partners on the front lines.
This is American leadership at its best: We stand with people who fight for their own freedom. And we rally other nations on behalf of our common security and common humanity.
When American forces helped prevent the massacre of civilians trapped on Mt. Sinjar, here is what one of them said:
"We owe our American friends our lives. Our children will always remember that there was someone who felt our struggle and made a long journey to protect innocent people.”
That is what the United States of America does. That is the difference we make in the world. And moving forward, our own safety and security depends upon our willingness to do what it takes to defend this nation, and uphold the values that we stand for.
Thank you,
President Barack Obama