Petroplus: "Je combattrai les prédateurs, par de véritables stratégies de filières"

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François Bayrou s'est rendu mercredi 4 avril à la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, où il a défendu "une stratégie nationale, concertée et de long terme pour la filière du raffinage".

La raffinerie de Petit-Couronne, qui emploie 550 salariés, a été placée fin janvier en redressement judiciaire pour six mois, à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. Les salariés ont obtenu un sursis de six mois grâce à un contrat avec la compagnie Shell, ancien propriétaire du site. Moins de vingt-quatre heures avant la date limite de dépôt des offres de reprise, François Bayrou et Pierre Albertini, ancien député-Maire de Rouen, ont tenu à rencontrer l'intersyndicale afin d'étudier avec elle les perspectives d'avenir de l'entreprise. 

"L'intersyndicale a des qualités humaines et de réflexion exceptionnelles. Ce dialogue, à la veille d'une journée importante pour les salariés et leurs familles, a été d'autant plus utile pour moi qu'il m'a permis de rectifier un certain nombre d'affirmations que tout le monde croyaient assurées mais qui se révèlent fausses", a introduit le candidat à la présidence de la République, après une réunion de travail d'une heure. "Nous avons lu dans la presse et entendu de la part du Gouvernement, que la France était dans une situation de surcapacité de raffinage. En réalité, d'après les chiffres officiels que m'ont communiqué aujourd'hui les représentants des salariés, c'est absolument faux", a-t'il constaté. "Notre pays est au contraire en sous-capacité de raffinage, au point qu'il se voit obligé d'importer 20 à 25% du marché", a-t-il poursuivi. 

"Nous pouvons avoir un espoir raisonnable pour Petroplus"

Pour le député des Pyrénées-Atlantiques, "ces données changent toute la réflexion sur cette entreprise et sur son avenir". "À ce titre, je salue la détermination des salariés, qui portent non pas seulement des revendications mais aussi des propositions concrètes, qui visent à améliorer les résultats de Petroplus pour les années à venir", a analysé François Bayrou, entouré notamment de la CFDT et de la CGT. Selon lui, "nous devons donc rester prudent, mais nous pouvons avoir un espoir raisonnable". "Nous espérons demain des dépôts d'offres avancées. Cette bataille est essentielle si nous voulons gagner la guerre", a pour sa part commenté un syndicaliste. 

L'occasion pour François Bayrou de saluer "la qualité humaine des équipes et de tous ceux qui veulent que l'entreprise vive"'. "J'ai ressenti un climat qui peut devenir positif, alors qu'une partie des pouvoirs publics a apporté son aide et qu'il y a un travail collectif de fait au niveau de l'État". Il a toutefois prévenu qu'il sera attentif et vigilant "à l'instruction des dossiers" jusqu'à ce qu'elle "débouche sur une signature". 

"Je propose une règle de réciprocité pour le commerce international"

Alors que les salariés demandent aux candidats à la présidence de la République de se prononcer pour une "égalité de traitement", qui vise à taxer "toute marchandise hors matière première" entrant en sur le territoire sans respecter les mêmes normes qu'en France", François Bayrou a rappelé qu'il défend depuis longtemps "la règle de la réciprocité pour le commerce international, notamment sur les normes environnementales". "Si on interdit des pratiques sur le sol français et européen, alors faut-il encore s'assurer que les produis qui rentrent chez nous les respectent", a-t-il explicité.

Les salariés souhaitent aussi "contraindre une entreprise qui veut fermer un site et licencier à vendre, si un repreneur 'solide' se présente". Une idée entendue par le député des Pyrénées-Atlantiques, dont le programme de 2007 proposait déjà de "favoriser la reprise, lorsqu'une unité de production est sur le point d'être fermée". "Notre objectif doit être de lutter contre les prédateurs, et il y en a beaucoup dans ce genre de secteurs. J'en appelle pour cela à la responsabilité du cédant et à la solidarité de la filière", a soutenu François Bayrou avec conviction. 

"Construisons des stratégies de filières, concertées et de long terme"

Fidèle à sa démarche de vérité, François Bayrou s'est voulu une fois encore pragmatique : "On ne peut pas sauver toutes les entreprises en France, le dire serait un mensonge. Il y a des entreprises qui naissent, d'autres qui ferment, d'autres qui évoluent. C'est, je le crois, une vie naturelle, un biotope, qu'il faut prendre en compte", a-t-il jugé. Mais ce cycle impose pour lui une vigilance accrue des pouvoirs publics et des professionnels concernés : "Chaque entreprise doit être scrutée, pour que l'on vérifie sa viabilité et qu'on l'intègre à une stratégie de filière", a-t-il ainsi proposé. 

À ses yeux, "une entreprise fondée depuis longtemps, qui a une très grande expérience, qui a une capacité à se projeter vers l'avenir, qui s'appuie sur des études formelles, compte et a de la valeur", a pointé le candidat à la présidence de la République. "Une telle entreprise est précieuse car elle est créatrice d'emplois et de ressources, et c'est tout l'objectif que je me suis fixé pendant cette campagne : produire en France, produire à nouveau chez nous, pour mettre un terme aux déficits commerciaux que nous connaissons", a-t-il insisté. 

Il en est convaincu : "pour une filière comme celle du raffinage - qui sert à alimenter toute la plasturgie, une partie de la chimie et bien évidemment nos besoins en carburant - c'est par une stratégie nationale, concertée et de long terme que nous nous en sortirons". "La qualité des acteurs permet de vérifier qu'ils peuvent prendre toutes leurs responsabilités et participer pleinement à sa définition", a-t-il conclu avec confiance, devant des syndicalistes visiblement satisfaits que François Bayrou se soit montré "si attentif" à leurs demandes.

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