Corse: "Il est une unité qui est nécessaire. Et l'unité, c'est la reconnaissance de la diversité!"

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En déplacement en Corse ce week-end, François Bayrou a pris la défense des spécificités de l'Île de Beauté et particulièrement de sa langue.

Le ciel était couvert, mais l'ambiance chaleureuse en ce matin du samedi 31 mars sur le tarmac de l'aéroport de Bastia, où François Bayrou a atterri. Venu pour défendre l'identité culturelle de la Corse, sa langue et une part d'autonomie pour l'île, il a donné rendez-vous aux journalistes nationaux et locaux sur la terrasse du Café Napoléon, près de la place Saint-Nicolas. "L'élan de la Corse doit venir de la Corse elle-même", a-t-il soutenu en introduction, en précisant que "cela ne s'applique pas uniquement à la Corse et que, de manière générale, l'élan des régions ne peut venir que des régions elles-mêmes".

Dans cette optique, le candidat à la présidence de la République a proposé une "autonomie d'initiative" pour l'Île de Beauté. "Je pense que ce sont les élus de la Corse qui doivent s'occuper de la Corse. L'assemblée régionale doit fonder sa légitimité d'une part sur le territoire et de l'autre sur les idées et les opinions. Je propose que ses représentants soient donc élus sur listes et à la proportionnelle".

L'élu béarnais s'est également attaqué au grand banditisme, qui "pourrit" l'île et que la Corse doit selon lui prendre à bras le corps : "Sans la société Corse qui doit mobiliser une véritable détermination pour lutter contre cette violence qui la pourrit, on ne pourra pas grand-chose. Si je suis élu, cela se fera avec un État qui sera toujours à la disposition de l'île pour l'aider à se battre contre ce fléau", a-t-il détaillé.

Un accueil particulièrement chaleureux des habitants

À la sortie de ce point presse, aux environs de midi, François Bayrou, accompagné des eurodéputés, Jean-Luc Bennahmias et Marielle de Sarnez, ainsi que de Christophe Madrolle, vice-président de la Communauté urbaine de Marseille, a pris le temps de circuler dans les rues de Bastia, à la rencontre des insulaires. Ceux-ci n'ont pas manqué de témoigner de leur hospitalité. Certains, attablés en terrasse, n'ont ainsi pas hésité à l'inviter à venir trinquer avec eux : "Que buvez-vous, Monsieur Bayrou ?", lequel répondit en riant, "Rien, je travaille !"

Une promenade qui l'amena en plein cœur d'un marché, dont les étals arboraient des spécialités de la ville et de l'île, charcuteries et fromages en tête. Alors qu'un marchand l'invitait à déguster un oursin, un second, particulièrement heureux de la venue du candidat, écrivait sur le panneau d'affichage situé derrière lui "Votez Bayou et surtout pas Hollande". "Attention, à ne pas faire l'inverse", s'est amusé François Bayrou, avant de rejoindre sur le vieux port des élus locaux, chefs d'entreprises et militants qui l'attendaient pour déjeuner.

Face aux agriculteurs, François Bayrou s'est placé en défenseur de "la qualité corse"

L'après-midi fut consacrée à la visite de l'exploitation viticole de Jean-Marc Venturi, également président de la Chambre d'agriculture, à Ponte Leccia. Après un tour du domaine avec son propriétaire, afin d'observer le vignoble, le député des Pyrénées-Atlantiques a visité les locaux où sont affinés les vins et où l’on procède à leur embouteillage. L'exploitation, dont la réputation dépasse les frontières de l'île, produit 450 000 bouteilles par an et ses blancs peuvent se garder "20 ans sans problème".  Posté près des énormes cuves de vins, François Bayrou s'est montré attentif et proche des préoccupations des professionnels du secteur.

Le candidat à la présidence de la République a ainsi rappelé son attachemet à la Politique agricole commune (PAC), mise en place par l'Union européenne, et proposé le renforcement des AOC afin de valoriser encore davantage la "qualité corse". Il est également revenu sur le handicap que représente le surcoût de l'envoi des productions sur le continent, problème auquel Jean-Marc Venturi est particulièrement confronté. "Aujourd'hui, les frais de transport de Bastia à Marseille coûtent plus chers que ceux de Marseille vers Shanghai, on marche sur la tête", a souligné le viticulteur.

"Pascal Paoli est l'un des précurseurs des démocraties modernes"

Second et dernier arrêt avant la rencontre prévue en soirée à Ajaccio : Morosaglia, petite commune située dans les montagnes, qui abrite l'ancienne demeure de Pascal Paoli, éminent homme politique corse. Une maison où il passa l'essentiel de sa vie, la salle où il a vu le jour se situant deux étages au dessus du sanctuaire qui accueille aujourd'hui sa tombe. Ce lieu a depuis été transformé en un musée qui concentre de nombreux objets et mobiliers accumulés par l'édile.

Après avoir visionné un court documentaire sur sa vie, François Bayrou est allé se recueillir et observer une minute de silence, entouré de personnalités locales. "Pascal Paoli a inventé la première démocratie moderne avec une constitution écrite. Il était un précurseur et c'est pourquoi je tenais à venir ici lui rendre hommage. Il était à la fois un homme d'action et un homme de pensée. Il était également une figure de liberté et d'identité, avec une vraie force de conviction. Son œuvre, sa trace, méritent d'être saluée", a commenté le député des Pyrénées-Atlantiques.

"J'ai avec la Corse l'intuition de liens profonds"

Après un long trajet en voiture sur les routes sinueuses de l’île, François Bayrou a rejoint le Palais des Congrès d'Ajaccio, où l'attendaient de nombreux élus et volontaires de sa campagne. Les remerciant de leur présence, le candidat a dénoncé "l'entêtement jacobin de ceux qui pensent par conviction ou commodité que tout doit se diriger par le centralisme". "Ce n'est pas une fatalité ! Ces gens-là disent que c'est une force, nous disons que c'est une faiblesse", a-t-il critiqué.

L'occasion d'aborder un thème qui lui est particulièrement cher : la défense des langues régionales. "C'est une absurdité de penser que les langues régionales sont un danger. Plus on favorise la diversité des cultures et plus on renforce la culture . Cela nous rend parents d'une même culture, unis au lieu d'être séparés. En Corse, comme ailleurs, il est une unité qui est nécessaire. Et l'unité, c'est la reconnaissance de la diversité", a-t-il conclu en rappelant par ailleurs qu'il était favorable à ce que la France ratifie la Charte européenne des langues régionales.

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