"C’est le traumatisme d’un pays qui, tout entier, voit revenir l’horreur"

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Réaction de François Bayrou sur RTL après l'attentat commis jeudi soir à Nice qui a fait au moins 84 morts et de nombreux blessés.

Bonjour François Bayrou.

Bonjour.

Tout d’abord, votre réaction avec ce nouvel attentat qui a frappé la France le jour de sa fête nationale.

La première réaction, c’est que l’on pense aux victimes, à leur famille, aux enfants qui ont été tués, aux blessés, à tous ceux qui étaient en train de respirer, de prendre un moment de loisir comme dans toutes les villes de France au moment du feu d’artifice du soir. C’est un moment d’échange et de convivialité qui se transforme tout d’un coup en cauchemar. C’est d’abord à eux que l’on pense évidemment. C’est ensuite le traumatisme d’un pays qui, tout entier, voit revenir l’horreur après avoir passé le temps de l’Euro que l’on redoutait. Enfin, on se pose des questions et l’on cherche des réponses sur la meilleure manière de répondre à ces horreurs.

François Bayrou, précisément depuis ce matin, on a le sentiment que la classe politique est hébétée, sans réponse outre la prolongation de l’état d’urgence ou des restrictions de libertés. Que faut-il faire, que peut-on faire ?

Je crois qu’il y a une chose qui s’impose, qui est dans le domaine du renseignement. On sait très peu de choses - et moi-même je ne vais pas faire semblant d'en savoir plus que ce que vous annoncez ou que ce que dit Christian Estrosi - mais il y a une chose frappante : le profil de ceux qui commettent ce genre d’acte est à peu près le même. Ce sont des personnes connues pour des faits de droit commun et qui sont entrées en voie de radicalisation. C’est le profil des assassins belges, c’est le profil des responsables des événements que nous avons connus au mois de novembre et c’est le profil des terroristes ayant agi au mois de janvier 2015. C’est toujours le même profil ! De ce point de vue, il semble que l’on puisse mettre en place des éléments nouveaux ou des organisations nouvelles en matière de renseignement et de coordination du renseignement. Il faut sans doute rassembler tous les services comme l'a proposé la commission d’enquête parlementaire - qui je trouve a fait un très bon travail -, avec comme noyau central une organisation unique qui ait cette obsession de croiser les données que l’on a sur des individus qui correspondent à ce profil. 

La commission d’enquête dont vous parlez, qui a rendu son rapport il y a une dizaine de jours maintenant, pointait les limites de l’état d’urgence. Or, la première mesure qui est annoncée cette nuit est la prolongation de cet état d’urgence.

Le Président de la République et le gouvernement cherchent évidemment, dès qu’il y a un drame comme celui-là, à annoncer des choses qui puissent apparaître comme une réponse. On ne peut pas se contenter de dire que l’on fait ce qu’on peut.

Vous dites que ce n’est pas suffisant.

Je pense que la seule chose qui est envisageable immédiatement et à court terme, à quoi il faut réfléchir, est la réorganisation des services de renseignement dédiés à cette cause. Je le répète : ce qui moi me frappe, c’est l’incroyable ressemblance des profils qui se lient à ces actes. Ils ont tous ou à peu près le même parcours, basculant en quelques semaines, parfois même en quelques jours, de la délinquance de droit commun à la radicalisation fanatique. De ce point de vue, je crois que l’on doit en tirer des conclusions pour mettre en place une organisation qui fasse que l’on puisse recouper ces renseignements pour repérer des personnalités fragiles. Je ne dis pas naturellement que ce soit facile. Tout le monde voit bien que ce ne sont plus des armes lourdes venant de Tchétchénie ou d’ailleurs. On prend simplement une voiture, un camion, et tout ceci est évidemment horrible.

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