Sarah El Haïry : "Mettre un terme à l'effondrement du vivant et restaurer la nature"

Sarah El Haïry

Pour Le Figaro, notre Secrétaire d'État à la Biodiversité, Sarah El Haïry, fait le point sur le plan du gouvernement relatif aux aires protégées, à la lutte contre la pollution lumineuse ainsi qu'à la protection des glaciers et des espèces menacées dans le cadre de la stratégie nationale biodiversité 2030.

LE FIGARO. - La précédente stratégie, qui portait sur 2011-2020, n'a pas permis d'enrayer le déclin de la biodiversité en France. Que faites-vous différemment cette fois-ci ?

Sarah EL HAÏRY. - Cette nouvelle stratégie est plus opérationnelle.

Nous sommes partis des cinq pressions qui pèsent sur le vivant : la destruction des milieux naturels, la surexploitation des ressources, le changement climatique, les pollutions et les espèces exotiques envahissantes. Des actions sont proposées pour chacune de ces menaces, et elles sont accompagnées d'objectifs transparents et accessibles.

L'ambition est double : mettre un terme à l'effondrement du vivant et restaurer la nature.

Nous nous y sommes engagés dans le cadre de l'accord international signé à Montréal en 2022. Pour y parvenir, la mobilisation de tous les acteurs économiques et locaux, mais aussi de l'ensemble des citoyens et des collectivités, sera nécessaire. Un milliard d'euros supplémentaires y seront consacrés à partir de 2024, soit une hausse de 256 millions d'euros.

L'une des mesures phares est la création d'aires protégées sur terre et en mer. Quel est l'objectif fixé ?

La stratégie prévoit de placer 10 % du territoire français sous protection forte d'ici à 2030, contre un peu plus de 4 % aujourd'hui. Les activités humaines y seront encadrées strictement. Je souhaite qu'elles ne puissent être autorisées que si la preuve de leur absence d'impact est apportée.

Je ne pense pas que la nature doit être mise sous cloche, car cela augmente la conflictualité, mais il faut apprendre à concilier nos actions avec le respect de l'environnement.

Quatre cents nouvelles aires protégées seront créées d'ici à 2027, y compris de petits espaces très riches en biodiversité.

Que prévoyez-vous pour l'agriculture, qui est le premier facteur de perte de biodiversité ?

Nous avançons sur deux chantiers majeurs pour nos agriculteurs et la biodiversité. Le premier, c'est l'utilisation des produits phytosanitaires. Comme souhaité par le président de la République, nous élaborons le plan Ecophyto 2030, dont l'objectif est de réduire ces usages de 50 % en 2030 par rapport à la période 2015-2017.

C'est une mobilisation sans précédent pour investir massivement dans le développement d'alternatives pour ne pas laisser les agriculteurs sans solution.

Le second chantier, c'est celui des haies et des prairies pour préserver les habitats, stocker du carbone et mieux gérer l'eau. Cinquante mille kilomètres de haies en solde net - c'est-à-dire en remplaçant en plus les haies arrachées - devront avoir été replantés en 2030. Nous avons aussi prévu de réduire les subventions publiques néfastes à la nature, estimées à 10 milliards d'euros par an en France tous secteurs confondus, y compris en réorientant progressivement la politique agricole commune (PAC) qui pèse à elle seule 6,7 milliards d'euros.

Il faudra réorienter ces fonds européens vers le soutien à des pratiques plus durables. Nous nous appuierons sur une évaluation précise de la PAC en cours pour avancer en 2025.

Quels sont les autres objectifs fixés d'ici à 2030 ?

La stratégie prévoit notamment de diviser par deux la pollution lumineuse, le taux d'établissement d'espèces exotiques envahissantes, ainsi que l'artificialisation des espaces naturels agricoles et forestiers pour préserver 120 000 hectares par an.

D'ici à 2030, les 300 espèces d'animaux et de plantes les plus menacées seront protégées par un plan de conservation, avec un accent mis sur la biodiversité ultramarine.

Toutes les communes littorales devront s'être engagées dans la démarche « plages sans plastique ». 50 000 hectares de zones humides seront restaurés.

Autre priorité : planter un milliard d'arbres d'essences diversifiées, adaptées au climat futur sur la décennie afin de rendre nos forêts et nos villes plus résilientes face au changement climatique.

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